— 131 —
péens, la découverte du tombeau, la vente des papyrus
et des statuettes funéraires, le bris des cercueils. J'ac-
ceptai l'offre qu'il me fit de fouiller sa maison, moins
dans l'espoir d'y trouver quelque objet compromettant,
que pour lui fournir l'occasion de se raviser et d'entrer
en composition avec nous. Douceur, menaces, rien ne
réussit, et, le 6 avril, l'ordre étant arrivé de commencer
officiellement l'enquête, j'expédiai Abd-er-Rassoul Ah-
med et son frère Houssein Ahmed à Qénéh, où le
moudir les réclamait pour instruire leur procès.
L'affaire fut menée rondement, mais en somme n'a-
boutit point. Les interrogatoires et les débats, con-
duits par les magistrats de la Moudirieh en présence
de notre délégué, l'officier-inspecteur de Dendérah,
Aly-Effendi Habib, eut pour unique résultat de provo-
quer de nombreux témoignages favorables à l'accusé.
Les notables et les maires de Gournah déclarèrent, à
plusieurs reprises, sous la foi du serment, qu'Abd-er-
Rassoul Ahmed était l'homme le plus loyal et le plus
désintéressé du pays, qu il n'avait jamais fouillé et ne
fouillerait jamais, qu'il était incapable de détourner le
moindre objet d'antiquité, à plus forte raison de violer
une tombe royale. Le seul détail intéressant que l'en-
quête ait mis en lumière, c'est l'insistance avec laquelle
Abd-er-Rassoul Ahmed proclame hautement qu'il est
le serviteur de Moustapha Aga, vice-consul d'Angle-
terre à Louxor, et qu'il vit dans la maison de ce person-
nage. Il croyait qu'en faisant profession de domesticité
à l'égard du vice-consul, il bénéficiait des privilèges
diplomatiques et devenait en quelque sorte protégé
belge ou britannique. Moustapha Aga l'avait entretenu
péens, la découverte du tombeau, la vente des papyrus
et des statuettes funéraires, le bris des cercueils. J'ac-
ceptai l'offre qu'il me fit de fouiller sa maison, moins
dans l'espoir d'y trouver quelque objet compromettant,
que pour lui fournir l'occasion de se raviser et d'entrer
en composition avec nous. Douceur, menaces, rien ne
réussit, et, le 6 avril, l'ordre étant arrivé de commencer
officiellement l'enquête, j'expédiai Abd-er-Rassoul Ah-
med et son frère Houssein Ahmed à Qénéh, où le
moudir les réclamait pour instruire leur procès.
L'affaire fut menée rondement, mais en somme n'a-
boutit point. Les interrogatoires et les débats, con-
duits par les magistrats de la Moudirieh en présence
de notre délégué, l'officier-inspecteur de Dendérah,
Aly-Effendi Habib, eut pour unique résultat de provo-
quer de nombreux témoignages favorables à l'accusé.
Les notables et les maires de Gournah déclarèrent, à
plusieurs reprises, sous la foi du serment, qu'Abd-er-
Rassoul Ahmed était l'homme le plus loyal et le plus
désintéressé du pays, qu il n'avait jamais fouillé et ne
fouillerait jamais, qu'il était incapable de détourner le
moindre objet d'antiquité, à plus forte raison de violer
une tombe royale. Le seul détail intéressant que l'en-
quête ait mis en lumière, c'est l'insistance avec laquelle
Abd-er-Rassoul Ahmed proclame hautement qu'il est
le serviteur de Moustapha Aga, vice-consul d'Angle-
terre à Louxor, et qu'il vit dans la maison de ce person-
nage. Il croyait qu'en faisant profession de domesticité
à l'égard du vice-consul, il bénéficiait des privilèges
diplomatiques et devenait en quelque sorte protégé
belge ou britannique. Moustapha Aga l'avait entretenu