Bulletin du Musée National de Varsovie (21.1980)

ici Kandinsky qui signait le plus souverit avec la couleur rouge11. L'analyse de la langue et
du contenu y joue aussi un grand role, surtout quand la signature se compose d'une ou plu-
sieurs phrases. II y a des cas de fautes d'orthographe dans de fausses signatures. II faut etablir
aussi 1'accord des modeles de lettres avec les modeles dc calligraphie d'ecole ou d'imprimerie
de l'epoque d'originc de la signature. Quand il y a des anachronisrnes demandant parfois la
consultation du palćographe etc, on peut mettre en doute 1'authenticitć de la signature ou
hien 1'attribution du tableau. II faut faire tous ces examens avant la comparaison des graphismes.

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On comrnence d'habitude l'examcn de la comparaison des graphismes par la caracteristique
du document, c.-a-d. du support, des materiaux d'ecriture, du genre d'alphabet (type de 1'etalon
graphiąue) etc. La deuxieme etape consiste a 1'apprćciation de la classe de 1'ecriture, notamment
de son image optique (1'ecriture egale, chaotique etc), de sa lisibilite, de l'exercise de la main
et de 1'allure de tracę. Dans ce moment il est deja possible de rćveler certaines marques de non-
-authenticite. En cas de signatures fausses on remarque souvent la diminution de 1'allure de
tracę, 1'incertitude de la tracę graphiquc et ,,lc tremor" (fremissement de la ligne). La troisieme
etape comrnence 1'analyse au sens strict des graphismes, c.-a-d. l'examen de la topographie
de 1'ecriture — alors le placement de la signature sur le support (le coin droit haut, le coin gauche
bas etc.) ct des elements de la signature les uns en face des autres (du prenom en face du nom),
l'ordrc horisontal du mot ou la ligne cree (dcscendant, montant, courbe etc.) et les distances
entre mots. La quatrieme etape ce sont les analyses stmcturo-geotnetriques, particulierement
appreciables vu leur objectivite puisqu'il est possible de presenter les resultats des examens
meme en formules mathemathiques. On examine l'inclinaison de 1'ecriture (a droite, a gauche,
en eventail) et les proportions des angles dans les lettres, la dimension de 1'ecriture (les lettres
grandes, minces), l'elan (1'ecriture serree, diffusee) et la largeur de 1'ecriture (les distances entre
les lettres et les elements des lettres dits „grammas").

On obtient les effets particulierement avantageux en analysant les proportions entre les
dimensions des lettres majuscules et minuscules ainsi quc, dans les lettres, les proportions entre
les dćpassantes superieures ct inferieures p.ex dans les lettres ,,d" et ,,p". Cette etape est finie
par l'examen d'intensite de 1'ecriture (impulsion) c.-a-d. nombre de signes graphiques comme
lettres, syllabes etc. ecrits d'un trait de la main sans enlevement du materiel d'ecriture (l'im-
pulsion de mot, de syllabe, de lettre ou de gramma) et par l'examen de la pression (estompage)
ainsi que du rythme qui en regit. Suivant la force de la pression la ligne devient plus grosse
ou plus mince. On distingue 1'estompage montant (le grossissement de la ligne montante), descen-
dant haut (le grossissement de la ligne constituant le plus haut element de la lettre), bas et
mixte.

Le role le plus important, ne devalorisant pas 1'importance des examens precedents de com-
paraison des graphismes, joue la cinquieme etape, c.-a-d. l'analyse de la construction des signes.
II faut souligner qu'il ne s'agit pas d'une simple comparaison des formes des lettres, mais de
la comparaison des regles qui regissent le modelage des signes. On analyse le placement des
points du commencement et de la terminaison de tracę, la direction des mouvements de la
main (progressif, regressif) et la suitę de signes (l'ordre de la formation des elements particu-
liers des lettre, p.ex. si le point sur „i" avait ete mis apres avoir ecrit le manche de cette lettre

11. £. Grabska, op. cii.

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