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Blinkenberg, Christian [Hrsg.]; Dyggve, Ejnar [Hrsg.]; Carlsbergfondet [Hrsg.]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0141
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VASES ET RÉCIPIENTS

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bablement les origines du IIe groupe remontent plus
haut que celles du IIIe. D’autre part, certains vases
qu’il faut y rapporter, descendent même très bas,
p. e. une kylix qui est conservée au British Muséum
(n° d’inv. A 462) et qu’on trouve reproduite dans
Vroulia, p. 173, fig. 57. Plusieurs des motifs qui
occupent la frise ornementale se retrouvent sous la
même forme dans le groupe suivant.
Si l’on ne veut pas diviser le IIe groupe (et l’on
ne dispose pas des documents nécessaires pour établir
une telle division), je crois donc qu’il faut plutôt y
voir un style local limité qui régnait à peu près au
même temps que celui qui est représenté par le IIIe
groupe. Pendant la période du style géométrique,
il y avait certainement dans l’île de Rhodes, comme
en Crète et dans divers pays helladiques, plusieurs
endroits de fabrication, qui n’employaient ni la même
argile, ni le même système de décoration. Or, le IIe
groupe est largement représenté dans les trouvailles
de Kamiros et de ses environs. Cette partie de l’île
avait dès le commencement de son histoire des rapports
intimes avec certaines régions de Crète V Le groupe
céramique en question est en connexion évidente
avec les poteries d’Anopolis, dans la partie orientale
de Crète1 2 3: le récipient sans col, forme favorite en
Crète, se retrouve en Rhodes; tel est aussi le cas pour
une espèce d’amphore à col très bas et à anses verticales,
pour le récipient à quatre anses 3, etc.
Je serais donc disposé à considérer le style du
groupe II comme particulier aux ateliers de Kamiros.
A Lindos, ce groupe est représenté par un seul exem-
plaire (n° 844), fait qui serait difficile à expliquer
s’il s’agissait d’un style intermédiaire entre nos
groupes I et III, généralement répandu sur l’île en-
tière. Il semble donc que le style en question, auquel
on ne peut refuser un caractère général plus ancien
que celui du IIIe groupe (comme l’ont justement
relevé MM. Dragendorff et Dugas), a été limité
aux parties occidentales de l’île de Rhodes, et qu’à
Lindos les styles I et III représentent deux phases
successives de l’évolution de la céramique, sans
aucune interruption. D’après cette manière de voir,
l’immixtion d’ornements du style géométrique avancé
dans la décoration »protogéométrique«, dont j’ai
parlé plus haut, s’explique sans difficulté.
*844 CA. Fragment de l’épaule d’un grand bassin
(lébès), à panse bombée et à embouchure large, enduit
de vernis noir à l’intérieur et à l’extérieur, excepté
le bord supérieur et une frise résérvée sur l’épaule.
H 0.098, L 0.16. Sur le bord, groupes de trois traits
parallèles. Dans la frise, qui a été limitée latéralement,
1 V. Hermes 1913, p. 246.
3 Publiées par Wide, AM 1897, P-233S<T; ci. Jb 1899, p. 35 sq.
3 BCH 1912, p. 498, n° 18; AA 1904, p. 49, n° 9, fig. 1.
B li nk en ber g, Lindos, I.

vers les anses, on voit des triangles à double contour,
la pointe en bas.
(III). Style rhodien-géométrique avancé.
Les poteries classées dans le IIIe groupe représen-
tent la céramique géométrique de Rhodes à son apogée.
Les vases ont été faits, le plus souvent, avec une terre
bien épurée de couleur chamois ou brun clair, à sur-
face soigneusement polie, sans engobe; elle contient
assez souvent de minces éclats de mica. Dans quel-
ques fragments (nos 848, 854, 856, 859) qui n’offrent
d’ailleurs rien de particulier, l’argile a une nuance un
peu rougeâtre. Le vernis est le plus souvent luisant,
noir ou noir brun. Un petit nombre de fragments,
classés à la fin de la série (nos 861—866), sont d'une
technique moins bonne que les autres: la surface,
un peu poreuse au toucher, paraît ne pas avoir été
polie avec soin, le vernis est mat et a une tendance à
s’écailler. Mais du reste, ces fragments ressemblent
parfaitement aux autres et proviennent probablement
de la même fabrique.
Les formes témoignent, autant que l’état de
conservation permet d’en juger, d’une fabrication
perfectionnée et qui ne connaît plus de tâtonnement.
Signalons-en, comme les plus remarquables, les vases
qui ont fait partie du service à boire, à savoir les
coupes et les oenochoés. Celles-ci ont le plus souvent
l’orifice trilobé, le col long et étroit, la panse assez
grande et à peu près globulaire (nos 849, 850, 862—864) ;
d’autres, plus petites, ont eu probablement un col
assez bas (nos 857, 865, 866). Il faut faire remarquer que
la coupe à boire n’apparaît ici qu’en forme de kantharos,
soit à paroi légèrement concave et nettement limitée,
à la hauteur de l’attache des anses, vers la panse peu
bombée (nos 845, 846), soit à paroi verticale et sans
panse prononcée (nos 847, 861). Ces coupes diffèrent
sensiblement du seul kantharos rhodien-géométrique
publié (BCH 1912, p. 500, fig. 6 — Bottier, Vases
antiques dit Louvre, p. 11, pl. XI), dont l’embouchure
basse rappelle bien d’autres coupes ou bassins des
îles (BCH 1911, p. 352, etc.). On peut citer, comme
des exemples analogues au type représenté par les
nos 845—846, quelques coupes attiques (AZ 1885,
pl. 8; AM 1893, pl. 8) et surtout une coupe incom-
plète, découverte à Thera et attribuée par M. Pfuhl
à la céramique crétoise (AM 1903, p. 152; Beilage XX,
n° 7).
La décoration des vases du IIIe groupe dispose
d’un choix assez grand de dessins géométriques et
se place, à cet égard, à côté des autres styles géo-
métriques les plus développés. Afin de faciliter
la description j’ai réuni en tableau (v. pl. 35) les
éléments du décor, en ajoutant aussi quelques motifs
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