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Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles: École Vénitienne — Paris: Renouard, 1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.66013#0198
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ÉCOLE ITALIENNE.

d’azur et un autre de laque ; je vous payerai ce que vous voudrez. » Ce fut lui, Porta, qui inventa une
nouvelle et meilleure manière de tracer la volute de l’ordre ionique, et il en publia la découverte en un petit
livre fort rare imprimé à Venise en 1572. Veut-on avoir tout le talent de Salviati, il faut connaître les
planches gravées en bois sur ses dessins, les gravures de sa Lucrèce occupée avec ses suivantes à des
travaux d’aiguille, celles des trois compartiments qu’il peignit à la Sainte dans le plafond du choeur ; la
Manne au désert, Élie nourri par l'ange, Daniel nourri dans la fosse aux lions par Abacuch. Ces planches
mettent en lumière le dessin mâle, élégant et ferme qu’il possédait à fond. Il a également fourni des cartons
aux mosaïstes de Saint-Marc et illustré de ses inventions plusieurs livres, notamment une édition des
Philosophes de Diogène Laerce, les Cent Nouvelles recueillies par François Sansovino, fds de son ami,
un ouvrage d’astrologie, les Sorti di Marcolino da Forli, et un ouvrage relatif à l’astrologie. Cette science
lui fut chère, et il y croyait d’autant plus que plusieurs prédictions qu’il y avait puisées se vérifièrent de
son vivant, entre autres des événements qu’il avait prophétisés à ses fils. Un jour que son tailleur lui
apportait un habit : « C’est trop tard, dit-il; je n’en jouirai pas. » Il le mit cependant, et comme il sortait il
rencontra sur le Rialto un portefaix, un facchino, qui lui versa un baril d’huile sur cet habit. On ne dit point
si Joseph Salviati avait prévu le jour de sa mort, qui arriva peu après, 1572, lorsqu’il avait environ
cinquante-deux ans. Charles blanc.

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Giuseppe Porta, dit Salviati, passait pour avoir gravé
plusieurs estampes en bois ; mais il n’a fait qu’en donner les
dessins. En voici l’énumération :
La Manne au désert, Élie nourri par l’ange, Abacuch
apportant à manger à Daniel dans la fosse; ces trois mor-
ceaux d’après les peintures de Salviati à la Salute. Deux sont
de forme ronde, le troisième est de forme ovale. Les mêmes
ont été gravés par Andrea Zucchi, dans la suite du Lovisa.
Un Crucifix : celui qui était peint dans le Palais-Ducal.
Lucrèce avec ses femmes. Crozat en avait le dessin avec
quelques changements, et Mariette l’acheta à la vente de cet
illustre amateur.
Quelques paysages, très-beaux, dit Mariette, sont attri-
bués au Titien, bien qu’ils soient de Salviati.
Ce peintre a aussi donné le dessin des planches en bois
qui ornent le livre intitulé : Le sorti di Marcolino da Forli,
in-folio. Une partie de ces planches a servi à l’illustration
des Vite di Filosofi de Diogène Laerce. Venise, 1611, in-4°.
En 1610 parut à Venise le livre in-4° intitulé Cento novelle
sielte, de Francesco Sansovino, « avec les figures du
chevalier Salviati à chaque nouvelle. » Aggiuntovi le
figure, etc.
Silvestre de Ravenne a gravé une Assemblée d’hommes et
de femmes qui s’attachent à l’astrologie ; annoncée par erreur
d’après Fr. Salviati (lisez : Giuseppe Salviati).
Le même sujet se trouve en tête des Sorti di Marcolino.
On y voit, sur une petite table, la marque SK., qui est celle
d’un graveur nommé Karolus et non celle de Silvestre de
Ravenne, bien que les deux burins aient de la ressemblance.
Mais ce Silvestre Ravenne a gravé, on le croit du moins,
d’après Salviati, la pièce qui représente un homme à genoux
jetant un laurier sur un feu qui consume des livres.
Musée du Louvre. — Adam et Ève. Ils s’éloignent avec
effroi de l’arbre de la Science. Ancienne collection.

Venise. — Aux Frari, la Purification de la Vierge, avec
cinq figures de saints et saintes.
A la Salute, trois compartiments du plafond dans le chœur
(ceux que nous avons mentionnés) ; dans la sacristie, la Cène
et les figures de Josué et d’Aaron.
Au Palais-Ducal, un Christ mort, dans la salle de’ Stucchi.
A San Zaccheria, la Guérison d’un infirme par saint
Cosme et saint Damien.
A San Francesco délia Vigna, Madone avec deux saints,
entre un Prophète et une Sibylle.
Aux Servîtes, une Assomption. — Aux Incurables, une
Annonciation. — A Santa Maria Giubenico, une autre An-
nonciation.
A la bibliothèque de Saint-Marc, trois ronds du soffite.
A Murano, dans l’église des Anges, le Christ apparaissant
à Madeleine, et, dans l’église Saint-Pierre, le Christ en
croix avec les Maries et Nicodème.
Padoue. — A la Misericordia, une Madone avec saint
Sébastien, Saint Jean-Baptiste, et, sur l’orgue, une Annon-
ciation.
A Santa Giustina, le Christ et la Madeleine à ses pieds.
A San Francesco, Saint Pierre et Saint André
A Sant Andrea, une Vierge avec plusieurs apôtres.
Rome. — Dans la Sala Regia, au Vatican, avant d’entrer
à la chapelle Sixtine, on trouve la grande fresque de Salviati.
Le Trésor de la Curiosité nous fournit les renseignements
qui suivent :
Vente Crozat, 1741. — La Purification de la Vierge,
dessin du tableau qui est aux Frari de Venise; il a appar-
tenu à Rubens, qui l’a restauré. 25 livres.
Vente Auguste Miron, 1823. — La Circoncision, et plus
bas l’Horoscope du Sauveur reconnu dans les livres saints.
Ce morceau, qui a appartenu à Rubens, a été restauré par
lui. Il provient du président Haudry.

PARIS. — IMPRIMERIE POITEVIN, RUE DAMIETTE, 2 ET 4.
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