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Bulletin du Musée National de Varsovie — 20.1979

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Ratkowska, Paulina; Muzeum Narodowe w Warszawie [Mitarb.]: Trois fragments de sculptures romanes au Musée National de Varsovie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18864#0007
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Paulina Ratkoioska

TROIS FRAGMENTS DE SCULPTURES ROMANES AU MUSEE
NATIONAL DE YARSOYIE

Le Musee National de Varsovie reęut en don trois fragments de sculptures romanes, originaire
d'Ile-de-France (Paris?) — deux chapiteaux muraux et une console1. (figs. 1—4, 9, 13—15).

Les deux chapiteaux sont de formę cylindriąue tendant a l'hexagone, s'elargissant legerement
vers le haut. Leurs deux faces sculptees contigues indiquent que les supports de ces chapiteaux
devaient etre places dans 1'angle des murs, en tant que colonnes de soutien d'une arcade. Celle-ci
donnait, peut-etre, acces a 1'interiear de 1'edifice (p.ex. le presbytere d'une eglise, Fabside, etc).
Comme exemple d'une composition similaire on peut citer une decoration figurale et vegetale
sur nu chapiteau de St Philibert de Tournus2: snr la paroi exterieure est placee une figurę mascu-
line en longue tunique, sur la paroi interieure un motif vegetale symetrique, arbre ou buisson,
en relief piat (fig. 5).

Les deux chapiteaux varsoviens trahissent un echo lointain de Fordre corinthien —> ils pre-
sentent des volutes peu developpees, rondes et pateuses. La technique se caracterise par une
grandę simplicite, presque indigence, les personnages sont tres deformes et les details symboli-
ques fortement accentues. Les volutes aussi bien que les motifs figures ne presentent aucune
caracteristique nette d'une ecole definie de sculpture romane. L'Ile-de-France semble possible
etant donnę la simplicite exceptionnelle de la formę sculpturale.

Sur chacune des surfaces sculrjtees est representee une image d'homme nu. La tete est for-
tement aggrandie, le corps est reduit, les jambes largement ecartees. La nudite est incontesta-
blement une survivance du modele antique et semble correspondre ici aussi a un des types
de heros, de dieux ou de personnifications3.

Le primitivisme du canon est tel que les chapiteaux donnent une impression forte d'archaisme.
Un des hommes representes, avec un visage tres faiblement modele, tient au-dessus de sa tete
un voile arque designant le ciel —■ motif antique connu dans 1'art byzantin et Occidental utilise
pour imager le ciel et aussi le ciel nocturne (cf. Nox dans le Psautier de Paris)4. Cet attribut
accompagne de dieu du ciel (Caelus), venere en Occident a partir du IIe siecle de n.e.5 Franz
Cumont ecrivit6: "L'astrologie fut veritablement la premierę theologie scientifique. Lalogique
de l'hellenisme coordonne les doctrines orientales, les combina avec la philosophie stolcienne
et en constitua un systeme d'une incontestable grandeur, reconstruction ideale de l'univers...

1. Dimeusions: chapiteaux avec deux personnages: 23x23x34 cm; chapiteau avec cheval: 24x24x34 cm; console: 25 X
X 22 x33 cm. Inv. nos 7314/Tc 76, 7315/Tc 76.

2. Xe siecle (?). J. Gantner, M. Pobć, J. Roubier, Gallia Romanica, Wien-Miinehen, 1955, p. 298, fig. 7.

3. J. Adheinar, Influences antiques dans V'Art du Moyen Age Franęais, London, 1939, pp. 205, 206, 219.

4 R. van Marle, Iconographie de l'Art Profane au Moyen Age e" iż la Renaissancc, La Haye, 1932, fig. 382 (Isaie entre la Nuit
et l*Aurore).

5. F. Cumont, Les Religions Orientales dans le Paganisme Romain, Paris, 1929, p. 120.

6. Cumont, op. cii., p. 165.

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