DOI issue:
Heft 2
DOI article:Dutilh, E. D. J.: Sur trois monuments en marbre blanc du Musée d'Alexandrie
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.12756#0102
202
BULLETIN DE L'iNSTlTUT EGYPTIEN
Le prince, en acceptant et en s'ornant de ces symboles exclusi-
vement alexandrins, n'acquérail-il pas droit de cité dans leur ville,
la capitale de l'Egypte d'alors?
En mellanl. à sa droite, debout, une grande corne d'abondance
sur laquelle le nouveau marié e1 nouveau César appuie la main
droite, n'était-ce pas lui présager, ainsi qu'à sa compagne et à ses
sujets, tous les bonheurs d'ici-bas, surtout en faisant, accompagner
sa statue de celle de la Fortune que nous venons de voir ?
Ce qui me fait croire encore que je no me trompe pas dans mes
appréciations, c'est le soin et la peine que semble ne s'être pas
épargné l'artiste pour donner au jeune César une altitude et un
mai ni ion qui. tout en l'estant dignes avec la position du sujet,
pussent taire lire aux masses l'occasion et les circonstances qui
l'ont fait naître.
Effectivement, Messieurs, ne croyez-vous pas voir sur la pho-
tographie de la statue de Marc-Auréle, cet air d'hésitation, de
gaucherie et de recherche dans le vague, qui accompagnent tout
adolescent obligé de se produire cl surtout de parler en public?
Ne reconnaissez-vous pas dans le regard presque voilé du prince,
le nouveau marié de la veille, se demandant ce qu'il vient faire
après dix-sept siècles dans une petite salle de musée, lui. qui
était habitué à commander aux peuples et à avoir sous ses lois
les trois quarts, presque, du monde connu d'alors?
Au nom de M. le Dr Botti et au mien, j'adresse à M. le comte
Zizinia nos remercimenls les plus sincères pour sa libéralité qui
vient d'enrichir si merveilleusement le Musée d'Alexandrie.
E. D. J. Dutilh
P. S. — Ces notes venaient à peine df'êtr'é finies, que te bon exemple donné
par M. le comte Zizinia a été suivi par M. Aristide Tsinlsios d'Alexandrie,
qui a bien voulu faire parvenir franco de Kafr-cl-Dawar au Musée d'A-
lexandrie, une statue acéphale d'un personnage romain, de grandeur plus
que naturelle, remarquable par les replis des vélemonls, ainsi que par le
grain du marbre; plus un lot de vases en terre cuite et une cinquantaine
de monnaies de l'Egypte romaine, pour lesquelles M. le Dr Bolli et moi le
lirions d'agréer, en notre qualité de conservateurs, nos plus chaleureux
remércîments,
BULLETIN DE L'iNSTlTUT EGYPTIEN
Le prince, en acceptant et en s'ornant de ces symboles exclusi-
vement alexandrins, n'acquérail-il pas droit de cité dans leur ville,
la capitale de l'Egypte d'alors?
En mellanl. à sa droite, debout, une grande corne d'abondance
sur laquelle le nouveau marié e1 nouveau César appuie la main
droite, n'était-ce pas lui présager, ainsi qu'à sa compagne et à ses
sujets, tous les bonheurs d'ici-bas, surtout en faisant, accompagner
sa statue de celle de la Fortune que nous venons de voir ?
Ce qui me fait croire encore que je no me trompe pas dans mes
appréciations, c'est le soin et la peine que semble ne s'être pas
épargné l'artiste pour donner au jeune César une altitude et un
mai ni ion qui. tout en l'estant dignes avec la position du sujet,
pussent taire lire aux masses l'occasion et les circonstances qui
l'ont fait naître.
Effectivement, Messieurs, ne croyez-vous pas voir sur la pho-
tographie de la statue de Marc-Auréle, cet air d'hésitation, de
gaucherie et de recherche dans le vague, qui accompagnent tout
adolescent obligé de se produire cl surtout de parler en public?
Ne reconnaissez-vous pas dans le regard presque voilé du prince,
le nouveau marié de la veille, se demandant ce qu'il vient faire
après dix-sept siècles dans une petite salle de musée, lui. qui
était habitué à commander aux peuples et à avoir sous ses lois
les trois quarts, presque, du monde connu d'alors?
Au nom de M. le Dr Botti et au mien, j'adresse à M. le comte
Zizinia nos remercimenls les plus sincères pour sa libéralité qui
vient d'enrichir si merveilleusement le Musée d'Alexandrie.
E. D. J. Dutilh
P. S. — Ces notes venaient à peine df'êtr'é finies, que te bon exemple donné
par M. le comte Zizinia a été suivi par M. Aristide Tsinlsios d'Alexandrie,
qui a bien voulu faire parvenir franco de Kafr-cl-Dawar au Musée d'A-
lexandrie, une statue acéphale d'un personnage romain, de grandeur plus
que naturelle, remarquable par les replis des vélemonls, ainsi que par le
grain du marbre; plus un lot de vases en terre cuite et une cinquantaine
de monnaies de l'Egypte romaine, pour lesquelles M. le Dr Bolli et moi le
lirions d'agréer, en notre qualité de conservateurs, nos plus chaleureux
remércîments,