DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:Karpowicz, Mariusz: La colonne de Sigismond III à Varsovie: contenu idéologique
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18862#0110
riche en motifs sacres, orne de colonnes et de portiques comme un tempie, d'un fronton trian-
gulaire — elements indiquant le siege de 1'empereur egal aux Dieux. Egalement la colonne
isolee surmontee de la statuę du souverain, e!evation suppreme de 1'empereur en effigie, etait
comprise comme une image symbolique de 1'Empire71. Ce symbolisme d'Etat etait compris et
suivi aussi plus tard. Cest le sens p.ex. du lion de St Marc72, de tradition encore byzantine, sur
une colonne, embleme de Venise et en meme temps insigne de la republique adriatiąue, se dressant
sur la Piazzeta devant le Palais des Doges.
Dans le cas du monument varsovien, nous savons que le motif fut utilise en toute conscience
pour ses valeurs d'apotheose et Sigismond devint ainsi un empereur. Le fait que notre colonne
avec la statuę du souverain polonais avait un sens plus profond de symbole de 1'Etat semble
indique par le blason. Celui-ci est a trois bandes (fig. 5). Au milieu se trouve le blason des Vasas-
-Gerbe, sur le fond d'un blason a quatre ąuartiers avec les armes du royaume de Suede — en
alternance des champs avec trois couronnes et des champs avec un lion. Enfin le dernier blason,
servant de fond aux precdents est celui a quatre quartiers de la Republique, en alternance des
Aigles et des Cavaliers („Pogoń" [Poursuite]). Donc, le blason sur la colonne n'est pas Fecu prive
dc Sigismond ou de Ladislas, mais celui de toute la Republique sous le regne des Vasas.
Ensuite, il faut rappeller ce qui a etc dit sur le symbolisme anthropomorphique de la colonne.
Elle etait considere comme une image de 1'homme. Cest 1'origine de la coiwietion des contem-
porains sur Finterchangeable symbole : roi-colonne, roi-etat, colonne-etat. Une preive eloquente
de ce genre d'interchangeabilitć des concepts est le bois grave des ,,Statuts" de Sarnicki73. Nous
y voyons Sigismond III debout comme une colonne sur une base, avec la tete en place du cha-
piteau (un chapiteau piat de pilastre est visible dans le fond), et plus bas, pour ne laisser aucun
doute, se trouve sur la base Finscription : Basis R[ei] P[ublicaeJ — base de la Republique.
Donc, Sigismond est assimile a une colonne et la colonne est consideree comme un symbole
de l'Etat (gif. 6).
Par ailleurs, il est utile de citer l'observation precieuse de Barbara Szymanowska, que le costu-
me du roi—la cuirasse, la couronne et la cape—est en principe identique sur le bois grave et sur
notre Monument.
Enfin un dernier facteur est Femplacement meme du monument. La colonne se dresse sur
un espace librę, sur la place devant la principale porte de la ville, devant lc Chateau, a Fextremite
de Fartere la plus vivante. II est caracteristique que ce rFetait pas en une cour fermee du Chateau,
sur la place du Marche, dans ou devant la Collegiale St Jean, mais en un lieu ouvert au public,
ou chaque jour les foules entouraient la colonne. La ou avaient acces tous les etats, tous les
metiers et religions, ou devait passer non seulement le cortege des senateurs mais aussi le men-
diant. Cest un peu comme si le fondateur royal desirait que Fimage de Fautorite supremę de la
Republique, que Felevation imperiale et divine de chaque elu sur le tróne soit visible pour cha-
cun. Enfin, Fimage de la Republique se composait non seulement de Fimage du souverain do-
minant la foule mais aussi de Fensemble des sujets de tous les etats. Ainsi on peut considerer
comme un symbole de Fensemble de la Republique Femplacament central de tout FEtat — la
Place du Chateau avec la Colonne de Sigismond.
7. G e n c s e
Etudions maintenant quelles peuvent etre les raisons et les buts du roi en fondant la colonne,
qui ont implirrue le contenu ideologique du monument. Elles etaient triples : privees, de politique
exterieure et de politique interieure.
71. P. E. Schramm, Kaiser, Rom und Renovatio, Łepzig, 1929, pp. 225 sq.
72. W. S. Heckscher, ,,The iconographic significance of the lion of San Marco", Venezia c l'Europa, Atli del XVIII Con-
gresso Inlernazwnale di Sloria deWArte, Venezia, 1955, Venczia, 1956.
