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II semble que le rinceau de vigne ondulć se forma de la rencontre de deux representations
diverses: le rinceau vegetal dont les circonvolutions de la tige etaient fortement rhytmes et
du motif de la vigne, impregne de traits naturalistes.

La vigne se rencontre dans l'art egyptien deja0 ainsi que chez les Hittites et les Assyriens'.
En Grece ce motif vegetal etait estime et souvent utilise. Les abondantes tiges legerement
ondulees, avec des feuilles jaillissant de longues nervures, decoraient les vases des IVe et IIIe
siecles avant n.e., comme p.ex. un cratere a colonnettes apulien (Varsovie, Musee National)8.

Dans 1'art romain, ou les symboles dionysiaąues se repandirent, les images naturalistes de
la vigne etaient courantes. Une table romaine de la fin du Ier siecle de n.e. (New York, Metro-
politan Museum of Art) est decoree d'un rinceau a peine ondule dont partent des feuilles et
des iruits, s'incurvant de manierę souple dans toutes les directions9.

Le motif de la vigne en tant qu'une plante exuberante avec une tige souple se maintint aussi
plus tard dans le milieu artistiąue mediterraneen.

Le rinceau de vigne obeissant a une ondulation rhytmee apparut aux temps hellenistiques
et gagna rapidement une grandę popularite. Mais les cherclieurs ne sont pas d'accord sur le
lieu d'origine du processus artistiąue qui donna naissance au rinceau de vigne ondulant. Suivant
O. M. Dalton, le motif vient de Mesopotamie et de la rayonna dans le bassin de la Mediterranee
au IVC siecle avant n.e10. J. Strzygowski par contrę, mettant en valeur le role predominant
dans la formation des nouvelles formes decoratives de 1'Altaii et de 1'Iran, plaęait sa naissance
en Bactriane11. Le motif de vigne bactre, largement repandu dans l'art parthe, eut tendance
a une expansion vers 1'Ouest. Un exemple de rinceau de vigne de la periode parthe ancienne
est fourni par un tissu brodę de soie, trouvć a Lu-lam dans le desert de Syrie12. La tige est dis-
posee en des meandres souples et reguliers ou sont inserees en alternance une feuille et une
grappe. Le decor trahit certaines tendances naturalistes, surtout dans le rendu de la grappe,
mais le resultat est implique par la matiere et la techniąue du tissage, obligeant a certaines
simplifications du detail.

Le caractere du rinceau decorant le couvre-chef d'Antioche I de Commagcne sur la statuę
provenant de son monument funeraire de Nimrud-Dagh, du Ier siecle avant n.e., est similaire13.
Le vetement typiquement iranien du souverain confirme 1'origine perse du decor. Le rhytme
regulier des meandres de la tige semi-cylindrique, les grandes grappes au dessin realistę remplis-
sant etroitement les creux de la ligne ondulee, prouvent qu'ici le motif apparait en une version
evoluee, connue sur des monuments posterieurs de divers milieux artistiques.

L'art de Piran parthe etait sous 1'influence directe de 1'hćllenisme, venant de deux direc-
tions: par l'Est, de la Bactriane, et par l'Ouest, de pays en contact etroit avec la Grece, comme
p.ex. la Syrie. Les artistes travaillant en ces regions dans les premiers siecles de notre ere don-
nerent au motif du rinceau de vigne une formę riche, fortement rapprochee de la naturę, en res-
pectant les principes generaux de la composition: ils disposaient les composantes de manierę
uniforme autour de la tige suivant un rhytme ondule. Un tel motif, que nous retrouvons dans
la decoration architectoniąue des temples de Seia, du ILr siecle avant n.e., et de Der Simdi,
de la meme periode, se maintint dans la decoration des eglises chretiennes de Syrie14.

6. B. Bruyere, C. Kuentz, Tombes Thebaines, Paris, 1922, tabl. VI.

7. E R. Goodenough, Jewish Symbols in the Graeco-Roman Period, New York, 1956, p. 113, figs 148 et 116.

8. M. L. Bernhard, Corpus VasoTum Antiauorum — Polngne 7, Varsovie, Musee National, 1967, p!. 20, 3-4.

9. G. M. A. Richter, The Furniture of the Greeks, Etruscans and Romans, London, 1966, p. 113, fig. 579.

10. O M Dalton, Bysantinc Art and Archaeology, New York, 19612, pp. 700 są.

11. Strzygowski, op. cii., p. 73.

12. Ph. Ackermann, "Textiles, Through the Sassanian Period" (dans:) A. U. Pope, Ph. Ackermann, A Survey of Persian
Art, I, London-New York, 1938-1939, p. 686.

13. R. Ghirshman, Parlhes et Sassanides, Paris, 1962, fig. 78.

14. H.C. Butler, Early Churches in Syria, Princeton, 1929, pp. 48 sq. et 108, fig. III, 87B.

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