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Bergier, Nicolas
Histoire des grands chemins de l'Empire Romain: contenant l'origine, progrès, & etendue quasi incroyable des chemins militaires, pavez depuis la ville de Rome jusques aux extrémitez de son empire ... (Band 2) — Bruxelles, 1736 [Cicognara, 882-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28039#0167
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CHEMÏNS DË L'EMPIRE. Lrv. IV. if%

fochers inacceflîbles des plus hautes Alpes, 6c que toutes les Armées
Romaines. Car un feul hyver ainfi pafie en diflblution y fut de figran-
de eflicace pour éteindre cette ardeur de courage qui étoit aux boldats
d’Annibal, que quand il fut tems de les mener à la guerre, 6c leurfai»
re tenir la campagne fur le commencement du printems , vous eufliex
propremcnt dit qu’iîs avoient oublié ieur efcrime , 6c mis à part toute
Ieur vertu militaire : 6c partant un bon Auteur a fort bien dit, que
Qtio Ift fecuritate franguntur vires , languefcit induliria , hebefcit inge-
mum, vitia crefcunt & prorumpunt, animi ftatus opprimitur, flagitiorum Infittutiom
ùmnium bellum inexpiahile concitatur : ufque adeo, ut quodvis bellum^ quam-
vis durum periculofum, huic infidiofo pacis nomini longe préeferendum ftt, * '
z. Les Capitaines generaux des Armées Romaines tant fous la Ré«
publique populaire , que monarchique , réconnoiflànt les maux qui
peuvent naître de cette hydre de volupté 6c de parefle , aufli - tôt que
par les armes ils s’étoient acquis auelque tems de paix 6c de repos , iis
ne ditenoient pas pour cela leurs armes à rien faire : mais les em«
ployoient en queiques ouvrages , foit de plaifir , foit de profit, foit
de ncceflité. Entr’autres Corbuion, l’un des Capitaines de Neron crai-
gnant que les Legions qu’il avoit en Hollande ne vinflent à fe rendre
lâches 6c parefleufes , ii les employa à faire une grande fofle entre îa
Meufe 6c le Rhin , pour éviter les débordemens de l’Ocean : mais
principalement , Ne miles otium indueret , comme parle Tacite. Pom-
peius Pauiinus fous le rnême Neron , 6c au même païs , mit fes Sol-
dats à continucr une digue ou levée de terre , auparavant commencéc
par Drufus , autant pour les tirer de l’oifiveté , que pour rétenir le
Rhin dans fon canal, ainû que nous apprenons du même Auteur, di«
fant : Ne tamen fegnem militem att'meret, ille inchoatum ante tresIftfexa^
ginta annos à Drufo aggerem coercendo Rheno abfolvit,

$. Mais entr’autres exercices que les chefs des Armées Romaines
donnoient aux Soldats, c’étoient les ouvrages des Chemins pavez. Ce
qui commença bien-tôt après que l’invention de paver des chemins par
les champs fut mife au Monde. Flaminius ( qui fut le premier après
Appius Cœcus à faire dcs Grands Chemins par l’Itaüe ) étant Coniul,

6c ayant vaincu 6c réduit fous îe joug plufieurs nations de l’ancienne Li-
gurie , fe voyant en repos pour quelque tems , ne laiflà pas fes gens de
guerre oififs : rnais pour les tenir continuellement en exercice , les
employa à paver un Grand Chemin de Boulogne à Arezzo,ainfîqu’au-
paravant il en avoit fait un de Romc à Rimini. Livius nous le raconte
ainflau 39. livre de fon Hiftoire, où fe lifent ces mots. Tranflatum deinde
ad Apuanos Ligures bellum, qui agrum Pifanum Bononienfemque ita incur«
fabant , ut coli non pojfet. His quoque perdomitis , Conful pacem dedit fi-
nitimis. Et quia bello quieta ut eflet Provincia ejfecerat, ne in otiomiliteni
haberet, Viam à Bononia perduxit ad Arretium,

Tome //. V
 
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