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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 2.1891(1892)

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Casanova, ...: Karakouch: (sa légende et son histoire)
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https://doi.org/10.11588/diglit.12720#0245

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Le kadi Al Asaad ibn Mammati était issu d'une de ces familles
chrétiennes, probablement coptes, qui, de tout temps en Egypte et
surtout sous les Fatimides, occupèrent les places principales dans
les diverses administrations (1). A la chute des Fatimides, Saladin
contraignit cette famille à se faire musulmane.

Al Asaad naquit au Caire vers 544 de l'hégire. C'était un homme
de grande imagination : son divan de poésies est cité avec éloges
par lbn Khallikân et Imâd eddîn. Il fit en vers une histoire de
Saladin. Le kadi Al Fadil, un des conseillers les plus écoutés de
Saladin,l'honora d'une faveur particulière : il l'appelait le rossignol
des bureaux ^JLiljJ,

C'était en même temps un administrateur consciencieux. Il se
livra à des travaux de statistique considérables sur l'Egypte et ses
provinces. On a de lui Les règles desdwa/is ir j^ji^Ay , ouvrage
contenant de précieux renseignements sur l'administration égyp-
tienne.

Enfin il se mêla un peu de politique. Du moins, c'est ce qu'il est
permis de conclure des dernières circonstances de sa vie. C'est alors
qu'il dut se rencontrer avec Karàkoùch, entrer en compétition
avec lui, qui était resté un haut personnage politique, et se venger
par l'écrit satirique qui, quoique disparu aujourd'hui, a laissé une
trace ineffaçable.

Ibn Khallikân dit fort sensément que les allégations contenues
dans l'ouvrage d'Ibn Mammati lui paraissent invraisemblables,
quand on songe aux hautes missions que confia Saladin à Karàkoùch.
Mais si le kadi avait beaucoup d'imagination, cependant il n'a pu
tout inventer : il n'y a pas de fumée sans feu, Karàkoùch devait
bien avoir ses travers.

Or, par une coïncidence curieuse, Karàkoùch a donné lieu à une
autre légende, non plus chez les Orientaux, mais chez les Croisés,
et quelques passages des historiens latins vont lui donner un nouveau
caractère.

L'énergie et l'activité apportées par Karàkoùch au siège de
St.-Jean d'Acre durent frapper les Croisés, qui racontèrent que
Caracocs (ou encore Caretis) était un homme d'un âge extraor-
dinaire, qu'il avait connu Godefroy de Bouillon et qu'il ne comptait

(0 Cette famille était originaire de Sioût.
 
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