DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Michałkowa, Janina: Les tableaux de Simon de Vos dans les collections polonaises
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.18862#0015
ou des groupes de personnages representant des oeuvres de misericorde sont disperses; ces
groupes, mai relies, forment des lacunes caracteristiques.
Cela ressemble, surtout par le rendu du paysage vu legerement d'en haut, a un tableau de
Simon de Vos qui se trouvait en 1960 sur le marche a Londres (fig. 7)13. II represente les travaux
et les peines d'Adam et Eve chasses du Paradis. On pourrait le dater, comme Les oeuvres de
misericorde de Varsovie, aux annees trente du XVII° siecle. Pour cette image du premier couple,
Simon de Vos a du recourir a une composition plus ancienne d'au moins trente ans de Abraham
Bloemart, gravee en 1604 par Jan Saenredam et probablement facilement accessible (fig. 8)14.
II suffit de comparer Adam bechant, le paysage vallonne avec des constructions, le tronc d'arbre
a gauche.
Ainsi, nous revenons a la ąuestion d'imitation ou meme de copie, pratiąuees par certains
artistes. Comme nous l'avons remarque a propos des Noces de Cana, Simon de Vos repetait
ses propres compositions. Mais, comme on voit, il repetait aussi des gravures d'autres artistes,
ou leurs fragments. A cet egard non plus, Vos ne faisait pas exception: la pratiąue etait cou-
rante. Bellori parle des copies par Poussin de gravures de Raphael (ou d'apres Raphael) et
de Giulio Romano; des cas de copie patente de gravures de Lucas de Leyde par Johann Liss
sont connus15. Ce procede, il faut le dire, etait plus freąuent en periode de jeunesse, au cours
d'une education artistiąue; les artistes murs et formes le faisaient plus rarement.
Six ans apres les Oeuvres de misericorde de Varsovie, en 1641, de Vos elabore un tableau,
actuellement au Musee National de Poznań, representant 1'Assomption (fig. 9)16. Cest un
ąuatrieme ouvrage du peintre dans les collections polonaises. Cette composition est particu-
lierement rćussie. L'auteur a habilement joint le groupe des Apóties et des Saintes Femmes
autour du tombeau a la sphere celeste. L'ensemble plus aere, a une ampleur qui manąuait aux
tableaux precedents de Vos. Louis Reau avait distingue deux types de schemas de ce theme
de l'Assomption: plus ancien, plus traditionnel, avec la Vierge aux mains jointes, portee au
ciel par des anges; 1'autre, posterieur a Titien, avec la Madone entouree seulement par les an-
ges1'. Suivant le gout de l'epoque, Simon de Vos choisit la redaction baroque du sujet. La Madone
aux bras ecartes, en pleine extise, vogue parmi les nuees et les anges. Tout comme Rubens
dans ses representations de ce theme, de Vos ajouta au schema traditionnel des Apotres en-
tourant le tombeau de la Vierge, les Saintes Femmes placees au milieu de fleurs repandues18.
II fut deja question d'un certain manąue d'invention de 1'artiste. II recourait a. des gravures
d'anciens maitres et repetait ses propres compositions. Mais aussi souvant, semble-t-il, il chercha
son inspiration parmi les oeuyres du peintre allemand, son contemporain, Johann Liss, qu'il
13. Signć; huile sur toile; 114x163. Photographie dans VIndex Iconographiaue du Rijksbureau.
14. Exemplaire de la gravure dc Saenredam au Musće National de Varsovie, inv. n° 202146. F. W. H. Hollstein, Dutch and
Flemish Etchings, Engravings and Woodcuts, III, Amsterdam, n° 519, p. 68. La ressemblance entre le tableau de Vos et
la gravure de Saenredam fut Temarquec au Rijksbureau.
15. G. P. Bellori dans sa biographie de Poussin. Une oeuvre de jeunesse de Liss, Le Dentiste, repetę une gravure de Lucas
de Lcydc dc 1523; cf. Johann Liss, op. cii., nos A 2, E 12.
16. Signć: S. D. Vos in. et F. 1641; huile sur tóle; 54 X 71; inv. n° Mo 97. Provenant des collections de Gołuchów. Bibl.: G. Min-
de-Pouet, "Die Kunstsammlung Czartoryski in Gołuchów", Zeitschrift fiir bildende Kunst, N. F. XXVI, 1915, p. 205.
R. Oldenbourg, Dic flamische Malcrei des XVII. Jahrhunderts, Berlin, 1918, p. 146; (M. Pajzderski), Przewodnik po Mu-
zeum w Goluclwwie, Poznań, 1929, p. 41; U. Thieme-F. Becker, op. cii., XXXIV, 1940, p. 560; J. Białostocki, M. Wa-
licki, op. cii., n° 209; A. Dobrzycka, Flamandzcy malarze XVII wielm, Galeria Malarstwa Obcego, Muzeum Narodowe
w Poznaniu, feuillc 18; Malarstwo Obce XVI-XVIII w., Wystawa w Koszalinie, Koszalin, 1962, n° 34; A. Dobrzycka,
Malarstwo flamandzkie XVII-XVIII w., Muzeum Narodowe w Poznaniu, Poznań, 1967, n° 62; Arcydzieła malarstwa
Muzeum Narodowego w Poznaniu, Poznań, 1971, n° 57.