73. B. Szymanowska, op. cit., pp. 39 sq., fig. 12. S. Sarnicki, Slalula y metriha prsywileióiv koronnych językiem polskim spisane,
Kraków, 1594.
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gulaire — elements indiquant le siege de 1'empereur egal aux Dieux. Egalement la colonne
isolee surmontee de la statuę du souverain, e!evation suppreme de 1'empereur en effigie, etait
comprise comme une image symbolique de 1'Empire71. Ce symbolisme d'Etat etait compris et
suivi aussi plus tard. Cest le sens p.ex. du lion de St Marc72, de tradition encore byzantine, sur
une colonne, embleme de Venise et en meme temps insigne de la republique adriatiąue, se dressant
sur la Piazzeta devant le Palais des Doges.
Dans le cas du monument varsovien, nous savons que le motif fut utilise en toute conscience
pour ses valeurs d'apotheose et Sigismond devint ainsi un empereur. Le fait que notre colonne
avec la statuę du souverain polonais avait un sens plus profond de symbole de 1'Etat semble
indique par le blason. Celui-ci est a trois bandes (fig. 5). Au milieu se trouve le blason des Vasas-
-Gerbe, sur le fond d'un blason a quatre ąuartiers avec les armes du royaume de Suede — en
alternance des champs avec trois couronnes et des champs avec un lion. Enfin le dernier blason,
servant de fond aux precdents est celui a quatre quartiers de la Republique, en alternance des
Aigles et des Cavaliers („Pogoń" [Poursuite]). Donc, le blason sur la colonne n'est pas Fecu prive
dc Sigismond ou de Ladislas, mais celui de toute la Republique sous le regne des Vasas.
Ensuite, il faut rappeller ce qui a etc dit sur le symbolisme anthropomorphique de la colonne.
Elle etait considere comme une image de 1'homme. Cest 1'origine de la coiwietion des contem-
porains sur Finterchangeable symbole : roi-colonne, roi-etat, colonne-etat. Une preive eloquente
de ce genre d'interchangeabilitć des concepts est le bois grave des ,,Statuts" de Sarnicki73. Nous
y voyons Sigismond III debout comme une colonne sur une base, avec la tete en place du cha-
piteau (un chapiteau piat de pilastre est visible dans le fond), et plus bas, pour ne laisser aucun
doute, se trouve sur la base Finscription : Basis R[ei] P[ublicaeJ — base de la Republique.
Donc, Sigismond est assimile a une colonne et la colonne est consideree comme un symbole
de l'Etat (gif. 6).
Par ailleurs, il est utile de citer l'observation precieuse de Barbara Szymanowska, que le costu-
me du roi—la cuirasse, la couronne et la cape—est en principe identique sur le bois grave et sur
notre Monument.
Enfin un dernier facteur est Femplacement meme du monument. La colonne se dresse sur
un espace librę, sur la place devant la principale porte de la ville, devant lc Chateau, a Fextremite
de Fartere la plus vivante. II est caracteristique que ce rFetait pas en une cour fermee du Chateau,
sur la place du Marche, dans ou devant la Collegiale St Jean, mais en un lieu ouvert au public,
ou chaque jour les foules entouraient la colonne. La ou avaient acces tous les etats, tous les
metiers et religions, ou devait passer non seulement le cortege des senateurs mais aussi le men-
diant. Cest un peu comme si le fondateur royal desirait que Fimage de Fautorite supremę de la
Republique, que Felevation imperiale et divine de chaque elu sur le tróne soit visible pour cha-
cun. Enfin, Fimage de la Republique se composait non seulement de Fimage du souverain do-
minant la foule mais aussi de Fensemble des sujets de tous les etats. Ainsi on peut considerer
comme un symbole de Fensemble de la Republique Femplacament central de tout FEtat — la
Place du Chateau avec la Colonne de Sigismond.
7. G e n c s e
Etudions maintenant quelles peuvent etre les raisons et les buts du roi en fondant la colonne,
qui ont implirrue le contenu ideologique du monument. Elles etaient triples : privees, de politique
exterieure et de politique interieure.
71. P. E. Schramm, Kaiser, Rom und Renovatio, Łepzig, 1929, pp. 225 sq.
72. W. S. Heckscher, ,,The iconographic significance of the lion of San Marco", Venezia c l'Europa, Atli del XVIII Con-
gresso Inlernazwnale di Sloria deWArte, Venezia, 1955, Venczia, 1956.
73. B. Szymanowska, op. cit., pp. 39 sq., fig. 12. S. Sarnicki, Slalula y metriha prsywileióiv koronnych językiem polskim spisane,
Kraków, 1594.
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