Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bianchi, Vittorio Emanuele; International Congress of Applied Chemistry <6, 1906, Rom> [Contr.]
Guide de Rome et de ses environs: illustré de nombreuses photogravures — Turin, Rome, Milan, Florence, Naples: Libraires-éditeurs G.B. Paravia et Cie, 1906

DOI chapter:
Troisième zone
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.65481#0137
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 74 —

Le gouvernement français, en 1812, se décida à sauver de
la destruction complète, ce qui existait encore, et fit démolir
une quantité de maisons et maisonnettes bâties dans cet endroit.
Mais il faudrait des travaux trop considérables pour remettre
à jour tous les restes de ce grandiose souvenir de l’époque
impériale.
Tout à fait au centre de ce forum, existait la basilique
Ulpienne, ainsi appelée du nom de famille de Trajan. Quatre
rangées de colonnes brisées en indiquent l’endroit précis. Der-
rière la basilique Ulpienne s’élevait la fameuse colonne que
l’on voit encore et dont le sommet arrive au niveau du
mont Quirinal. Sur l’emplacement, où furent bâties les églises
de N. D. de Lorette et du Saint-nom-de-Marie (1), surgissait
le temple consacré à Trajan par Adrien. Du côté opposé,
après la basilique, existait le grand Atrium; suivaient les
deux esèdra qui terminaient le forum, et où se trouvaient,
dans deux salles distinctes, les fameuses bibliothèques grecques
et latines formant la bibliothèque Ulpienne. On arrivait ainsi à
l’entrée principale embellie par un arc de triomphe. (Quelques
monnaies de ce temps là nous rappellent cet arc, orné de six
colonnes, avec la statue de Trajan couronné par la Victoire).
La colonne de Trajan fut élevée à ce prince par le Sénat et le peuple ro-
main, l’an 114 après J. C., pour rappeler ses victoires sur les Daces. Elle est
d’architecture dorique, composée de 34 blocs de marbre de Carrare, placés l’un
sur l’autre, et unis ensemble par des crampons de bronze. Sa hauteur est de
42 mètres 40; elle dépasse de 48 cent, celle de Marc-Aurèle sur la place Co-
lonne. Un escalier en colimaçon de 182 marches taillées dans le marbre permet
d’arriver jusqu’au sommet d’où l’on découvre un splendide panorama.
Anciennement cette colonne était surmontée par la statue de Trajan, en
bronze doré. L’empereur Constant II, en 663, l’enleva, et Sixte-Quint la
substitua par la statue de Saint Pierre, ouvrage de Thomas Délia Porta.
Le fût de la colonne est entouré d’un bas-relief en spirale, admirablement
sculpté, qui suit la direction de l’escalier intérieur, et fait 23 fois le tour de
la colonne. Ce bas-relief représente divers sujets rappelant les expéditions de
Trajan contre les Daces l’an 101. On y distingue deux mille cinq cents figures
d’hommes, outre une grande quantité de chevaux, d’armes, de machines de
guerre, de trophées, d’enseignes, de passages de fleuves, etc. Les figures me-
surent en général 65 cent, de hauteur; mais les artistes ont conservé plus de relief
à celles près du chapiteau. Dion, Cassiodore, Eutrope et d’autres, disent que les
cendres de Trajan furent renfermées dans une urne d’or, et déposées sous le
piédestal de cette Colonne.

(1) Dans l’église du Saint-Nom-de~Marie est conservé un précieux tapis
d’une grandeur extraordinaire trouvé dans la tente de Kara Mustapha, géné-
ralissime des troupes ottomanes, après que Jean Sobieski eut défait les Pures
qui assiégeaient Vienne en 1683. Il fut donné à cette église par Innocent XI
(Odescalchi) et on l’expose au public les jours de grande cérémonie.
 
Annotationen