Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 1) — Paris, 1831

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.666#0160
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
(69)
Hercule combattant le taureau de Crète, et l'autre Hercule vainqueur du lion de Némée; le troisième du pronaos a rapport
à son expédition contre Géryon. (Voyez les quatre métopes, planche 78.) Ce qui nous a autorisés à supposer des portes en
bronze à l'entrée du naos et sous l'opisthodome, c'est le passage de Pausanias qui commence ainsi : « En entrant dans le
« temple par les portes de bronze, etc. »

Quant aux plafonds qui couvrent les portiques et l'intérieur du monument, nous avons dû les supposer en bois, à cause
des grands espaces qui résultent de la disposition du plan et qui ne permettent pas d'admettre qu'ils aient pu être en
pierre ou en marbre. Le temple de Thésée et les propylées d'Eleusis ont été les modèles que nous avons suivis pour cette
partie de notre restauration.

§
Planche 68.

Coupe transversale sur le naos.

De tout notre travail sur le temple de Jupiter Olympien cette partie est celle pour laquelle nous avons eu le moins de
matériaux positifs; cependant nous avons cru nécessaire de donner cette coupe pour compléter le monument, en indiquant
toutefois ce qui est conjectural, et les autorités sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour restituer les parties man-
quantes.

L'analogie qu'il y a entre les parties existantes du plan du temple d'Olympie et le temple de Poestum nous ayant déterminés
à adopter, en partie, la disposition intérieure de ce monument, afin de restituer au nôtre ce qui lui manque quant au
plan, nous avons dû^ pour ne pas nous écarter de ce principe, l'adopter aussi pour la décoration intérieure, avec cette
différence seulement que toutes les parties existantes du temple d'Olympie étant d'une proportion beaucoup moins lourde
que celles du temple de Pœstum, nous avons, dans notre restauration, mis en rapport les parties qui nous étaient inconnues
avec celles que nous connaissions. Ainsi, ayant le diamètre inférieur des colonnes de l'intérieur, et donnant à ces colonnes
le même rapport qu'à celles du dehors, nous avons obtenu la hauteur de l'ordre inférieur, et par conséquent une nouvelle
preuve qu'il devait y en avoir un second au-dessus, puisque cette hauteur n'arrivait pas à la moitié de celle que donne
Pausanias pour la hauteur générale du temple; supposant ensuite à l'ordre supérieur, d'après l'ordre inférieur, la proportion
de l'un et de l'autre du temple de Pœstum, nous avons obtenu, sinon la décoration intérieure comme elle était, au moins
comme elle pouvait être.

Indépendamment du temple de Pœstum, qui autorise à mettre deux rangs de colonnes l'un sur l'autre, dans l'intérieur
du temple d'Olympie, on a encore l'autorité de Vitruve qui dit que dans les temples hypèthres on plaçait un double
rang de colonnes les unes au-dessus des autres '. Pausanias dit que le temple de Minerve Aléa à Tégée, bâti par le
statuaire Scopas, était orné de deux rangs de colonnes à l'intérieur, que l'ordre inférieur était dorique et l'ordre supérieur
corinthien a... Nous avons été déterminés à adopter les deux ordres doriques par ce que nous connaissons du temple de
Pœstum et par M. Quatremère de Quincy qui, dans l'ouvrage que nous avons cité, a adopté le même système de décoration.

Il est très-probable que les architectes de l'antiquité avaient imaginé de mettre deux rangs de colonnes l'un sur l'autre
dans l'intérieur de leur temple, pour éviter les gros diamètres qu'auraient eus nécessairement des colonnes assez élevées
pour atteindre la grande hauteur de ces intérieurs. Ce qui peut encore appuyer cette opinion, c'est que ces colonnes
n'ayant à supporter que la charpente du comble et la couverture, n'avaient pas besoin d'être aussi fortes que si elles eussent
dû porter des suffîtes en marbre ou en pierre.

Maintenant que, par ce qui précède, nous avons suffisamment prouvé, au moins à ce qu'il nous semble, que le temple
était décoré à l'intérieur comme ceux dont parle Vitruve sous le nom d'Hypthères, nous devons dire qu'il différait
cependant de ceux-ci en ce qu'il était au moins en partie couvert; ce qui ne peut être mis en doute d'après ce passage de
Strabon: «Mais le plus considérable de ces ornements était le Jupiter d'ivoire, fait par l'Athénien Phidias, fils de Charmide.
« Cette statue était si grande, que, malgré la hauteur du temple, elle paraissait excéder les proportions. L'artiste l'avait
« faite assise, et cependant la tête touchait presque à la couverture du temple; en sorte qu'elle semblait, si elle eût été
« debout, devoir enlever cette couverture3. » Ce qui vient à l'appui de l'autorité de Strabon, c'est que, d'accord avec
M. Quatremère, il nous est impossible d'admettre que tous les objets précieux déposés dans le temple, et entre autres le
Jupiter en or et en ivoire, eussent pu être conservés s'ils eussent été dans un temple entièrement découvert, exposés à toutes
les intempéries. Or, puisque le temple était couvert, il reste à répondre à cette question : Comment était-il éclairé? (car il
est impossible de croire, comme beaucoup d'auteurs qui ont écrit sur l'antiquité, que les temples étaient seulement éclairés
par les portes ; c'est surtout pour les temples grecs que la raison se refuse à admettre cette hypothèse quand on considère la
grande distance qui se trouve d'abord depuis le portique extérieur jusqu'à la porte du pronaos, et ensuite celle qu'il y a
depuis cette porte jusqu'au fond du naos, où était la statue du dieu4. )

M. Quatremère supplée en quelque sorte au silence de Vitruve sur ce sujet par la manière dont il interprète ce que dit
cet ancien auteur relativement aux temples hypèthres : il pense que ces mots « le milieu est à jour et sans toit » doivent
s'entendre seulement d'une ouverture au milieu, sans que le toit soit découvert; et il en conclut que les grands temples
périptères étaient éclairés par des jours du haut, et cite à l'appui de son opinion les passages suivants : ce Au temple de

1 Vit., lib. III., cap. 1., in fine. pien de M. Quatremère, 4e partie, § xn; et sur le même sujet sa

2 Pausan., liv. VIII, chap. xlix. dissertation dans les Mémoires de l'Institut, classe de littérature an-

3 Strabon, tom. III, liv. vin, p. 183 de la traduction. cienne, tome III.

4 Pour la manière dont était éclairé le temple, voir le Jupiter Olym-

35
 
Annotationen