DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Périer-D'Ieteren, Catheline: Contribution à l'étude des volets peints du retable sculpté de Pruszcz
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18862#0074
vers la nouvelle conception de 1'espace du Maitre de la Legendę de Ste.Catherine12. Enfin, les
similitudes avec les peintures de Bathwick et de Greenville, de qualite secondaire comme 1'ecrit
Białostocki, ne sont dues qu'a leur execution dans un meme atelier bruxel lois13.
Sans entrer dans le detail d'une matiere que nons developpons dans notre doctorat, nous
voudrions signaler brievement ce qui lie le retable de Pruszcz (fig. 1) a ceux de Veckholm (fig. 2)
et de Havero (fig. 10). avec lesquels il n'a pas encore ete mis en relation. La conception de 1'es-
pace dans lequel le spectateur entre sans artifice d'arc ou d'encadreraent, comme a Stratignass I,
est identique de meme que les schemas de composition, entre autres de 1'Ascension, et que la
representation iconographique de FAscension du Chust dont Fempreinte des pieds se marque
sur le sol (fig. 3, 4, 5). La configuration des rochers, des arbres et des plantes est tres similaire,
ainsi qu'une ceitaine monumentalite des drapes, parcourus de nombreux plis cassćs. Enfin,
on note une mćme recherche expressive dans les attitudes, les visages et le dessin des plis.
Le retable bruxeIlois de Yeckholm (fig. 2) partage avec celui de Pruszcz (fig. 1) des parentes
morphologiques tres nettes. Ainsi, le visage de la Vicrge de la Pentecote par exemple est con-
struit par agencement sec de plans soulignes d'un cerne fonce, le front est cache par un voile,
1'oeil place tres haut est en amande et le nez etire (fig. 6, 7). Les visages du personnage place
a la droite de Pilate a Veckholm et du premier apótre a gauche de Judas dans la Derniere Cene
a Pruszcz sont massifs et leurs traits sont dessines par des rehauts graphiques. Enfin, la tete
de vieillard barbu se retrouve dans plusieurs personnages des deux retables et repond a un
vrai stereotype de 1'ecole bruxelloise (fig. 8, 9).
Le revers du retable de Haveró (fig. 10) est consacrć, comme a Pruszcz (fig. 11), a 1'Ancien
Testament et en particulier a des scenes de la Vie de Moise. II se rapproehe fort de Pruszcz par
son schema de composition. On y retrouve la scenę de Moise et du serpent d'airain mais elle
fait pendant a une pluie de Mannę et non a la scenę des Israelites attaques par les serpents.
Dans les deux exemples les volets fermes constituent une composition d'ensemble, encore plus
affirmee a Havero car elle s'etend aux quatre volets, unifiee par le paysage devant lequel les
personnages sont distribues de manierę equilibree. On y observe une meme hardiesse de compo-
sition dans la representation des personnages de dos, ramasses sur eux-memes14. On note aussi
un meme interet pour les raccourcis et la recherche de mouvement ainsi que des details identi-
ques comme celui de la coiffe des femmes, de la ceinture nouee de Moise, etc.
Cette manierę de souligner le volume a l'avant plan des compositions et de les soumettre
a des effets perspectifs denote une influence d'artistes contemporains tels Gossaert ou Van
Orley. Cest un element neuf qui pousserait a situer ces deux retables apres ceux de la Passion
du Christ de Strangnass II et de Veckholm, c'est-a-dire vers 1515 ou meme plus tard. Une cer-
taine maitrise dans le rendu spacial (Pentecote) et de la perspective (Derniere Cene) de meme
qu'une stylisation plus pousee des brocarts, viennent appuyer cette hypothese.
Enfin, les volets consacres a 1'Histoire de Joseph presentent des types de personnages qui
rappellent cette fois ceux crees dans la serie de la Legendę de St.Rombant a Malines (panneaux
6-7-10-11), mais avec une schćmatisation nouvelle des volumes et des traites. En conclusion,
12. Th. Bouts; PoIyptique de la Derniere Cene (pan. central), eglise St. Picrrc a Louvain. Maitre de la legendę dc Stc. Cathcrinc.
triptyąue, (La Cene, pan. central), Grand Seminarie, Brnges.
13. La comparaison du retable de la Passion du Christ de Bathwick avec celui de Pruszcz nous semble peu convaincante
(voir: Białostocki, op. cii., p. 52). Nous n'cn retenona que la parente de composition des scenes de 1'Ascmsion et de la
Pentecote, elle-meme faible par rapport uux analogies quc presentent des retables comme ceux de Veckholm, Haveró et
Yasterfarnebo. Le Retable de la Passion du Christ de Greenville (Bob. Jones-University) est d'une execution tres rapide,
les visages grimaęants deviennent caricaturaux.
14. Cette particularite apparait aussi dans VEcce Homo de Pancienne collection Charlent qui pr^sente d'ailleurs beaucoup
d'anaIogies avec les volets peints du retable de Hitver6.
