Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 10.1889(1890))

Plusieurs mettent à la portée de leurs clients, spé-
cialement des femmes, ces substances, nuisibles quand
elles sont appliquées outre mesure, ou mal à propos,
avec une facilité et une incroyable imprévoyance.
Maintenant nous sommes arrivés à un tel point, par
l'insouciante vulgarisation de ces produits chimiques,
que le public plus ou moins ignorant nous parle de
chloroforme, de morphine, de cocaïne, comme de sel
anglais, ou d'huile d'amandes, et que des pharmaciens,
plus complaisants que certains médecins, débitent fa-
cilement sans prescription, à la seule demande du
premier venu.

Je l'ai dit il y a quelques années, dans cette même
enceinte, et je le répéterai encore; par la grande
facilité avec laquelle on peut se procurer ces substan-
ces, ainsi que les petites seringues Pravaz à injection
se trouvant aisément à la disposition du public, nous
aurons bientôt ici, en Egypte, une nouvelle série de
maladies névrosiques, que l'Europe nous enviait dans
les temps passés.