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Bulletin du Musée National de Varsovie — 20.1979

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Ratkowska, Paulina; Muzeum Narodowe w Warszawie [Mitarb.]: Trois fragments de sculptures romanes au Musée National de Varsovie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18864#0013
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Une fois arrive a Rome, le culte solaire jouit d'une grandę popularite et sous Heliogabale
<Jevint un culte officiel de 1'Empire largement repandu. On y retrouve des elements connus
•du culte de Mithra (mattre et patron du Soleil), organise suivant une hierarchie a sept degres
au sommet de laquelle etait place le pater patrum. Les confesseurs du culte solaire pouvaient
«tre purifies par le bapteme, ils veneraient le septieme jour de la semaine comme le jour du
Soleil et celebraient la naissance du dieu le 25 decembre. Ils croyaient en l'existence du ciel
pour les justes et de 1'enfer pour les pćchcurs, en rimmortalite de 1'ame, le jugement et la resur-
rection des morts. En cette periode d'incertitude, ce culte pouvait donner aux legions une unitę
morale et il se maintint jusqu'au moment ou le christianisme empecha l'expansion de cultes
paiens (Sol Invictus et Victoria etaient les dei militares de l'armee de Constantin). Convert
au christianisme, Constantin rej eta tout contact personnel avec le dieu solaire et cessa de le
soutenir. En 323, Sol Invictus disparut des monnaies, d'ailleurs en meme temps que les termes
Mars Conservator, Mars Propugnator. Les attributs du Dieu Soleil, connus egalement sur les
images des empereurs furent repris par le Christ, souvent represente comme Cosmocrator avec
ie disque-globe en main.10 Dans son admirable ouvrage The Cult of Sol Invictus, publie a
Leyde en 1972, Gaston H. Halsberghe appelle le culte solaire "le plus grave, peut-etre, rival
du christianisme". Apres la conversion de Constantin, le Dieu Soleil continua a etre venere
par les paiens de Rome. Jusqu'au IVe siecle, le college des pretres surveciit et au Ve siecle ses
fideles etaient encore assez nombreux pour que St Augustin juge utile de les condamner dans
ses homelies.11

Le personnage avec le disque solaire en main sur le chapiteau de Varsovie semble une person-
nification cYIgnis Aeternus, la Lumiere ((pcoa), faisant pendant a la personnification du Ciel
sur la paroi voisine du chapiteau. Le disque solaire est tenu de la meme manierę (mais dans
la main droite) par 1'image UCAnnus sur une miniaturę florentine du XIe siecle k la Biblioteca
Laurenziana.12 Dans la composition et 1'iconographie, une analogie est fournie par une repre-
sentation masculine en tunique tenant un disque, avec autour des signes solaires, sur un chapiteau
de Rozier-Cótes-dAurec (Loire), defini par Ingeborg Tetzlaff comme une incarnation "du
patrimoine de la pensee paienne celtique, antique et chretienne".13 L'objet qu'il tient, defin

7. T. Dobrzeniecki, "Maiestas Domini w zabytkach polskich i obcych z Polski[ związanych", Bocznik Muzeum Narodowego
w Warszawie, XVII, 1973, pp. 10, 22.

8. G. H. Halsberghe, The Cult of Sol Infictus, Leiden, 1972, pp. X, 169-171; T. Dobrzeniecki, "Nubijska Maiestas Domini
z katedry w Faras w Muzeum Narodowym w Warszawie", Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie, XXXI, 1980 (sous
presse), il y etudie la "detronisation" du Dieu-Soleil Helios. Dans la theologie chretienne, c'etait un transfert du mysti-
cisme et du symbolisme issus de la pietę helenistique en la personne concrete, historique et visible de Jesus Christ, cou-
sidere comme Sol Irwictus, Sol Iuslitiae. II etudie aussi le "retour d'HeIios" devcnu maintenant le Christ. St Clement
d'AIexandrie fournit la plus ancienne utilisation du titrc biblimie de Sol Iusliliae a la personne du Christ. L'Eglise exprima
son approche polemiquc envers le culte antique du Soleil en une speculation theologique solaire ainsi quc le culte et les
images du Christ-Helios. Des elements cssentiels de 1'ideologie de l'art chretien sont impliques par le contact de 1'Eglise
avec la derniere f loraison de Tesprit grec, le monotheisme solaire et la mystiquc theosophique et astralc du nćoplatonisme.
Cf. aussi J. Baltrusaitis, "Quelques Survivances de Symboles Solaires dans FArt du Moyen Age", Gazcttc des Beaux-Arlsr
XVII, 1937, pp. 75 sq.

9. Halsberghe, op. cii., p. 118.

10. H.P. L'Orange, "Sol Invictus Imperator. Ein Bcitrag zur Apotheose" (1935), in: Likeness and Icon. Selected Studies in
Classical and Early Mediaeval Art, Odense, 1973, p. 325.

11. Halsberghe, op. cii., p. 170, cite Sermones XII, Enarratio in Psalmus XXV, et Enarratio II, 3.

12. Van Marle, Iconographic de l'Art, op. cit., fig. 358.

13. I. Tetzlaff, Romanische Kapitclle in Frankreich, Koln, 1976, fig. 99-100, pp. 135-137. La demonstration semble prćcisee
par R. Wittkower, "Eagle and Serpent. A Study in the Migration of Symbols", Journal of the Warburg Inslitute, II, 1939,
no 4, pp. 296-297, traitant du confjit entre le dieu de la lumiere et du bien et celui des tenebres et du mai. Le dragon ima-
gcait Ahriman et sur le chapiteau il peut menacer le disque solaire, formant un motif "christianise". Les observations sur
le disque de T. Dobrzeniecki, Maiestas op. cit.. Ule partie, sont proches des demonstrations de M. Schapiro, "The Ro-
manesque Drawings in Auxerre and Some Iconographical Problcms" (1954), Romancsąue Art, New York, 1977, pp. 56-58,
313.

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