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Mesdames, Excellences, Messieurs,

On a avancé que les habitants de la vallée du Nil avaient un
défaut de mémoire particulier à cette antique terre des pharaons ;
que l'on oubliait vite, en Egypte, où l'homme tombé le matin, est
enterré le soir, où sa mémoire suit généralement, dans le tombeau,
sa dépouille mortelle et où même les plus favorisés ne laisseraient
après eux qu'un souvenir aussi fugitif que la trace du voyageur sur
le sable du désert.

On ne saurait se ranger à cette opinion, sans commettre à la fois
une grossière erreur et une grave injustice, aussi bien en ce qui
concerne le passé que pour le présent.

En effet, en ce qui concerne le passé, nulle nation n'a témoigné
plus de respect pour ses morts que le.peuple égyptien ; nul, plus que
lui, n'a voulu perpétuer le souvenir de ceux qui jouèrent un rôle
marquant au cours des siècles de son histoire, souvenir à jamais
gravé sur les monuments innombrables et quasi indestructibles que
l'on rencontre à chaque pas sur les bords du grand fleuve d'Egypte.

Quant au présent, ne voyons-nous pas, autour de nous la mani-
festation la plus éclatante du respect de l'Egypte pour ceux qui ne
sont plus ? Et ne sommes-nous pas dans le palais transformé par la
munificence de S. A. le Khédive, en un temple ou l'honorable suc-
cesseur de Mariette a rassemblé, avec un soin jaloux et tant d'art,
les merveilles que nous a léguées une civilisation antérieure peut-être
à celle de l'extrême Orient et mère, à coup sûr, de celle qui régna
depuis sur le monde connu?

Et, bien que près de dix années déjà se soient écoulées, depuis que
Mariette pacha, trop hâtivement moissonné, trop tôt enlevé à l'affec-
tion des siens et à l'admiration du monde savant, s'est couché dans
la tombe, quel est celui, entre tous ceux qui l'ont connu, qui ne se
 
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