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permet de tracer dans ses grandes lignes le portrait de Marc ibn al
Kanbar et de noter les principaux événements de sa vie pleine de
vicissitudes.
I
L'origine de Marc ibn al Kanbar et la date de sa naissance nous
sont inconnues. Nous ignorons également oh et comment il a
acquis la science que même ses ennemis ne pouvaient nier. Nous
savons que dans les moments critiques de sa vie il a trouvé un
appui auprès des hommes marquants de sa nation ; mais on ignore
encjre s'il a hérité des relations de ses parents ou s'il les a faites
lui-même lorsqu'il eut acquis une certaine renommée. Ce qui sem-
ble certain c'est qu'il a été ordonné prêtre sous le patriarche Anba
Jean, le 72me patriarche copte (après Saint-Marc) qui occupa la
chaire depuis 1147 jusqu'à 11G7.
Le métropolitain de Damiette. Anba Michel, raconte que Marc ibn
al Kanbar était déjà marié depuis un certain temps lorsque subite-
ment l'idée lui vint de se faire moine. Mais comme sa femme ne
voulait pas se résigner à l'abandon, Marc aurait formé le plan de la
remarier clandestinement II se serait alors présenté chez l'évèque
de Demsis (?), Jonae, et lui aurait assuré que sa femme était devenue
nonne et s'était réfugiée dans un couvent de femmes. D'après Anba
Michel, l'évèque de Damsis aurait consenti à ce que Marc prononçât
les vœux, après quoi l'évèque l'aurait ordonné prêtre. Mais bientôt
l'affaire se serait ébruitée. Le patriarche auquel on avait fait un
rapport, interdit et excommunia Marc de même que l'évèque qui
l'avait ordonné.
Déjà ce premier renseignement sur Marc que nous tenons de ses
ennemis nous paraît peu vraisemblable. Le célibat du clergé sécu-
lier n'a jamais été une règle absolue de l'église copte. Par consé-
quent si Marc voulait devenir prêtre, il pouvait très bien ne pas se
séparer de sa femme. Et si réellement il voulait entrer en religion,
il se serait rendu dans un couvent. De plus, comment un homme
interdit et excommunié eût-il pu, non seulement prêcher, mais
même administrer les sacrements ? Or, d'après ce que nous disent
Abou Saleh et le métropolitain Michel, Marc ibn al Kanbar a été
permet de tracer dans ses grandes lignes le portrait de Marc ibn al
Kanbar et de noter les principaux événements de sa vie pleine de
vicissitudes.
I
L'origine de Marc ibn al Kanbar et la date de sa naissance nous
sont inconnues. Nous ignorons également oh et comment il a
acquis la science que même ses ennemis ne pouvaient nier. Nous
savons que dans les moments critiques de sa vie il a trouvé un
appui auprès des hommes marquants de sa nation ; mais on ignore
encjre s'il a hérité des relations de ses parents ou s'il les a faites
lui-même lorsqu'il eut acquis une certaine renommée. Ce qui sem-
ble certain c'est qu'il a été ordonné prêtre sous le patriarche Anba
Jean, le 72me patriarche copte (après Saint-Marc) qui occupa la
chaire depuis 1147 jusqu'à 11G7.
Le métropolitain de Damiette. Anba Michel, raconte que Marc ibn
al Kanbar était déjà marié depuis un certain temps lorsque subite-
ment l'idée lui vint de se faire moine. Mais comme sa femme ne
voulait pas se résigner à l'abandon, Marc aurait formé le plan de la
remarier clandestinement II se serait alors présenté chez l'évèque
de Demsis (?), Jonae, et lui aurait assuré que sa femme était devenue
nonne et s'était réfugiée dans un couvent de femmes. D'après Anba
Michel, l'évèque de Damsis aurait consenti à ce que Marc prononçât
les vœux, après quoi l'évèque l'aurait ordonné prêtre. Mais bientôt
l'affaire se serait ébruitée. Le patriarche auquel on avait fait un
rapport, interdit et excommunia Marc de même que l'évèque qui
l'avait ordonné.
Déjà ce premier renseignement sur Marc que nous tenons de ses
ennemis nous paraît peu vraisemblable. Le célibat du clergé sécu-
lier n'a jamais été une règle absolue de l'église copte. Par consé-
quent si Marc voulait devenir prêtre, il pouvait très bien ne pas se
séparer de sa femme. Et si réellement il voulait entrer en religion,
il se serait rendu dans un couvent. De plus, comment un homme
interdit et excommunié eût-il pu, non seulement prêcher, mais
même administrer les sacrements ? Or, d'après ce que nous disent
Abou Saleh et le métropolitain Michel, Marc ibn al Kanbar a été