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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 1) — Paris, 1831

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https://doi.org/10.11588/diglit.666#0161
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( 7°)
Cérès à Eleusis , commencé par Jetinus, Zénocles pratiqua une fenêtre dans le comble ". » Ce temple étant de la même
époque que celui d'Olympie, nous pensons avec M. Quatremère que cette autorité, par laquelle on prouve que les temples
étaient éclairés à l'intérieur, doit être d'un grand poids dans la question que nous traitons, puisque, par ce moyen, on arrive
à ce qui parait le plus vraisemblable sur la manière dont l'intérieur des temples était éclairé \ Si on examine ensuite la
disposition de celui-ci, on verra que l'obligation d'y faire arriver la lumière entraîne nécessairement celle de l'éclairer du
haut, puisqu'il n'y a pas de moyens admissibles pour l'éclairer autrement.

La nécessité des jours du haut étant donc reconnue, et admettant ce principe incontestable, que l'architecture des Grecs
doit son origine à toutes les combinaisons simples que le mode de construction en bois exige, on trouvera que par ces
combinaisons mêmes il a dû être très-facile de pratiquer des jours dans la charpente du comble, soit qu'on adopte une
charpente apparente comme dans beaucoup de monuments de l'antiquité et du moyen-âge, soit qu'on suppose un plafond
combiné avec les entraits, comme sont les plafonds en marbre du temple de Thésée, des propylées d'Eleusis, et de tant
d'autres monuments grecs : il devient très-facile dans l'un et l'autre cas de ménager ces jours dans les intervalles laissés
pour chacune des fermes qui composent la charpente obligée du comble, et d'en faire une décoration régulière et d'un
bel effet.

Quant à l'objection qu'on pouvait faire sur la possibilité de fermer ces jours dans le comble sans cependant intercepter
la lumière, nous croyons qu'il suffira pour y répondre de rappeler que l'emploi par les anciens des pierres transparentes,
pour laisser pénétrer la lumière dans l'intérieur de leurs édifices, ne peut pas être mis en doute, et que ce moyen peut très-
bien se combiner avec les dalles de marbre qui formaient la couverture du temple. En second lieu, on peut aussi admettre
que ces jours ont été vitrés, sinon dès l'origine, au moins à une époque antérieure à celle du voyage de Pausanias, puisque
l'autorité de Pline et celle des découvertes de Pompéi prouvent d'une manière incontestable que l'emploi du verre pour
vitraux était connu depuis long-temps. Sans vouloir décider que ce dernier moyen ait été employé au temple d'Olympie
pour les jours dont nous voulons parler, nous dirons cependant que dans la partie des fouilles qui ont été faites par
M. Dubois, on a trouvé des morceaux de pâte de verre d'une grande épaisseur, qui en cela offraient le caractère de solidité
propre à l'usage dont nous parlons.

Ce moyen de restituer le temple d'Olympie étant l'expression de l'opinion de M. Quatremère de Quincy, nous avons cru
devoir l'adopter au moins en partie : seulement, au lieu de supposer des jours du haut comme ils sont dans la restauration
qu'il a faite du même monument, nous avons cherché à rentrer plus largement dans la donnée de Vitruve, en laissant à
découvert tout le naos et en supposant qu'il y avait au fond une partie couverte sous laquelle aurait été placée la statue. Par
ce moyen, qui est celui qu'adopte M. Hirt, nous pensons qu'il ne doit plus rester de difficultés sur ce sujet, et que l'on trouve
aussi en dernier résultat des combinaisons qui semblent d'accord avec la simplicité et la pureté des formes que comporte
l'architecture des Grecs : et le temple d'Apollon à Phigalie serait encore un témoignage en faveur de ce que nous venons de
dire, puisque la disposition de l'intérieur de ce temple offre, ainsi qu'on peut le voir par ce qu'en donne M. de Stackelberg,
un naos découvert, et au fond une partie ouverte sur le naos, et couverte par des plafonds en marbre, de manière que
tous les objets précieux pouvaient y être à couvert et cependant recevoir la lumière par le naos.

Cette combinaison acquiert encore un degré de plus de vraisemblance en ce qu'elle permet de supposer que le grand
rideau de pourpre donné par le roi de Tyr, aurait été suspendu à la grande plate-bande qui se trouve au-dessus et en
avant de la statue; ce qui aurait produit l'effet des rideaux d'avant-scène dans nos théâtres.

Nous aurions été autorisés par ce passage de Strabon : «On voit d'ailleurs dans ce temple quantité de tableaux de ce
« peintre (Panaenus), » à mettre dans notre restauration des peintures, et toutes les sculptures et les offrandes indiquées
par Pausanias. Mais le manque de matériaux pour cette partie nous ayant obligés de restreindre notre travail à ce qui a
rapport à l'architecture, nous avons seulement rappelé le Jupiter restauré par M. Quatremère. Pouvions-nous passer
sous silence l'objet principal de notre monument ? .

Planche 6g.

Coupe longitudinale restaurée.

Cette coupe est la conséquence naturelle du plan et de celle donnée dans la planche précédente ; elle explique
l'arrangement de la partie hypèthre du temple et la combinaison du plafond des autres parties.
Au-dessous est l'état actuel de la même coupe.

Planche 70.

Façade latérale restaurée.

On y trouve l'arrangement de la couverture en marbre indiquée par Pausanias ; cette partie a été restaurée avec les
fragments que nous en avons trouvés, et avec des détails analogues qui se trouvent aux monuments d'Eleusis et à d'autres
rapportés dans les Antiquités inédites de l'Attique3. Les deux figures au-dessous représentent, l'une l'état actuel de la façade,
et l'autre la coupe transversale sur le devant de l'opisthodome, aussi dans son état actuel.

' Plut, in Vita Pericl., p. i5g.

1 Comme nous partageons entièrement l'opinion de M. Quatre-
mère sur ce sujet, et que nous n'aurions rien de mieux à faire que de

répéter ce qu'il dit pour développer cette idée, nous nous bornons
à renvoyer aux ouvrages que nous avons cités plus haut.
3 Londres, 1817.
 
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