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Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles (École Hollandaise, 2): École Hollandaise — Paris: Librairie Renouard, Henri Laurens, éditeur, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.68748#0107
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I.SAAC OSTADE (1617), 13
se dégradant jusqu’aux lointains les plus profonds, douce lumière qui se laisse deviner sans qu’elle éclate, et que
l’on se plait à suivre tantôt quand elle glisse sur l’eau paresseuse d’un étang, tantôt lorsqu’elle pénètre dans

FREEMaM.D


LA PLAGE DE SGHEVEL1NG.

le fouillis des buissons, dans l’épaisseur des feuillages, ou qu’elle va s’amortir sur les foins entassés contre les
murs d’une maison rustique. Heureux peintre qui un beau jour, fatigué de voir fumer des buveurs dans les
M. Ingres; le fameux Porte-Drapeau gravé par de Marcenay, faisant vis-à-vis au portrait d’une femme élégante, Mme de
Rothschild! Ici, une tète qui parle, une exécution étonnante d’énergie, de brutalité même; là, un faire suave, sans épaisseur, où
le métier s’efface, pour ainsi dire, et le cède aux intentions les plus élevées de l’art. 11 est vrai que le Porte-Drapeau de
Rembrandt ne renferme pas toutes les qualités de ce grand maître, sa magie ordinaire, sa lumière d’or, le transparent mystère
de ses ombres et sa finesse merveilleuse, à lui aussi. Ce n’est, il faut l’avouer, qu’une peinture violente, une sublime boutade
du pinceau; mais le rapprochement n’en est que plus étrange. Toutefois, je le répète, il ne nuit point à M. Ingres. Surprise
dans l’attitude naturelle d’une causerie de salon, Mn,c de Rothschild est assise dans un canapé de velours grenat, vêtue d’une
robe de satin cerise avec des bouffants de gaze, et coiffée d’une toque de velours noir à laquelle sont agraffées deux aigrettes,
tombant avec grâce des deux côtés de la tête. Elle est accoudée sur son genou ; sa main gauche effleure son menton; de la
droite elle tient négligemment un éventail. Le fond damassé de l’appartement est d’un ton neutre, entre le gris et le vert.
Cette fois la tète, le col, les épaules, les bras sont exécutés avec une force que M. Ingres n’a pas toujours rencontrée dans le
rendu des chairs. Je ne parle pas du modelé, qui est, ici comme ailleurs, large et fin, c’est-à-dire vu dans la masse et accentué
dans certains détails d’une manière inattendue; je parle du ton de la chair, qui parfois, chez M. Ingres, manque de vérité et
de charme. Cette fois, la carnation est vraie et suffisamment exprimée, quoique par un pinceau lisse, onctueux et propre à
l’excès. Dans ces beaux bras, si bien attachés et si fermes, on voit transparaître le sang et transpirer la vie. Quant à l’exécution
de la robe de satin, des colliers et des bracelets de perles, des pierres, des diamants et des plumes, elle est si prodigieuse
qu’elle suffirait chez un autre peintre pour ruiner un portrait. Mais chez M. Ingres, le principal l’emporte même sur ces
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