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LA MORT.
les épaules; son front est ceint d'un ruban bleu qui flotte par derrière;
leurs petites mains s'offrent entrelacées; ils prouvent, par leurs danses,
que pour eux la mort est un mot vide de sens. Au reste, dans l'ordre
moral et religieux, le trépas d'un jeune enfant ne saurait être un mal-
heur; c'est un ange qui va jouir des pures délices réservées à l'inno-
cence. Reboul a donc pu dire : Enfant.
La Providence le fait grâce
Des jours que tu devais couler!
« Quelques matrones suivaient le cortège qui s'est dirigé vers une église
voisine. Je trouve cela fort touchant. Il y a de la poésie dans cette cou-
tume et je la préfère à ce qui se fait à Paris en pareil cas. Nos pompes
funèbres sont trop administratives pour laisser la moindre place à l'ex-
pression des sentiments naturels que fait naître la mort. »
Le chapitre des messes et des anniversaires devient le complément
naturel, indispensable d'une cérémonie funèbre. On n'imagine pas le
nombre de messes qu'une famille riche, et à plus forte raison un prince,
ordonne de célébrer. Ainsi Philippe IV se légua des messes qui furent
dites pendant trois jours, autant qu'on le put, aux autels privilégiés
du royaume. De plus on célébra cent mille messes dont l'excédant, s'il
devait en rester après le salut du monarque, serait réversible sur les
pauvres âmes qui pourraient en avoir besoin.
LA MORT.
les épaules; son front est ceint d'un ruban bleu qui flotte par derrière;
leurs petites mains s'offrent entrelacées; ils prouvent, par leurs danses,
que pour eux la mort est un mot vide de sens. Au reste, dans l'ordre
moral et religieux, le trépas d'un jeune enfant ne saurait être un mal-
heur; c'est un ange qui va jouir des pures délices réservées à l'inno-
cence. Reboul a donc pu dire : Enfant.
La Providence le fait grâce
Des jours que tu devais couler!
« Quelques matrones suivaient le cortège qui s'est dirigé vers une église
voisine. Je trouve cela fort touchant. Il y a de la poésie dans cette cou-
tume et je la préfère à ce qui se fait à Paris en pareil cas. Nos pompes
funèbres sont trop administratives pour laisser la moindre place à l'ex-
pression des sentiments naturels que fait naître la mort. »
Le chapitre des messes et des anniversaires devient le complément
naturel, indispensable d'une cérémonie funèbre. On n'imagine pas le
nombre de messes qu'une famille riche, et à plus forte raison un prince,
ordonne de célébrer. Ainsi Philippe IV se légua des messes qui furent
dites pendant trois jours, autant qu'on le put, aux autels privilégiés
du royaume. De plus on célébra cent mille messes dont l'excédant, s'il
devait en rester après le salut du monarque, serait réversible sur les
pauvres âmes qui pourraient en avoir besoin.