Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 3.1882(1883))

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toute particulière mon attention: Ici, au Caire, nous
avons aussi depuis peu d'années une école d'aveugles,
sous l'habile direction cle mon ami Onsy-Bey. C'est un
établissement où on apprend quelques métiers, un peu
à lire et écrire, ainsi que quelques notions de géogra-
phie. Mais,comme je vous disais tout-à-l'heure,l'élément
intellectuel y fait défaut, et je ne pus pas réussir à me
faire comprendre dans un questionnaire qui m'intéres-
sait beaucoup, et qui du reste est très-difficile à être
compris sans un développement de certaines qualités
psychiques.

Ces jours-ci s'est offerte heureusement, à moi, une
occasion favorable d'observation sur quelques phéno-
mènes dont je cherchais depuis longtemps des éclair-
cissements suffisants. Il nous était donné d'entendre
M. Placidi-Montini, un violoncelliste de première force,
arrivé de l'Institution de Milan. Ce jeune et intéres-
sant aveugle a su remuer tous les assistants, et me ser-
vant d'une expression relatée dans le journal le Phare
du 11 courant, il a tiré de son instrument des sons
d'une douceur exquise, en un mot, il a su mettre une
âme dans son violoncelle qui a fait merveille. J'ai suivi
avec attention patiente et fixe ses mouvements et sa
physionomie, et le jour suivant je me suis rendu à son
domicile pour avoir de lui-même des explications sur
quelques questions qui m'intéressaient ou point de vue
physiologique. Il me rappela d'abord qu'étant enfant,
il était venu avec sa mère et sa sœur chez moi pour
une consultation. Il avait déjà perdu la vue par une
double ophthalmie glaucomateuse et un lcucôme
indélébile en était le résultat apparent, plus prononcé