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pour le tympan.C'est ainsi que tous les organes s'aident
et se complètent. Vœil outre que le nerf optique a besoin
des fibres sensibles du trigeminus, et les libres sensi-
bles du trigeminus aident le conduit auditif et la mem-
brane du tympan. Et c'est de cet entrelacement ana-
tomique que résulte l'harmonie des sons et des cou-
leurs, théorie, sous autres points de vue, développée
mathématiquement par le grand génie de la physiolo-
gie, Helmholtz.
Avant de terminer, permettez-moi une seule réfle-
xion. Nous avons donc 7 sons musicaux, comme
7 couleurs, Vharmonie des couleurs, et l'harmonie des
sons, comme dans la couleur il y ait du son ; chose qui
peut-être un jour sera démontrée (*)*. Mais c'est éton-
nant, les aveugles avec leur ouïe précieuse et délicate
cherchent à comprendre, à apprécier dans le son cette
sensation de couleur objective qu'ils ignorent ; les
sourds, dans la variation des couleurs apprécient celle
des sons.
i*j An poterunt oculos aures reprehendere ? An aures
Tactas?an hune porro tactum sapor arguet oris?
An confutabunt nares, oculive r■évincent?
(Lucrèce, iv, 487.)
« L'ouie pourra-t-e!le rectifier la vue, et le toucher l'ouïe? le gout nouspréscrvera-t-il
« des surprises du tact? l'odorat et la vue pourront-ils le réformer? »
A ces problèmes posés par le grand auteur De nalura rerum, un autre philosophe,
Montaigne, fait suivre les réflexions suivantes, qu'il est utile de rapporter dans son
langage spirituel et textuel :
« Oui sçait si, à nous aussi, il ne manque pas encore un, deux, trois, et plusieurs
« aultres sens'?... Car s'il en manque quelqu'un........ C'est le privilège des sens
« d'estre l'extrême borne de notre appercevance : il n'y a rien au delà d'eulx qui nous
« puisse servir à les descouvrir; voire ny l'un des sens ne peut descouvrir i'aultre. »
(iie vol.)
pour le tympan.C'est ainsi que tous les organes s'aident
et se complètent. Vœil outre que le nerf optique a besoin
des fibres sensibles du trigeminus, et les libres sensi-
bles du trigeminus aident le conduit auditif et la mem-
brane du tympan. Et c'est de cet entrelacement ana-
tomique que résulte l'harmonie des sons et des cou-
leurs, théorie, sous autres points de vue, développée
mathématiquement par le grand génie de la physiolo-
gie, Helmholtz.
Avant de terminer, permettez-moi une seule réfle-
xion. Nous avons donc 7 sons musicaux, comme
7 couleurs, Vharmonie des couleurs, et l'harmonie des
sons, comme dans la couleur il y ait du son ; chose qui
peut-être un jour sera démontrée (*)*. Mais c'est éton-
nant, les aveugles avec leur ouïe précieuse et délicate
cherchent à comprendre, à apprécier dans le son cette
sensation de couleur objective qu'ils ignorent ; les
sourds, dans la variation des couleurs apprécient celle
des sons.
i*j An poterunt oculos aures reprehendere ? An aures
Tactas?an hune porro tactum sapor arguet oris?
An confutabunt nares, oculive r■évincent?
(Lucrèce, iv, 487.)
« L'ouie pourra-t-e!le rectifier la vue, et le toucher l'ouïe? le gout nouspréscrvera-t-il
« des surprises du tact? l'odorat et la vue pourront-ils le réformer? »
A ces problèmes posés par le grand auteur De nalura rerum, un autre philosophe,
Montaigne, fait suivre les réflexions suivantes, qu'il est utile de rapporter dans son
langage spirituel et textuel :
« Oui sçait si, à nous aussi, il ne manque pas encore un, deux, trois, et plusieurs
« aultres sens'?... Car s'il en manque quelqu'un........ C'est le privilège des sens
« d'estre l'extrême borne de notre appercevance : il n'y a rien au delà d'eulx qui nous
« puisse servir à les descouvrir; voire ny l'un des sens ne peut descouvrir i'aultre. »
(iie vol.)