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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0134
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( 58)
LOUCOU.

Inscription gravée sur un disque de marbre blanc encastre
dans l'un des murs de l'église du monastère de Loucou, dans
la plaine cCAstros, sur le golfe de ISauplie, et copiée par
M. Trézel.

ZHCIC
MAPKIANH

Z7]'<t(e)iç Mapxiavyf !
Tu vivras, S Marciana !

Cette formule dénote incontestablement une épitaphe chrétienne.
Elle est souvent plus explicite et conçue en ces termes : Zrfaeiç èv
0sfi, témoin cette inscription publiée par le P. Lupi ', qui l'avait
trouvée dans l'église de S. Maria in Trastevere.

EIAAPA ZHCIC
GN6EW

EÎXâpa &(e(e)i« «v ©ew.
Hilara, tu vivras en Dieu.

D'autres fois cette pensée pieuse est présentée sous la forme d'un
vœu; comme dans cette inscription du recueil de Reinesius2 :

MARTI
NEETAN
GELVSA
BIBATES .VIVATIS

Où le mot VIVATIS paraît être une explication du copiste introduite
dans le texte par les éditeurs. Cette formule se retrouve sur deux onyx
publiés par M. Orelli 3, et où les noms qui l'accompagnent, parmi
lesquels se trouve celui de MARIA, sont, ainsi que le mot VIVATIS,
disposés de manière à former une croix dans tous les sens.

Le même mot est également altéré dans cette inscription du
recueil d'Olivieri4 où se retrouve notre formule :

KAIANE VIBAS
SOTERVS FECIT
IN FACE

Le même vœu est encore exprimé sur deux vases publiés dans le
recueil de Muratori5 et reproduit par M. Orelli6.

i.

PARTENOPE (sic)

CVM FAVSTINA FILIA

ZESES

2.

ANIMA DVLCIS
PIEZ. (id'est ZESES.)

ZESES est bien certainement le mot grec ZHCAIC représenté en
caractères romains. Du reste M. Orelli pense qu'il est impossible' de

* Dissertazioni, lettere et altre oporctte del chiarissimo padre Lupi. In Faenza,
i785. 2 vol. in-40, t. l,p. i83.
1 XX, 126. Cf. Spon Mise. Erud. Antiq., p. 297.
i Inscript, lat. ampl. collectio., n° n38 et 4999-
4 Marmora Pisaurensia CLXXIX.
'MDCCCXIII, 2.

6 Inscript, lat. set. ampl. collectio, t. II, p. 359, n° 4868. — L'inscription 950
du Corpus, copiée par Fourmont sur une colonne à Athènes, est ainsi conçue :

ZG2A2 TAYKIA

L'£l et l'H étant souvent confondus par les copistes, je propose de lire
ZH2AI2 TATKIA, Wroi; TXuxîa.

7 Voyez, entre autres, Marmora Pisaurensia CLXXI. Du reste il faut convenir
que les acclamations ZU2E1A2, ZH2AI2 et VIVAS étaient en usage chez les
Grecs et les Romains pendant les repas, {voyez Ferrari de Veterum Acclarn.,
p. 384), et l'on conçoit qu'on les retrouve sur des vases à boire. Elles y sont

décider si ces exclamations se rapportent à des femmes chrétiennes ou
païennes, attendu que le vase, où est gravée la première, représente
une femme parée au milieu des fleurs ayant à ses côtés deux génies.
Cette difficulté n'en est pas une. La formule, on n'en saurait douter,
est chrétienne, et la présence des deux génies, ou plutôt des deux
anges, pourrait être justifiée par un grand nombre de monuments '.
Enfin l'idée d'une autre vie passée dans le sein de Dieu est parfois
exprimée d'une manière tout à fait affirmative. J'en citerai deux
exemples que j'emprunte au P. Lupi 8.

MASIMA

12 0EOIN

ZH2

Mâ£tu.a etç 0eov Ç-^ç.

Maxima, tu vis en Dieu.

EPMAEI2K.E. $a2Z
H2EN0Ea.KÏPEI
iiXPEISTfi.ANN
npOÏM.X.MH2a
POÏM.SEPTE

Epu.«L<ïxe, <pwç, 'Qhi èv ôeffi Kuptw XpisTÛ. Ann. decem, mensiumseptem.

Hermaïscus, ma douce lumière, tu vis en Dieu le seigneur
Christ, à l'âge de dix ans et sept mois.

Ce monument, où les deux langues et les deux alphabets sont
confondus, est curieux même dans ses barbarismes, puisqu'il nous
donne la preuve que la prononciation de Vu chez les Romains était
bien la même que chez les Italiens modernes. Le sens donné au mot
$wC ne laissera aucun doute quand on aura lu le commentaire
du P. Lupi sur cette expression affectueuse 9.

C'est peut-être aussi à des chrétiens qu'il faut rapporter les mots
VIVIT, VIWNT qu'on lit souvent sur les pierres tumulaires et notam-
ment sur celles de Nîmes10. /

Enfin, on rencontre quelquefois sur les monuments funéraires des
chrétiens la lettre V et le Z : cette dernière sigle qui figure même
dans des inscriptions latines, tient alors la place de ZHCEIC ou
ZHCAIC; ou bien encore de ZHC, de même que le V11 remplace
VIVIT, VIWNT, VIVAS, VIVATIS et peut-être même VIVES, VIVETIS,
bien que je neconnaissepas d'exemple de ce futur dans les inscriptions
chrétiennes composées en latin; mais les inscriptions grecques, et
notamment celles que nous publions ici, permettent de supposer qu'il
a dû être aussi employé.

Je ne dois pas oublier ici la formule chrétienne ZHCAC EN XC,
Zïfoa; sv XpiffTcT», bien qu'elle se rapporte non pas à la vie future , mais
à l'existence accomplie. On trouve un exemple de cette formule dans
l'inscription suivante trouvée aux environs du couvent del Carminé,
près de Catane, et publiée par M. le chanoine Alessi dans le Bulletin
de l'Institut de correspondance archéologique" :

souvent accompagnées de quelque autre exhortation au plaisir, comme dans
cette inscription d'un vase en verre publié par Buonarotti (voyez lugh. Mon.
Étr. Urne, 1.1, 2e part., p. 421):

ANIMA DVLCIS FRVAMVR NOS SINE BILE ZESES.

8 Op. cit., p. 182 et 181.

9 Op. cit., p. 182. Cf. Spon , Mise. Erud. Antiq., p. 297.

10 Orelli, op. cit. 4471-

11 Le V, dans les monuments païens, équivaut à V1VVS et indique aussi que le
tombeau a été construit du vivant de celui auquel il est destiné. Il est de même
en grec des formules ZH, ZQN, ZQ2A. Voyez M. Boeckh, CorpusInscr.gr.,
ii5i, 2846 , 2901, 2902 , 3024, 2044 et 3ioo.

11 Décembre i833, p. 173. L'éditeur du Bulletin pense avec assez de vraiT
semblante que le 0 de la ligne 2 n'est autre que la partie supérieure du
monogramme du Christ, dont il voit la partie iuférieure dans les lettres IC qui
terminent la ligne 3.
 
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