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Une tendance opposee regne dans 1'Empire et surtout ses peripheries dans l'Antiquite tar-
dive. Le rinceau de vigne se geometrise, prend une formę schematique. Ce phenomene est aussi
accentue en Perse, comme le prouve la frise en stuc du palais de Cliapour II k Kish, de la moitie
du IVe siecle18.

L'avenement de l'Islam dans le bassin oriental de la Mediterranee n'entraina pas d'abord
de grands changements dans la conception generale et les types de representations de l'orne-
ment de rinceau.

Un jalon important dans 1'histoire du rinceau de vigne est la decoration de la faęade du fameux
chateau des califes du VIII0 siecle a Mchatta (Berlin, Pergamonmuseum)19. Les tiges de vigne
s'enchevetrent en de motifs complexes qui dans la partie occidentale prennent des formes ar-
rondies. L'ornement, enrichi de nombreux petits animaux et oiseaux, part d'un vase.

En aceord avec 1'esprit de l'art islamiąue, le motif graduellement denote une tendance a
s'eIoigner du naturalisme vers des valeurs purement dćcoratives: la gćometrisation de la com-
position, 1'adjonction a des motifs entierement geometriques ou le schematisme du detail. Les
stucs du palais de Balkuwar pres de Samarra, de la moitie du IXe siecle, illustrent une vigne
dont les feuilles comportent un dessin complexe a l'intćrieur du contour, tandis que le parcours
de la tige dessine une ligne sinusoidale20.

Dans un autre milieu artistique, la Peninsule Iberique, ou il fut introduit par les Arabes et
devint courant, le motif prit un caractere tout different. II figurę parmi d'autres dans le Salon
Rico du Madinat az-Zahara, le palais non loin de Cordoue21. L'ornement est mis en valeur par
un relief profond, par moments en ajour, donnant de riches effets de clair-obscur.

Un des plus importants facteurs pour la formation et la popularite exceptionnelle du motif
du rinceau de vigne ondule fut 1'introduction dans l'art d'influences chretiennes. D'abord le
role du decor de vigne, dont la formę fut prise de l'art antique, se limitait a des fonctions pure-
ment decoratives, p.ex. dans le vestibule des Flaviens des Catacombes de Domitilla, du IIIe
siecle de n.e.22.

Mais ensuite le motif du rinceau de vigne devint porteur de riches messages symboliques
que le christianisme accorda a la vigne. Le nouveau sens mystique de la plante dćcoulait de
1'Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que de 1'interpretation du texte par les Peres de 1'Eglise.
Le plant de vigne ćtait un symbole du Christ et des Apótres, de 1'unite de 1'Eglise et des fideles
(St Jean 15, 4-5). Ainsi les catćchumenes, admis par le bapteme dans la communautć chretierme,
devenaient portion de la "sainte vigne"23. La grappe de raisin pouvait aussi suggerer le Sauveur
que Clement d'AIexandrie dćfinissait comme le raisin presse et le vin comme un signe du sang
divin24. Les ames qui jouissent du bonheur eternel dans Pau-dela sont parfois representees
dans 1'art chretien comme des oiseaux picorant les grains de raisin, enfouis dans les circonvolu-
tions de la vigne25.

Chez les chretiens, le decor du rinceau de vigne ondule se repandit d'abord en Orient, en
Syrie et Egypte, puis a Byzance et dans 1'Occident.

18. J. Baltruśuitis, "Sassanian Stucco", (dans:) A. U. Pope, Ph. Ackermann, A Survey of Persian Art, I, London-New York,
1938-1939, p. 615, fig. 193 b.

19. J. Strzygowski, U ancien art chretien de Syrie, son caractere et son evolution d'aprcs les decouvertes de Vogue et de l'expćdi-
tion de Princeton. La faęade de Mchatta et le calice d'Antioche, Paris, 1936, p. 91.

20. C. J. Lamin, Studien iiber die Weinornamentik in der reifen islamischen Kunst, StockŁolm, 1926, p. 3.

21. M. Gomez-Moreno, "El arte arabe espanol hasta los Almohades. Arte Mo/.arabe", Ars Hispaniae, Madrid, 1951, p. 81,

fig. 111.

22. A. Grabar, Uarte paleocristiana (200-395), Milano, 1967, pp. 82 sq.

23. Cyrylle de J^rusalem, Catech. 1, PG 14, p. 33.

24. Die Griechischen Christlichen Schriftstdler der ersten drei Jahrhundcrte, Leipzig, 1897, I, p. 118.

25. F. Siihling, "Die Taube ais religióses Symbol im Christliclien Altertum", Rómische Quartalschrift fiir Christliche Altertum-
skunde und fur Kirchengeschichte, Supplement, Freiburg, 1930, t. 24, p. 212.

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