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Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles: École Vénitienne — Paris: Renouard, 1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.66013#0231
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TINTORET (1512) ET MARIE T1NTORETTA (1 560) 9
La Scuola di San Rocco touche à l’église de ce nom. Çà et là on y voit apparaître des taches de clair
dans la nuit. Ce sont encore des morceaux du Tintoret, mais pour le coup, de son pinceau de bronze. Ces
peintures, comme celles de la vaste salle qui précède le Crucifiement, et qui est remplie des élonnantes
sculptures en bois de Pianta et du fameux Briistolon, ces peintures, dis-je, sont un peu trop faites à la
grosse, et le métier vraiment y lient plus de place que l’art. Du reste, les censures ne manquèrent pas à
rauteur. Il était particulièrement dénigré par les amis du Titien, qui conservait toujours contre son ancien
élève une jalousie secrète, ou, pour dire mieux, un sentiment d’antipathie prononcé, car un peintre de sa
force ne devait être jaloux de personne. Tintoret, sensible à la louange, l’était plus encore aux railleries de
ses critiques, dans lesquels il affectait devoir les flatteurs de son maître. 11 était surtout irrité contre l’Arétin,

1. É D A .


qui l’avait mordu plus d’une fois de ses satires après avoir été son admirateur. Au sujet du Miracle de saint
Marc, il avait partagé l’enthousiasme des Vénitiens et s’en était exprimé vivement dans une lettre qui
nous a été conservée. « Votre tableau, disait-il au peintre, a arraché les applaudissements de tout le monde.
Il n’y a point de nez, si enchifrené qu’il soit, qui ne sente la fumée de l’encens qu’on brûle pour lui : tout
dans cette toile paraît animé et vrai, plutôt que feint et imité... Que vous seriez heureux si vous pouviez
tempérer l’ardeur de votre génie et modérer par un peu de patience votre vitesse dans l’exécution1! » Si
depuis, l’Arétin changea de langage, cela se conçoit et s’explique, sans qu’on ait besoin d’en accuser la
bassesse de son àme. Il est certain, en effet, que le peintre du Miracle de saint Marc ne s’éleva jamais
plus à la hauteur de cet éblouissant ouvrage, et que souvent, au contraire, il descendit jusqu’à la peinture
de pacotille. Quoi qu’il en soit des prétentions de l’Arétin, il s’était rangé parmi les censeurs de Tintoret, et,
du reste, il n’était pas homme à négliger celte façon de plaire au Titien, qui sollicitait pour le licencieux
1 Lettre soixante-cinquième du tome III du Recueil des lettres sur la Peinture, publiées d’abord en italien, traduites plus tard
en français.
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