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Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles: École Vénitienne — Paris: Renouard, 1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.66013#0077
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BONIFAZIO VENEZIANO (1 500). 7
La confrérie des tailleurs, les églises de Sainte-Marie-Majeure, de Saint-Jean-du-Rialto, de San-Zanipolo,
de Saint-Antoine abbé, les religieuses de Sainte-Claire à Murano, les pères Franciscains de Campo-San-
Piero, dans le Padouan, possédaient de ces peintures. On en trouvait aussi chez les patriciens de Venise,
les Ruzzino, les Zeno, les Navagieri, et chez Van Veerle d’Anvers, et dans la fameuse galerie de Reinst. Ridolfi,
qui en a dressé la liste, n’a pas tout connu. Nous savons par une lettre de l’Arétin à Bonifazio que
ce peintre avait décoré l’appartement du cavalier de Legge, et le peu de renseignements que nous avons
sur l’artiste vénitien rend cette lettre du poète encore plus intéressante. En voici la traduction, ou
plutôt le sens, car elle est intraduisible.
« Quand j’ai vu chez le cavalière da Legge des peintures de votre main, très-aimable maître, j’ai senti la


LE MAUVAIS RICHE (Académie de Venise).•'

« rougeur me monter au front en me rappelant combien j’étais grossier de ne jamais vous rendre visite
« et de manquer ainsi aux devoirs de l’amitié et aux égards que mérite votre renommée. Ma honte
« cependant ne m’a pas empêché d’admirer le bel ordre de vos petites figures, la poésie et la grâce de
« vos inventions, et je suis assuré que si elles étaient gravées, elles rempliraient avec infiniment
« d’honneur les portefeuilles des amateurs et des marchands. Le très-illustre procurateur attachait déjà
« un grand prix à la décoration de son appartement ; mais depuis qu’il m’a entendu louer votre ouvrage
« avec cette compétence que me reconnaissent tous les maîtres de votre art, sa chambre est devenue pour
« lui le plus précieux des joyaux. Je sais bien que d’un autre éclat brillent encore les tableaux que vous
« peignez chez vous pour les églises, et c’est pourquoi je vous prie de me les montrer sans rancune, et
« de permettre que j’aille demain dans l’après-midi vous confesser mes torts et régaler mes yeux de ce
■< qu’il vous plaira de me faire voir, à condition, toutefois, que si j’amène avec moi l’ami que vous savez;
« vous me direz, non pas à l’oreille, mais à haute voix, qu’il a une figure de bois coloriée à sec. J’irai
« donc sans faute, et. si vous m’envoyez contre-ordre, je me consolerai en allant au palais contempler vos
« belles frises. — Du mois de mai, à Venise, 1548. »
Cette curieuse lettre, qui n’avait pas été traduite, et qui était à peu près inconnue, mettra peut-être les
chercheurs sur la voie de quelque découverte touchant la vie et les œuvres de Bonifazio. Mais pour
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