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35* CEREMONIES, MŒURS ET COUTUMES
manière qui se rapporte à ces opinions. » Mais ( ce sont les termes du Traducteur
» de Martini ) comme il n'y a pas d'apparence que ces espaces {a) immenses, remplis
»> de corps lumineux, puislent être capables d'une si sage conduite , il est à croire
» qu'ils ious-entendent un Souverain Etre qui prend soin de toutes les choses créées ,
» qui ne se peuvent pas conduire d'elles-mêmes, qu'ils appellent le Seigneur & le
' »» Conducteur du Ciel. » "Cela ne sçauroit satisfaire ceux qui croient les Chinois
Athées : ils diront que c'est supposer ce qui a été mis en question. Il est fort vrai-
semblable que dans les premiers tems de leur Monarchie, c'est-à-dire , à peu près
du tems de Noë , ils ont eu la connoissance du vrai Dieu, comme on peut le croire
aussi des premières Colonies du Monde après le Déluge. Mais outre que tout cela
ne sert de rien pour leur Religion présente, on sçait allez qu'on ne peut pas raison-
ner sur des conjectures vagues & dénuées d'une autorité écrite, ou aune Tradition
exacte. Cependant nous allons déveloper les idées des anciens Chinois sur le rap-
port des plus habiles Voiageurs.

CHAPITRE PREMIER-
De l'ancienne Religion des Chinois.

LE s Chinois commencèrent à cultiver les Lettres dès les premiers terris de leur
Monarchie, du moins pendant les régnes dCYao & de Chum , qui vivoient plus
de deux mille ans avant Jesus-Chrîst. C'est une opinion commune & universel-
lemen't reçue par ceux qui ont cherché l'origine d'un Peuple aussi incontestablement
ancien, que les premiers deseendans de Noé se répandirent dans l'Asie, & qu'il y en
eut quelques-uns qui pénétrèrent jusqu'à l'extrémité de notre Continent, c'elt-à-dire,
jusqu'à la Chine, peu de tems après le Déluge , &. y jetterent les fondemens de la
plus ancienne Monarchie qu'on connoisse. M. Chuksirt, dans son Hisloire du Monde
facree é"prosane {b) va encore plus loin, & croit que Noé , au sortir de l'Arche, y
alla lui-même, s'y établit, ôc y mourut, (c) Mais sans entrer dans le détail des
preuves dont l'Auteur de cet Ouvrage appuie son opinion , on ne peut diseonvenir
de deux vérités j la première , que les Annales Chinoises qui parlent de l'antiquité
de cette Monarchie, paroissent, du moins depuis les deux Empereurs qu'on vient de nom-
mer , û anciennes & si suivies, qu'il seroit bien difficile de vouloir les détruire, & que du
moins lachoseest impossible par rapport aux Chinois, à qui il est inutile d'entreprendre
d'en contester la vérité. La séconde, est qu'on ne peut nier que les premiers Fonda-
teurs de cette ancienne Monarchie , instruits eux-mêmes par une tradition qui étoit
H peu éloignée de son origine, n'aient adoré le Souverain Etre, &c n'aient instruit
leurs enfans touchant la nature du Culte qu'il falloit lui rendre. Les Livres Cano-
niques des Chinois, dont quelques-uns même sont du tems d'Yao , ne laissent aucun
lieu d'en douter.
Les Chinois ont des Livres Canoniques de deux espéces. Les premiers & les plus
autentiques sont au nombre de cinq , qu'ils nomment les Kink, (d) &. pour lesquels
ils ont une vénération singuliére. Les séconds sont quelques-uns de leurs Livres
Clalsiques, Ouvrages très-anciens, très-respe&és par les Chinois j mais moins que
les Kink'
(e) Quoique les premiers qui contiennent les Loix fondamentales de l'Etat, ne
soient

(a) Les CieuXi
(b) Tome I-.
(c) On peut voir dans l'Ouvrage même, les
raisons dont il appuie ce sentiment.
(d) Voiez les extraits de ces Livres , dans
Y Hissoire de la Chine, par le Perc Du Halde,
Tome IL
{t) On renvoie le Lecteur au P. Du Haldt,

pour ce qui concerne les Livres Canoniques
de la séconde classe. En général ils concernent
la morale, & les devoirs de la vie civile. Il y
est parlé de ceux des Sujets envers l'Empereur,
de ceux qu'on doit à les Supérieurs , à ses
égaux ; mais principalement de ceux des enfans
envers leurs pères & mères, &c.
 
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