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tion subitc de dizaines d'esquisses, de centaines de dessins d'apres naturę et d'esquisses de com-
positions attesta des chemineraents enracines dans la naturę vivante et dans le temoignages de
Thistoire, du perfectionnement de la liberte et de la maitrise d'une main decrivant les formes
du monde, d'une perception visuelle apprenant la precision, d'une imagination cherchant a s'enri-
chir, pour decrire une vision personnelle de ce monde. Cela est d'autant plus important que
1'artiste, discret, quelque peu mysterieux et taquin, ne montrait jamais ses etudes preparatoires,
n'en parlait pas et ne commentait pas son oeuvre. Nous prenons connaissance aujourd'hui de
certaines declarations sur 1'art, d'ailleurs essenticlles, grace aux Rozmowy z Brandlem (Entretiens
avec Brandel) publies par le Musee National, que Witold Leitgeber ecrivit d'apres ses notes
personnelles. Tous ces materiaux peuvent enfin servir a elaborer une nouvelle interpretation de
l'oeuvre de 1'artiste si refractaire aux significations sans equivoque.

Le manque de comparaisons actuelles plus claires sur l'oeuvre de Brandel, en rapport avec
sa tres grandę consistance de formę et de contenu, avec sa multiplicite de trames et sa multiplicite
de strates, provoqua dans une large mesure 1'importante ąuantite de lectures tres variees de son
idee artistique, souvent assez arbitraires, et si frequemment dependantes de la somme de con-
naissances et de la sensibilite de celui qui ecrit. Ainsi Brandel etait un fantasque antirationnaliste
et romantique, en meme temps erudit universel et intellectuel; les uns remarquerent dans ses
oeuvres surtout les caracteres d'une surface impressionniste pleine de vibrations d'autres souli-
gnerent les elements d'expression, une symbolique compliquee toucha les uns, une vision lyrique de
la naturę les autres, d'aucuns pressentirent 1'importance du mouvemcnt et de la similitude
d'avec la vision de 1'appareil photographique et de la camera ou aussi rcmarquerent des analogies
avec les recherches du cubisme, d'autres contesterent energiquement ces deux opinions et,
insistant sur le fantastiąue, nierent l'intervention d'un procede d'analyse dans la genese des
oeuvres de Brandel3. La coexistance d'elements apolliniens et dionysiaques donnerent peut
etre a reflechir k tous, ainsi que la presence dans ses travaux, autant de la naturę que de la
civilisation. On invoqua non seulement sa connaissance des cultures lointaines — de l'Antiquite
classique, de l'Extreme-Orient et du Moyen-Age, mais surtout des noms d'un passe plus proche
et plus eloigne qui, tout en n'indiquant pas des sources directes d'inspiration, definirent pourtant
une communaute d'attitudes et d'atmosphere, de regions dans lesquelles circula 1'imagination
de 1'artiste. Les noms de Bosch, Schongauer, Tintoret, Piranese, Giorgio Ghisi, Bibiena, Turner,
Goya, Dore, John Martin, Odilon Redon, Rops, Munch, Beardsley, Czurlonis, Ensor, de Chirico,
Gustave Moreau, pour 1'etude duąuel, Brandel devait justement se rendre a Paris, coexistent
de concert dans son musee imaginaire. Peut-etre lui inventons-nous certains de ces noms.

En effet, dans chacun de ces systemes esthetiques et d'attitudes, par lesquels on l'a defini,
comme dans chacun des noms cites, il y eut quelquc graine de verite qu'on peut eprouver. Et
Tadeusz Cieślewski-fils avait peut-etre raison en ecrivant: „Comme chaąue grand artiste, il
a en lui quelque chose de tous et il est en meme temps uniąue"4. En analysant le contenu du
message Brandelien, il y a vu, non sans justesse, bien qu'il ait utilise la construction assez artifi-
cielle d'une metaphore, aussi bien la capacite germanique de 1'analyse que 1'aptitude franęaise
a la synthese — en harmonie avec la fantaisie exuberante slave pour laąuelle il a trouve une
analogie litteraire — dans la poesie de Słowacki et de Wyspiański; ainsi revenait de nouveau le
motif compose en meme temps de rationalisme et de romantisme, de la connaissance et de l'intui-
tion. Et tout cela se situa dans 1'esprit d'une tradition nationale, se passant des traits superficiels
du folklore et de l'art decoratif officiel de l'entre-deux-guerres. Non sans raison aussi l'oeuvre

3. J. Szczepińska, "Fantazje architektoniczne Konstantego Brandla,,, Biuletyn Historii Sztuki, XXXI, 1969, p. 291-299.

4. T. Cieślewski-fils, Sześć akwafort oryginalnych Konstantego Brandla, Warszawa — Paryż, 1929, p. 26.

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