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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: Les Burgmänner de Haguenau et la Burg des Hohenstaufen
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https://doi.org/10.11588/diglit.21266#0211
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l’empereur, et remplissant des fonctions dans l’ordre civil et judiciaire1.
Mais il paraît qu’il s’en trouvait surtout dans les castels palatins, choisis
par les empereurs pour y faire résidence. Ces princes n’avaient point de
capitale; ils partageaient la faveur de leur résidence entre divers châteaux
palatins, qu’ils visitaient à tour de rôle, où ils réunissaient les diètes de
l’empire et d’où ils dataient leurs diplômes. Les Burgmänner formaient
alors l’entourage du prince, la garde d’honneur du palais, et ils étaient
chargés, en l’absence du maître, de pourvoir à la défense de la résidence
impériale.

Telle serait donc la définition de ce corps d’élite: c’étaient des officiers
de l’empereur, fonctionnaires sédentaires dans le palais impérial, jouissant
de certains privilèges octroyés par les princes et possédant des fiefs cas-
trensiens (Burglehen), qui leur permettaient d’habiter dans les dépen-
dances de la Burg. Ils vivaient des revenus des terres affectées à leur fief
et jouissaient, à titre de récompense pour leurs services, des immunités
attachées à leur charge.

L’origine des Burgmänner de Haguenau remonte à la fondation du
castel impérial de la ville. Dans la charte-privilège de 1164, qui est la
base de l’organisation civile et des immunités de la jeune cité, Frédéric Ier
Barberousse fait deux fois mention des Burgenses comme fonctionnaires
de Haguenau au lieu et place de l’empereur — vice nostrâ ibidem locati2.
— Il est probable même que déjà son père, le duc Frédéric de Souabe,
surnommé le Borgne, les y avait établis. Celui-ci avait élevé, dans l’île de
la Moder, le premier castel ducal, qui devint impérial sous son fils3, et
s’y était défendu dans la guerre qu’il soutenait contre l’empereur Lothaire,
compétiteur des Hohenstaufen4. On dit de lui qu’en choisissant pour sa
résidence ordinaire le château de Haguenau, il avait amené une noblesse
nombreuse, les chefs et les officiers de son armée, qui le suivaient dans
ses expéditions guerrières et dans les rangs desquels il trouvait les gardes
du castel, les Burgmänner.

Leur présence est donc constatée, au moins depuis le milieu du dou-
zième siècle, à la Burg de Haguenau. Leur chef était le Vogt ou aussi le

1. A Obernai, ils formaient le tribunal des nobles. Il paraît hors de doute qu’il en fut
ainsi à Haguenau et que la juridiction sur les nobles leur fut laissée après la création du
tribunal des Arcades ou des Bourgeois. Au moyen âge, c’était un adage général qu’on ne
pouvait être jugé que par ses pairs.

2. Yoy. au Carlulaire de Haguenau la charte de 1164.

3. Sckœpflin, klsatia illustrata, t. II.

4. Manuscrit du presbytère de Haguenau.
 
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