Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 2.1891(1892)

DOI Artikel:
Casanova, ...: Karakouch: (sa légende et son histoire)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12720#0244
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 236 —

Fatimides, il les plaça, ainsi que leurs trésors, sous la garde de
Karâkoûch. C'est lui qu'il chargea en 572 de construire les fortifi-
cations du Caire, y compris la Citadelle. Enfin, en 585, il le choisit
pour l'opposer aux Croisés qui allaient attaquer S'-Jean d'Acre. Je
reviendrai plus au long là-dessus.

Nous tenons donc le personnage historique. Mais d'après le peu
que nous venons de voir, il ne s'agit pas là d'un sot, d'un excentrique,
en qui Saladin ne met pas aisément sa confiance. Comment la
légende s'est-elle ainsi dénaturée?

Poursuivons l'étude des documents en remontant peu à peu les
siècles.

L'écrivain qui me fournit les renseignements précédents, Ma-
krizi (1), dit quelque part. « Ce Karâkoûch est celui des jugements
bien connus et des histoires tant contées, et c'est de lui que parle
le livre connu sous le nom de La stupidité dans les jugements
de Karâkoûch (2). Ainsi, du temps de Makrizi cette légende
existe déjà. Mais voici qui est étrange: Makrizi cite un ouvrage que
Soyoùti prétend avoir composé plus de cinquante ans après.

Evidemment Soyoùti, par un procédé trop cher à certains
auteurs orientaux, a tout simplement pris un titre connu et l'a fait
servir à ses récits. Le livre de Soyoùti n'est donc qu'un plagiat.
De qui est l'original ?

La précieuse bibliographie arabe d'Hadji Khalfa va nous ren-
seigner à coup sûr. Yoici ce qu'il dit (3): La stupidité dans les
jugements de Kârakoûch. Asad ibn El Khatîr ibn Al Mammati
mort en 60G (1209) a écrit ce livre sur les qualités de Bahâ-eddîn
Karâkoûch, mort en 597 (1200). Ibn Khauikàn dit que: « il y a dans
ce livre des choses invraisemblables et qu'il déclare controuvées. »
Cette fois nous tenons l'auteur, c'est un contemporain de Karâ-
koûch, et Ibn Khallikàn lui-même, qui n'est guère plus moderne
qu'eux, va nous mettre au courant.

Si nous ajoutons aux renseignements d'Ibn Khallikàn (notices
biographiques de Karâkoûch et d'Ibn Mammati) divers passages
recueillis dans Makrizi, nous allons pouvoir déterminer las mrce
de la légende, à son premier flot, pour ainsi dire.

(\) Mort en 845.

(2) Makrizi. Ed. Boulaq, Tome II, p. ibt, article des ponts de Ghizeh.

(3) Ed. Fluegel. TomeIV, p. 344.
 
Annotationen