DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.22043#0417
ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. II.
CHAPITRE XXIV.
Defcription de l'Hôtel d'Humieres, fitué rue de Bourbon.
CET Hôtel a été bâti au commencement de ce fiécle fur les defleins de Hôtei
Mr. Molet [a) Architecte, pour Mr. le Duc d'Humieres qui l'habite aujourd'hui. lsHui
Plan du rey-de-chaujjee. Planche première.
Le principal corps de logis de cet Hôtel eft double & a de face fur le jardin 20 toifes5
la façade du côté de la cour eft la même, mais il n'y en a de décoré que 12 toifes qui
compofent la largeur de la cour principale, le refte donnant dans la baffe-cour des cui-
fines & étant adolTé en partie contre un pavillon deftiné au rez-de-chauffée à ce dernier
ufage. A la gauche de la cour principale eft diftribuée une affez grande baffe-cour pour
les écuries & remifes qui ont un dégagement dans la rue 5 les cuiûnes qui font ici un
peu bornées font agrandies par une rôtifferie placée fur la rue du côté oppofé aux écu-
ries, & les falles du commun & les offices font pratiquées fous le rez-de-chaulfée. La
cour eft d'une belle proportion 5 elle eft terminée du côté de la rue par deux portions
circulaires & décorée d'un porche d'une affez bonne ordonnance.
Aux deux côtés des murs d'alignement des faces latérales font deux efpaces qui dé-
terminent la largeur du terrain au milieu duquel eft planté ce bâtiment $ ce terrain
contient environ 30 toifes de largeur dans œuvre, & fa longueur s'étend jufques
au bord de la rivière, ce qui procure à cet Hôtel une des plus belles vûes de
Paris.
Tout le rez-de-chauffée du principal corps de logis eft élevé de cinq pieds & demi
du fol de la cour, de manière que la cuifine, qui eft de niveau au pavé, communique
à la falle à manger par un paffage enfoncé de quelques marches qui conduit fous toutes
les pièces du côté de la cour le long du mur de refend & fous la première rampe du
grand efcalier pour arriver dans le veftibule par celui B, & dans la cuifine par une porte
à la place marquée A qui lui fert d'iffue.
Cette falle à manger fe trouve fituée du côté du jardin, mais comme elle eft placée
à une des extrémités de la principale enfilade CD, elle eft plus tolérable que fi elle eut
divifé cette enfilade. Elle eut été néanmoins préférable à la place de la chambre à cou-
cher du côté de la cour, l'antichambre E placée au milieu du bâtiment auroit alors fervi
de falle de compagnie ou de fallon, le fallon F d'antichambre, & la falle à manger G de
cabinet ou de chambre à coucher en niche, pratiquée ainfi pour avoir des garde-robes
qui auroient dégagé par l'antichambre propofée F.
Le grand efcalier fert de veftibule & eft fort fpacieux, bien éclairé, pourvu de repos
fréquens, & fort doux à monter5 il eft annoncé du côté de la cour par trois entre-
colonnemens d'Ordre Ionique, mais cet efpace toujours ouvert procure un froid confi-
dérable l'hiver dans tous les appartenons. C'eft pourquoi l'on doit éviter ce genre d'or-
donnance dans un bâtiment élevé dans une Capitale, cette manière n'étant bonne à
mettre en œuvre que dans une maifon de plaifance qui ordinairement n'eft habitée
que dans la belle faison, malgré l'exemple de plufieurs Hôtels bâtis à Paris dans ce
genre, tels que ceux de Clermont, de Charoft, de Noailles, &c. Aulîl dans plufieurs
(a) Indépendamment de l'Hôtel dont nous parlons, nous avons dans cet Ouvrage l'Hôtel d'Evreux & le Château de Stain
bâtis par cet Architecte.
1.
35
CHAPITRE XXIV.
Defcription de l'Hôtel d'Humieres, fitué rue de Bourbon.
CET Hôtel a été bâti au commencement de ce fiécle fur les defleins de Hôtei
Mr. Molet [a) Architecte, pour Mr. le Duc d'Humieres qui l'habite aujourd'hui. lsHui
Plan du rey-de-chaujjee. Planche première.
Le principal corps de logis de cet Hôtel eft double & a de face fur le jardin 20 toifes5
la façade du côté de la cour eft la même, mais il n'y en a de décoré que 12 toifes qui
compofent la largeur de la cour principale, le refte donnant dans la baffe-cour des cui-
fines & étant adolTé en partie contre un pavillon deftiné au rez-de-chauffée à ce dernier
ufage. A la gauche de la cour principale eft diftribuée une affez grande baffe-cour pour
les écuries & remifes qui ont un dégagement dans la rue 5 les cuiûnes qui font ici un
peu bornées font agrandies par une rôtifferie placée fur la rue du côté oppofé aux écu-
ries, & les falles du commun & les offices font pratiquées fous le rez-de-chaulfée. La
cour eft d'une belle proportion 5 elle eft terminée du côté de la rue par deux portions
circulaires & décorée d'un porche d'une affez bonne ordonnance.
Aux deux côtés des murs d'alignement des faces latérales font deux efpaces qui dé-
terminent la largeur du terrain au milieu duquel eft planté ce bâtiment $ ce terrain
contient environ 30 toifes de largeur dans œuvre, & fa longueur s'étend jufques
au bord de la rivière, ce qui procure à cet Hôtel une des plus belles vûes de
Paris.
Tout le rez-de-chauffée du principal corps de logis eft élevé de cinq pieds & demi
du fol de la cour, de manière que la cuifine, qui eft de niveau au pavé, communique
à la falle à manger par un paffage enfoncé de quelques marches qui conduit fous toutes
les pièces du côté de la cour le long du mur de refend & fous la première rampe du
grand efcalier pour arriver dans le veftibule par celui B, & dans la cuifine par une porte
à la place marquée A qui lui fert d'iffue.
Cette falle à manger fe trouve fituée du côté du jardin, mais comme elle eft placée
à une des extrémités de la principale enfilade CD, elle eft plus tolérable que fi elle eut
divifé cette enfilade. Elle eut été néanmoins préférable à la place de la chambre à cou-
cher du côté de la cour, l'antichambre E placée au milieu du bâtiment auroit alors fervi
de falle de compagnie ou de fallon, le fallon F d'antichambre, & la falle à manger G de
cabinet ou de chambre à coucher en niche, pratiquée ainfi pour avoir des garde-robes
qui auroient dégagé par l'antichambre propofée F.
Le grand efcalier fert de veftibule & eft fort fpacieux, bien éclairé, pourvu de repos
fréquens, & fort doux à monter5 il eft annoncé du côté de la cour par trois entre-
colonnemens d'Ordre Ionique, mais cet efpace toujours ouvert procure un froid confi-
dérable l'hiver dans tous les appartenons. C'eft pourquoi l'on doit éviter ce genre d'or-
donnance dans un bâtiment élevé dans une Capitale, cette manière n'étant bonne à
mettre en œuvre que dans une maifon de plaifance qui ordinairement n'eft habitée
que dans la belle faison, malgré l'exemple de plufieurs Hôtels bâtis à Paris dans ce
genre, tels que ceux de Clermont, de Charoft, de Noailles, &c. Aulîl dans plufieurs
(a) Indépendamment de l'Hôtel dont nous parlons, nous avons dans cet Ouvrage l'Hôtel d'Evreux & le Château de Stain
bâtis par cet Architecte.
1.
35