DOI article:
Ventre, F.: Essai sur les calendriers égyptiens, [1]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.12564#0093
un charme qui l'empêcha d'accoucher dans aucun mois et dans au-
cune année ; mais Hermès (Thot) qui avait de l'amour pour ta déesse,
joua aux dés avec la Lune et lui gagna la 6 )e partie de chaque jour,
dont il forma 5 jours, qu'il ajouta aux 360 autres jours de l'année.»
La déesse Nout personnifie la voûte céleste, elle est appelée la
Mère des dieux. Seb c'est le dieu Terre ; Thot a été indentifié avec
le dieu Lune, mais le dieu Thot personnifie l'intelligence qui a pré-
sidé à la création, sert aussi à symboliser l'harmonie universelle.
Sous ce nom de Thot rappelé par cette dernière qualification, et
sous les jeux de mots perce l'origine de l'idée qui a présidé à cette
rédaction : l'auteur a certainement voulu indiquer, pour le nombre
à ajouter, le 60e des jours contenus dans 10 lunaisons ; 10 lunaisons
répondent aux 10 mois dont était composé le calendrier lunaire des
anciens Romains avant la réforme Nurna. Cette circonstance ne
permettrait-elle pas, incidemment, de faire découvrir le véritable
auteur du fameux traité? Caché, dit-on, sous le pseudonyme
de Plutarque: car je présume que Pythagore a été le véritable
auteur de la réforme Numa du premier calendrier, lunaire, des
Romains (j'aurai à défendre cette thèse, en m'appuyant sur d'autres
documents), et les qualificatifs de Thot ne paraissent-ils pas aussi
trahir ici le nom du philosophe, auteur des théories sur l'organisa-
tion et l'harmonie du monde ?
Enfin, en relatant l'intercalation d'un 6e jour épagomène tous les
4 ans, ordonnée par Ptolémée Evergète en l'an 239 av. J.-C. d'après
le «Décret deCanope» (stèle découverte en 1866 à San), je crois
avoir démontré que la vraie valeur ou une valeur très approchée de
l'année était connue sous la xxxine dynastie et que c'est bien l'ad-
dition de ce 6e épagomène, imposée au calendrier copte sous Auguste,
mais déjà depuis longtemps assayée par un Ptolémée, qui servit de
base à la réforme julienne elle-même deux siècles plus tard, à
l'époque où l'astronome égyptien Sosigène fut mandé d'Alexandrie
pour prendre part à la réforme du calendrier romain. Mais, sous
Auguste comme sous Jules César et sous la dynastie ptolémaïque-
grecque, c'est toujours la domination étrangère qui règne, et c'est
plus haut, dans les antiques civilisations égyptiennes, qu'il nous
faut remonter pour trouver, dans des archives réellement nationales
s'il était possible, les éléments de ce que nous cherchons.
cune année ; mais Hermès (Thot) qui avait de l'amour pour ta déesse,
joua aux dés avec la Lune et lui gagna la 6 )e partie de chaque jour,
dont il forma 5 jours, qu'il ajouta aux 360 autres jours de l'année.»
La déesse Nout personnifie la voûte céleste, elle est appelée la
Mère des dieux. Seb c'est le dieu Terre ; Thot a été indentifié avec
le dieu Lune, mais le dieu Thot personnifie l'intelligence qui a pré-
sidé à la création, sert aussi à symboliser l'harmonie universelle.
Sous ce nom de Thot rappelé par cette dernière qualification, et
sous les jeux de mots perce l'origine de l'idée qui a présidé à cette
rédaction : l'auteur a certainement voulu indiquer, pour le nombre
à ajouter, le 60e des jours contenus dans 10 lunaisons ; 10 lunaisons
répondent aux 10 mois dont était composé le calendrier lunaire des
anciens Romains avant la réforme Nurna. Cette circonstance ne
permettrait-elle pas, incidemment, de faire découvrir le véritable
auteur du fameux traité? Caché, dit-on, sous le pseudonyme
de Plutarque: car je présume que Pythagore a été le véritable
auteur de la réforme Numa du premier calendrier, lunaire, des
Romains (j'aurai à défendre cette thèse, en m'appuyant sur d'autres
documents), et les qualificatifs de Thot ne paraissent-ils pas aussi
trahir ici le nom du philosophe, auteur des théories sur l'organisa-
tion et l'harmonie du monde ?
Enfin, en relatant l'intercalation d'un 6e jour épagomène tous les
4 ans, ordonnée par Ptolémée Evergète en l'an 239 av. J.-C. d'après
le «Décret deCanope» (stèle découverte en 1866 à San), je crois
avoir démontré que la vraie valeur ou une valeur très approchée de
l'année était connue sous la xxxine dynastie et que c'est bien l'ad-
dition de ce 6e épagomène, imposée au calendrier copte sous Auguste,
mais déjà depuis longtemps assayée par un Ptolémée, qui servit de
base à la réforme julienne elle-même deux siècles plus tard, à
l'époque où l'astronome égyptien Sosigène fut mandé d'Alexandrie
pour prendre part à la réforme du calendrier romain. Mais, sous
Auguste comme sous Jules César et sous la dynastie ptolémaïque-
grecque, c'est toujours la domination étrangère qui règne, et c'est
plus haut, dans les antiques civilisations égyptiennes, qu'il nous
faut remonter pour trouver, dans des archives réellement nationales
s'il était possible, les éléments de ce que nous cherchons.