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RELIGIEUSES DES CATHOLIQUES. 179
qu'elle sok de droit divin. Les Courtisans de Rome se jettent dans l'autre extrémité ; ÔC
ils élèvent tellement cette Primauté du S. Siège , qu'ils la rendent odieuse. Ils disent que
le Pape est de droit divin le Monarque absolu de toute l'Eglise : Qu'il tient immédiate-
ment de Dieu les clefs ôc la jurisdiction, & que les autres Evêques la tiennent de lui :
Qu'il est le souverain Juge de toutes les controverses de Religion ; ôc que les appella-
tions de toute l'Eglise lui appartiennent de droit divin : Qu'il peut faire de nouvelles loix,
qui obligent toute l'Eglise ; Que non-seulement il doit préiîder à tous les Conciles ; mais
qu'il est au-dessus, ôc qu'il ne peut être jugé de personne : Qu'il a le droit d'ordonner
par-tout, non-seulement les Patriarches ôc les Métropolitains, mais auiîi les Evêques :
Qu'il est infaillible dans ses jugemens sur la Foi, lorsqu'il prononce ex Cathedra : Enfin ,
qu'il est le Souverain de tout le monde; qu'il a le droit de déposer les Rois, ôc d*absou-
dre leurs Sujets du serment de sidélité. Tttrre-ctemata, Sandems > Bellarmin, Baronius, ôc
une infinité d'autres soutiennent tout cela, ôc plusieurs autres prérogatives, qu'ils attri-
buent à l'Eglise Romaine. Quelques Théologiens, sur-tout en France, ne donnent pas
tant d'étendue au pouvoir des Papes. Mais comme cette matière ne regarde pas les Cé-
rémonies Religieuses, qui sont l'objet de cet Ouvrage , nous en laiiïons la discussion aux
Ecoles.
Outre un très-grand nombre de Cures ôc autres Bénéfices, que le Pape confère dans
toute l'étendue de la Chrétienté, c'est lui qui expédie les Bulles pour le Sacre ôc l'installa*
tion de tous les Evêques ôc Archevêques. Ils sont au nombre (a) de 527. s'il en faut croire
un Auteur, qui dit avoir été au serviced'un Souverain Pontife, sans compter ceux que l'on
appelle Archevêques ôc Evêques in partibus Insidelium. « On trouve, ajoute-t-il, dans
«la dépendance de ces Archevêchés ôc Evêchés 17200. Paroisses, p;oo. Monastéres
«d'Hommes, 2400. Monastéres de Femmes, 3700. Abbaïes d'Hommes, 1000. Abbaïes
» de Filles. » Nous ne conclurons pas delà avec cet Auteur, qu'à ne compter que huit
à neuf personnes dans chaque Communauté, Monastére , ou Abbaïe, le Pape se trouve
avoir pour le moins trois cens mille Ecclésiastiques, ou personnes consacrées à son ser-
vice , ôc dévouées à ses intérêts, qui toutes ensemble rendent certainement le Souverain
Pontife très-redoutable. Pour peu qu'on y fasse attention, on apperçoit d'abord, que de
trois cens mille personnes il y en a au moins les trois quarts, qui n'attendent rien de la
Cour de Rome; ôc 11 l'on a la moindre expérience , on ne peut ignorer que le Clergé en
général, ôc en particulier chaque Membre qui le compose, n'est pas toujours parfaitement
sournis au Saint Père.
Mais on ne peut nier, que celui que le sacré Collège élevé à la Dignité Pontificale ,
n'occupe , comme Successeur de S. Pierre , (b) le plus haut degré depuijjànce & de fortune, où
l'indufirie puijse porter un homme dans F Etat Ecclefiaftique. Aussi a-t-il le pas sur tous les
Princes de la Chrétienté, en qualité de Vicaire de Jesus-Christ sur la terre. Autrefois l'Em-
pereur alloit à Rome , (c) pour recevoir la Couronne d'or de la main de Sa Sainteté. Ce
fut Jean I. envoïé Ambassadeur à l'Empereur par Theodoric Roi des Goths en Italie,
Oui le premier a donné à un Empereur les ornemens de la Dignité Impériale. En rece-
vant cette Couronne, (d) l'Empereur s'engageoit par la Trinité, par le bois de la Croix,
ôc par les Reliques des Saints, à faire sseurir de tout son pouvoir l'Eglise ôc son Chef.
Avant que d'entrer dans Rome, il prêtoit un serment, dont le Cérémonial Romain nous a
conservé (e) la forme. Il entroit enfin, après que l'Eglise ôc son Chef avoient parfaitement
alîuré leurs dtoits. Le Clergé alloit au-devant de lui en habits de Cérémonie, ôc lui pré-
sentoit la Croix à baiser. Le Pape le recevoit asïis sur un Trône dressé en face du premier
portique de la Basilique des Apôtres. C'est là que les Papes font leurs fondions les plus
augustes ; ôc c'est là que Sa Majesté Impériale se découvroit en fîéchissant un genou, dès
qu'elle appercevoit le Vicaire de Jesus-Christ. L'Empereur s'approchoit ensuite, toujours
un genou en terre. Enfin il baisoit dévotement les pieds de Sa Sainteté (/) par respeét pour
le Sauveur du Monde. Mais avant que de couronner Sa Majesté Impériale, on lui faisoit
prêter un nouveau serment, dans lequel on n'avoit rien oublié de ce qui peut établir les
prérogatives ôc la sureté du Pape ôc des domaines de l'Eglise. (g) Alors on le revêtoit de
; l'Aumusse ôc du Surplis. Les Chanoines de saint Pierre le recevoient pour leur Confrère,
ôc il commençoit à être regardé comme un des Officiers du Pape. En cette qualité il

(<i) Aimon , Tableau de la Cour de Rome,
(b) Mahnbourg.
\c) Impvrator tribus coronts ornart oportet ; argevtea,
Aquisgram ,seneaModontM m Lombardia,& aurea Roma.
V. le ''Cérémonial Romain.
(d) Sacrar. Cerim. L. I. Sanctam Romanam Ecclesiam ,
& Sanstitaw» [mm n&orm #« exaltabo sicmtèm

meum pojse & vitam , &c.
{e) juro meservaturum Romanis bonas sitas confaetudi-
nés. Ibid. . „ .
(s) Vedes in reverentia Salvatoris dévote ofailatus. V.
Sacr. Cerim. L. i.
{g) V. le Cérémonial Romain,
 
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