W« Kussin, Spdtgotisclie Tafelmalerei in Dantzig, 1937, relevait d^jii une parente entre les sculptures de Pruszcz et celles
de Haverd.
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similitudes avec les peintures de Bathwick et de Greenville, de qualite secondaire comme 1'ecrit
Białostocki, ne sont dues qu'a leur execution dans un meme atelier bruxel lois13.
Sans entrer dans le detail d'une matiere que nons developpons dans notre doctorat, nous
voudrions signaler brievement ce qui lie le retable de Pruszcz (fig. 1) a ceux de Veckholm (fig. 2)
et de Havero (fig. 10). avec lesquels il n'a pas encore ete mis en relation. La conception de 1'es-
pace dans lequel le spectateur entre sans artifice d'arc ou d'encadreraent, comme a Stratignass I,
est identique de meme que les schemas de composition, entre autres de 1'Ascension, et que la
representation iconographique de FAscension du Chust dont Fempreinte des pieds se marque
sur le sol (fig. 3, 4, 5). La configuration des rochers, des arbres et des plantes est tres similaire,
ainsi qu'une ceitaine monumentalite des drapes, parcourus de nombreux plis cassćs. Enfin,
on note une mćme recherche expressive dans les attitudes, les visages et le dessin des plis.
Le retable bruxeIlois de Yeckholm (fig. 2) partage avec celui de Pruszcz (fig. 1) des parentes
morphologiques tres nettes. Ainsi, le visage de la Vicrge de la Pentecote par exemple est con-
struit par agencement sec de plans soulignes d'un cerne fonce, le front est cache par un voile,
1'oeil place tres haut est en amande et le nez etire (fig. 6, 7). Les visages du personnage place
a la droite de Pilate a Veckholm et du premier apótre a gauche de Judas dans la Derniere Cene
a Pruszcz sont massifs et leurs traits sont dessines par des rehauts graphiques. Enfin, la tete
de vieillard barbu se retrouve dans plusieurs personnages des deux retables et repond a un
vrai stereotype de 1'ecole bruxelloise (fig. 8, 9).
Le revers du retable de Haveró (fig. 10) est consacrć, comme a Pruszcz (fig. 11), a 1'Ancien
Testament et en particulier a des scenes de la Vie de Moise. II se rapproehe fort de Pruszcz par
son schema de composition. On y retrouve la scenę de Moise et du serpent d'airain mais elle
fait pendant a une pluie de Mannę et non a la scenę des Israelites attaques par les serpents.
Dans les deux exemples les volets fermes constituent une composition d'ensemble, encore plus
affirmee a Havero car elle s'etend aux quatre volets, unifiee par le paysage devant lequel les
personnages sont distribues de manierę equilibree. On y observe une meme hardiesse de compo-
sition dans la representation des personnages de dos, ramasses sur eux-memes14. On note aussi
un meme interet pour les raccourcis et la recherche de mouvement ainsi que des details identi-
ques comme celui de la coiffe des femmes, de la ceinture nouee de Moise, etc.
Cette manierę de souligner le volume a l'avant plan des compositions et de les soumettre
a des effets perspectifs denote une influence d'artistes contemporains tels Gossaert ou Van
Orley. Cest un element neuf qui pousserait a situer ces deux retables apres ceux de la Passion
du Christ de Strangnass II et de Veckholm, c'est-a-dire vers 1515 ou meme plus tard. Une cer-
taine maitrise dans le rendu spacial (Pentecote) et de la perspective (Derniere Cene) de meme
qu'une stylisation plus pousee des brocarts, viennent appuyer cette hypothese.
Enfin, les volets consacres a 1'Histoire de Joseph presentent des types de personnages qui
rappellent cette fois ceux crees dans la serie de la Legendę de St.Rombant a Malines (panneaux
6-7-10-11), mais avec une schćmatisation nouvelle des volumes et des traites. En conclusion,
12. Th. Bouts; PoIyptique de la Derniere Cene (pan. central), eglise St. Picrrc a Louvain. Maitre de la legendę dc Stc. Cathcrinc.
triptyąue, (La Cene, pan. central), Grand Seminarie, Brnges.
13. La comparaison du retable de la Passion du Christ de Bathwick avec celui de Pruszcz nous semble peu convaincante
(voir: Białostocki, op. cii., p. 52). Nous n'cn retenona que la parente de composition des scenes de 1'Ascmsion et de la
Pentecote, elle-meme faible par rapport uux analogies quc presentent des retables comme ceux de Veckholm, Haveró et
Yasterfarnebo. Le Retable de la Passion du Christ de Greenville (Bob. Jones-University) est d'une execution tres rapide,
les visages grimaęants deviennent caricaturaux.
14. Cette particularite apparait aussi dans VEcce Homo de Pancienne collection Charlent qui pr^sente d'ailleurs beaucoup
d'anaIogies avec les volets peints du retable de Hitver6.
W« Kussin, Spdtgotisclie Tafelmalerei in Dantzig, 1937, relevait d^jii une parente entre les sculptures de Pruszcz et celles
de Haverd.
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