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Bulletin du Musée National de Varsovie — 18.1977

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Nr. 1
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Wielecka, Barbara: Le rinceau de vingne ondulé dans l'art nubien
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https://doi.org/10.11588/diglit.18862#0033
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Le calice en argent tTAntioche, d'env. 500, illustrant par son decor l'unite du Christ et des
Apótres, presente une vigne naturaliste comme cadre pour les figures du Christ et des Apó-
tres26. La variante du motif decorant les piliers de St Jean d'Acre, d'env. la moitie du VI siecle,
presente un rapport different envers la naturę27. Sur cet exemplaire la tige est reduite a un
systeme de lignes geometriques, seules les feuilles et les fruits trahissent des liens avec le modele
vegetal.

L'art chrćtien de l'Afrique du Nord, a 1'Ouest d'Alexandrie, insera egalcment le rinceau
de vigne dans le repertoire de ses formes decoratives. Nous le retrouvons dans un tombeau
du IIIe siecle a Cyrene28 aussi bien que dans une stele funeraire du Musee Alaoui de Tunis2.9

Enfin la popularite du motif est certifiee par son apparition sur les reliquaires paleo-chrćtiens,
comme p.ex. le coffret de Projecta du IV siecle (Londres, British Museum)30, aussi bien que
sur les sarcophages de cette periode.

Dans 1'Empire Occidental, l'evolution du rinceau de vigne va vers une rigidite croissante
et une schśmatisation de la formę. Cette tendance est illustree par les bordures du portail de
1'eglise Ste Sabinę sur l'Aventin a Rome, du second quart du V° siecle. Les elements repetes,
d'une stylisation uniforme, donnent une certaine impression de monotonie31.

Une variante de caractere similaire caracterise de nombreux monuments de Ravenne au
VIe siecle.

Dans l'art byzantin par contrę, au temps de Justinien, le rinceau retrouve sa richesse et une
exuberance vivace, comme le prouve le decor de la chaire de 1'eglise Agios Georgios de Thessa-
lonique (Istanbul, Musee Archeologique)32.

Le menie caractere se rctrouve sur le decor en ivoire du tróne de l'eveque Maximien du VIe
siecle (Ravenne, Maseo Arcivescovile). Dans les meandres du rinceau, sortant d'un vase, s'abri-
tent de nombreux animaux et oiseaux. Les feuilles a cinq pointes ont de fortes nervures et les
longs pousses se developpent avec souplesse, remplissant les espaces libres33.

Le motif du rinceau de vigne survecut parmi les formes decoratives de 1'art du Haut Moyen-Age
en Italie. Un large ensemble de monuments decores de ce motif remonte aux VIIIe et IXe sie-
cles34. Ce motif fut egalement adopte dans l'art merovingien et carolingien.

Le decor du rinceau de vigne ondule prit de 1'ampleur dans les pays caucasiens, en Armenie
et en Georgie, oii il faisait partie du repertoire decoratif de base. La le motif fut soumis a une
forte geometrisation et schematisation. Dans l'execution on remarqne des simplifications as-
surant une composition harmonieuse et reguliere, tandis que le detail soigneusement travaille
s'ecarte fortement de 1'original reel. Dans 1'eglise de Ropsime a Etchmiadzin, le rinceau de-
corant les cadres de fenetres formę des larges meandres regulicrs, etroitement remplis de feuilles
et fruits stylises35. Le decor des blocs de pierre du sanctuaire de Zwartnots se compose de tiges
aux cassures regulieres et des feuilles et grappes en alternance36.

Le dernier ensemble marquant de monuments dont le rinceau de vigne est un des motifs
•dćcoratifs les plus courants provient de 1'Egypte chretienne, dont 1'art atteignait les rives du

26. T. Hoving, J. J. Rorimer, A Medieval Treasury, Calendar for 1966, New York: Metropolitan Museum of Art, 2, 1965:
V. H. Elbern, "Der cucharistische Kelch im friihen Mittelalter", Zeitschrift fur Kunstwissenschaft, 17, 1963, p. 119, fig. 81.

27. W. F. Volbach, Friihchristliche Kunst, Die Kunst der Spdlantlkc in West-und Ostrom, Miinchen, 1958, p. 85.

28. O. Wulff, Altchristliche und Byzantinische Kunst, Berlin, 1914, p. 57.

29. E. Panofsk)', Tomli Sculpture, London, 1961, fig. 137.

30. H. Busehhausen, Die spdtrdmischen Metalhcrinia und friihchristlichen Reliąuiare, Wien, 1971, p. 210, pi. B 24-25.

31. W. F. Volbach, Early Christian Art, London, 1961, pis 103-105.

32. A. Grabar, Die Kunst im Zeitalter Justinians, Miinchen, 1967, p. 234, figs 236 et 264.

33. C. Cecchelli, La cattedra di Massimiano ed altri avori romano-orientali, Roma, 1936-1944.

34. R. Kautztsch, "Die Langobardische Sehmuckkunst in Oberitalien", Romisches Jahrbuch fur Kunstgeschichtc, V, 1941,
pp. 6 sq.

35. G N. Tchubinachvili, Razyskania po armianskoi architekturie, Erivan, 1973, pp. 74-75.

36. S. H. Mnatsakanian, Zwartnols, Moskva, 1971, pis 40 et 46-18.

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