144 HISTOIRE DES GRANDS
pour un terme ordinaire , mais de celuy de Grands Chemins , que j’ay
mis en œuvre par tout : voir même au titre generaî de cet œuvre, Ce
que j’ay fait, non tant pour la grandeur immenfe de ces chemins qui
s’étendent par un fî long Empire : que pour la proprieté de noftrelan-
gue Françoife , en laquclle on le fert de ce nom generaî de Grands
Chemins , pour ftgnifier ce que les Latins appelient Vias Regias. Et
tel en eft l’ufige dc Ja pratique dans les Ordonnances des Rois , 6c les
Couftumes Locales de France , où fe trouvent tels ou femblables
mots, Guetteurs de Grands Chemins : Vol, ou Meurtre commisfur
les Grands Chemin3, 6c autres fembiables.
8. C’eft tout ce que nous pouvons dirc fur les noms des Chemins
Militaires de i’Empire de Rome , pour les réconnoiftre ôc diftinguer
des communs 6c vuigaires. Etiine refte pius qu’à dire un mot de la iar-
geur d’iceux, feion ies melùres que j’en ay fait fur ceux qui font és en-
virons de la viile de Reims. Ces mefures reçoivent diverfes confidera-
tions feion la diverfîté des parties defdits Grands Chemins .• car en au-
cuns endroits , ils font comme à fleur de terre , 6c ne paroit rien d’i-
ceux , finon le pavé de la furface exterieure , qui couvre fous foy ies
couches interieures. La pîus bafie defquelles eft bordée de part 6c d’au-
tre de grofles pierres, difpofées à ligne droite, 6c comme tirées au
cordeau , qui fervent de hftere 6c de rétenuë aux matieres defdits che-
mins. Ces iïfieres font par tout couvertes de terre : ôciifaut foüirdans
lefdits chemins à qui les veut trouver. C’eft toutefois en elies que la lar-
geur defdits chemins s’eft maintenuë 6c confervée en fon entier : ayant
trouvé par tout, que d’une iifiere à l’autre , il y a vingt pieds ou en-
viron de îargeur. D’où fe peut tirer en confequence , que les Loix qui
n’attribuent aux Chemins Publics que huit pieds de Iargeur, entendent
cela des Chemins Pubiics non Miiitaires , 6c non pavez. Mais quant à
nos chemins pavez , ii en va bien autrement : car és endroits où ils
font réievez fur terraftes, ils paroiflent beaucoup plus larges : d’autant
que les deux pentes des terrafles ont quaft par tout autant de largeur ,
que le pavé même qui eft pofé deflus. De forte qu’en tels endroits, je
les ay trouvé de foixante pieds de largeur, divifée en trois parties: Sça-
voir , vingt pieds pour ie pavé , 6c autant pour chacune defdites pen-
tes. Et par ainfi nous pouvons dire que ia mefure commune desGrands
Chemins de l’Erapire , où ils font élevez fur terrafles, eft de foixante
pieds ou environ.
FIN DU TROISIE’ME LIVRE.
A TRE’S-
pour un terme ordinaire , mais de celuy de Grands Chemins , que j’ay
mis en œuvre par tout : voir même au titre generaî de cet œuvre, Ce
que j’ay fait, non tant pour la grandeur immenfe de ces chemins qui
s’étendent par un fî long Empire : que pour la proprieté de noftrelan-
gue Françoife , en laquclle on le fert de ce nom generaî de Grands
Chemins , pour ftgnifier ce que les Latins appelient Vias Regias. Et
tel en eft l’ufige dc Ja pratique dans les Ordonnances des Rois , 6c les
Couftumes Locales de France , où fe trouvent tels ou femblables
mots, Guetteurs de Grands Chemins : Vol, ou Meurtre commisfur
les Grands Chemin3, 6c autres fembiables.
8. C’eft tout ce que nous pouvons dirc fur les noms des Chemins
Militaires de i’Empire de Rome , pour les réconnoiftre ôc diftinguer
des communs 6c vuigaires. Etiine refte pius qu’à dire un mot de la iar-
geur d’iceux, feion ies melùres que j’en ay fait fur ceux qui font és en-
virons de la viile de Reims. Ces mefures reçoivent diverfes confidera-
tions feion la diverfîté des parties defdits Grands Chemins .• car en au-
cuns endroits , ils font comme à fleur de terre , 6c ne paroit rien d’i-
ceux , finon le pavé de la furface exterieure , qui couvre fous foy ies
couches interieures. La pîus bafie defquelles eft bordée de part 6c d’au-
tre de grofles pierres, difpofées à ligne droite, 6c comme tirées au
cordeau , qui fervent de hftere 6c de rétenuë aux matieres defdits che-
mins. Ces iïfieres font par tout couvertes de terre : ôciifaut foüirdans
lefdits chemins à qui les veut trouver. C’eft toutefois en elies que la lar-
geur defdits chemins s’eft maintenuë 6c confervée en fon entier : ayant
trouvé par tout, que d’une iifiere à l’autre , il y a vingt pieds ou en-
viron de îargeur. D’où fe peut tirer en confequence , que les Loix qui
n’attribuent aux Chemins Publics que huit pieds de Iargeur, entendent
cela des Chemins Pubiics non Miiitaires , 6c non pavez. Mais quant à
nos chemins pavez , ii en va bien autrement : car és endroits où ils
font réievez fur terraftes, ils paroiflent beaucoup plus larges : d’autant
que les deux pentes des terrafles ont quaft par tout autant de largeur ,
que le pavé même qui eft pofé deflus. De forte qu’en tels endroits, je
les ay trouvé de foixante pieds de largeur, divifée en trois parties: Sça-
voir , vingt pieds pour ie pavé , 6c autant pour chacune defdites pen-
tes. Et par ainfi nous pouvons dire que ia mefure commune desGrands
Chemins de l’Erapire , où ils font élevez fur terrafles, eft de foixante
pieds ou environ.
FIN DU TROISIE’ME LIVRE.
A TRE’S-