17. L. Reau, Iconographie de l'art chrćtien, II/II, Paris, 1957, pp. 617-618.
18. Rubens truita plusieurs fois ce theme, dans tous les exemplaires les trois Saintes Femmes sont presentes.
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groupes, mai relies, forment des lacunes caracteristiques.
Cela ressemble, surtout par le rendu du paysage vu legerement d'en haut, a un tableau de
Simon de Vos qui se trouvait en 1960 sur le marche a Londres (fig. 7)13. II represente les travaux
et les peines d'Adam et Eve chasses du Paradis. On pourrait le dater, comme Les oeuvres de
misericorde de Varsovie, aux annees trente du XVII° siecle. Pour cette image du premier couple,
Simon de Vos a du recourir a une composition plus ancienne d'au moins trente ans de Abraham
Bloemart, gravee en 1604 par Jan Saenredam et probablement facilement accessible (fig. 8)14.
II suffit de comparer Adam bechant, le paysage vallonne avec des constructions, le tronc d'arbre
a gauche.
Ainsi, nous revenons a la ąuestion d'imitation ou meme de copie, pratiąuees par certains
artistes. Comme nous l'avons remarque a propos des Noces de Cana, Simon de Vos repetait
ses propres compositions. Mais, comme on voit, il repetait aussi des gravures d'autres artistes,
ou leurs fragments. A cet egard non plus, Vos ne faisait pas exception: la pratiąue etait cou-
rante. Bellori parle des copies par Poussin de gravures de Raphael (ou d'apres Raphael) et
de Giulio Romano; des cas de copie patente de gravures de Lucas de Leyde par Johann Liss
sont connus15. Ce procede, il faut le dire, etait plus freąuent en periode de jeunesse, au cours
d'une education artistiąue; les artistes murs et formes le faisaient plus rarement.
Six ans apres les Oeuvres de misericorde de Varsovie, en 1641, de Vos elabore un tableau,
actuellement au Musee National de Poznań, representant 1'Assomption (fig. 9)16. Cest un
ąuatrieme ouvrage du peintre dans les collections polonaises. Cette composition est particu-
lierement rćussie. L'auteur a habilement joint le groupe des Apóties et des Saintes Femmes
autour du tombeau a la sphere celeste. L'ensemble plus aere, a une ampleur qui manąuait aux
tableaux precedents de Vos. Louis Reau avait distingue deux types de schemas de ce theme
de l'Assomption: plus ancien, plus traditionnel, avec la Vierge aux mains jointes, portee au
ciel par des anges; 1'autre, posterieur a Titien, avec la Madone entouree seulement par les an-
ges1'. Suivant le gout de l'epoque, Simon de Vos choisit la redaction baroque du sujet. La Madone
aux bras ecartes, en pleine extise, vogue parmi les nuees et les anges. Tout comme Rubens
dans ses representations de ce theme, de Vos ajouta au schema traditionnel des Apotres en-
tourant le tombeau de la Vierge, les Saintes Femmes placees au milieu de fleurs repandues18.
II fut deja question d'un certain manąue d'invention de 1'artiste. II recourait a. des gravures
d'anciens maitres et repetait ses propres compositions. Mais aussi souvant, semble-t-il, il chercha
son inspiration parmi les oeuyres du peintre allemand, son contemporain, Johann Liss, qu'il
13. Signć; huile sur toile; 114x163. Photographie dans VIndex Iconographiaue du Rijksbureau.
14. Exemplaire de la gravure dc Saenredam au Musće National de Varsovie, inv. n° 202146. F. W. H. Hollstein, Dutch and
Flemish Etchings, Engravings and Woodcuts, III, Amsterdam, n° 519, p. 68. La ressemblance entre le tableau de Vos et
la gravure de Saenredam fut Temarquec au Rijksbureau.
15. G. P. Bellori dans sa biographie de Poussin. Une oeuvre de jeunesse de Liss, Le Dentiste, repetę une gravure de Lucas
de Lcydc dc 1523; cf. Johann Liss, op. cii., nos A 2, E 12.
16. Signć: S. D. Vos in. et F. 1641; huile sur tóle; 54 X 71; inv. n° Mo 97. Provenant des collections de Gołuchów. Bibl.: G. Min-
de-Pouet, "Die Kunstsammlung Czartoryski in Gołuchów", Zeitschrift fiir bildende Kunst, N. F. XXVI, 1915, p. 205.
R. Oldenbourg, Dic flamische Malcrei des XVII. Jahrhunderts, Berlin, 1918, p. 146; (M. Pajzderski), Przewodnik po Mu-
zeum w Goluclwwie, Poznań, 1929, p. 41; U. Thieme-F. Becker, op. cii., XXXIV, 1940, p. 560; J. Białostocki, M. Wa-
licki, op. cii., n° 209; A. Dobrzycka, Flamandzcy malarze XVII wielm, Galeria Malarstwa Obcego, Muzeum Narodowe
w Poznaniu, feuillc 18; Malarstwo Obce XVI-XVIII w., Wystawa w Koszalinie, Koszalin, 1962, n° 34; A. Dobrzycka,
Malarstwo flamandzkie XVII-XVIII w., Muzeum Narodowe w Poznaniu, Poznań, 1967, n° 62; Arcydzieła malarstwa
Muzeum Narodowego w Poznaniu, Poznań, 1971, n° 57.
17. L. Reau, Iconographie de l'art chrćtien, II/II, Paris, 1957, pp. 617-618.
18. Rubens truita plusieurs fois ce theme, dans tous les exemplaires les trois Saintes Femmes sont presentes.
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