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DAVID TENIERS.

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une incontestable prééminence sur ses rivaux, ce fut non
pas l'incroyable variété qu'il sut introduire dans un genre fort
limité par sa nature meme, mais la finesse d’expresssion, l'esprit,
la bonhomie ou la malice dont il savait animer ses person-
nages, peints cependant dans des proportions fort exiguës.
Le grotesque et la vérité de ses costumes villageois donnèrent
encore un nouvel attrait à ses gracieuses toiles, et il ne fallait
rien moins que la raideur gourmée et monarchique de Louis XIV,
et son méprisant orgueil de despote d'Asie pour tout ce qui tou-
chait au peuple, à sa vie et à ses mœurs, pour faire exclure des
petits appartements de Versailles les plus belles œuvres de
Teniers, avec ces mots dignes d'un insolent Turcaret ou d un
Mondor gonflé d éçus : Qu’on m’enlève tous ces magots! Un
siècle et demi après, ces magots, qui déplaisaient si fort au grand
roi, faisaient irruption dans les appartements de Versailles,
sans être annoncés par M. Dangcau, se vautraient sur les car-
reaux fleurdelisés, et sondaient de la lame de leurs sabres le lit
delà femme de son petit-fils, triste victime de la brutale justice
de ces magots exilés par le Xerxès français.
Heureusement pour David Teniers, il trouva d autres et de
plus intelligents appréciateurs de son talent que le royal époux
de madame de Maintenon : l'archiduc Léopold ne lui donnait
aucun relâche dans ses commandes. La reine Christine de
Suède, non contente de payer royalement l'artiste, lui en-
voya des lettres flatteuses et son portrait en médaille avec une
chaîne d'or du plus grand prix. Philippe III, roi d Espagne,
fit bâtir une galerie spécialement destinée aux tableaux de son
peintre de prédilection. Bientôt Teniers fut tellement obsédé de
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