DOI Heft:
Nr. 2-3
DOI Artikel:Jakimowicz, Irena; Brandel, Konstanty [Ill.]: L' abîme, l'espace et le temps dans l'œuvre de Konstanty Brandel
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18896#0038
4/ Etudes anatomiques dans un carnet d'esquisses, env. 1903-1934, Rys. W. 4419/23
et Geniusz z urojenia (La Genie imaginaire) de Z.L. Zaleski furent conęus comme ensembles de
bibliographilie, dans lesąuels des vignettes decoratives marąuent le rythme des chapitres ou
aussi des illustrations de genre mćtaphorique s'harmonisent avec les vignettes et les initiales, dont
les elements dćcoratifs naturels pour la gravure sur bois et conęus ensemble avec la page im-
primee agrementent seulement le texte.
Un probleme interessant est le groupe des eaux-fortes non editees dans un livre, illustrant la
Vita nuova de Dante. L'existence d'un ensemble d'esquisses destinees a ces illustrations
rćvele non seulement les secrets de Fatelier, une voie de recherche d'une formę propre, mais
aussi une voie vers une epuration de la conception artistique, vers la liberation des details de la
description litteraire. La realisation finale rejette les rajouts dćcoratifs comme—enmajoritć—les
liens topographiques avec Florence; la planche illustrant La tristesse de Fłorence apres łamort
de Beatrice est une composition symbolique, suspendue dans un espace cosmique. Brandel
n'illustre pas 1'anecdote, du reste sans beaucoup d'action, mais 1'idee principale de Toemre qui
est un hymne a 1'amour pur, a la beaute et la perfection pures. Cbacune des illustrations se
situait ainsi tellement hors de la realite, projetee sur un large espace de terre, de ciel et d'eau,
qu'il n'est pas facile de les lier avec des parties concretes du texte. II n'y a rien d'ćtonnant non
plus a. ce qu'on apprecia deja a l'ćpoque 1'aptitude a matćrialiser le caractere visuel de l'oeuvre
de Dante et qu'on ait vu en Brandel 1'illustrateur potentiel de la Divine Comedie ou des poemes
de Słowacki et de Kasprowicz6.
Nous retrouvons des traces d'autres lecture, parfois non moins evidentes que dans les illustra-
tions et dans ces travaux de Brandel qui ne furent pas des illustrations proprement dites. On
remarquait deja Alice au pays des meweilles avec sa symbolique si essentielle dumiroir, etsurtout
La tentation de St. Antoine de Flaubert7, bien qu'il soit d'ailleurs difficile de dćlimiter la 1'influence
directe du livre d'avec ces trames qui etaient deja devenues une propriete universelle. Cela
concernerait plus surement les motifs iconographiques tels que le sphinx, la cbimere, les person-
nages des divinites des differentes croyances disparaissant ou de 1'ermite meme, que des chose3
moins dćfinies, plus difficiles en generał a percevoir, et justement particulierement cheres k Bran-
6. T. Cieślewski-file, op. ciu, p. 7, 26.
7. J. Sz czepińska, op. cii., p. 294-298.
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et Geniusz z urojenia (La Genie imaginaire) de Z.L. Zaleski furent conęus comme ensembles de
bibliographilie, dans lesąuels des vignettes decoratives marąuent le rythme des chapitres ou
aussi des illustrations de genre mćtaphorique s'harmonisent avec les vignettes et les initiales, dont
les elements dćcoratifs naturels pour la gravure sur bois et conęus ensemble avec la page im-
primee agrementent seulement le texte.
Un probleme interessant est le groupe des eaux-fortes non editees dans un livre, illustrant la
Vita nuova de Dante. L'existence d'un ensemble d'esquisses destinees a ces illustrations
rćvele non seulement les secrets de Fatelier, une voie de recherche d'une formę propre, mais
aussi une voie vers une epuration de la conception artistique, vers la liberation des details de la
description litteraire. La realisation finale rejette les rajouts dćcoratifs comme—enmajoritć—les
liens topographiques avec Florence; la planche illustrant La tristesse de Fłorence apres łamort
de Beatrice est une composition symbolique, suspendue dans un espace cosmique. Brandel
n'illustre pas 1'anecdote, du reste sans beaucoup d'action, mais 1'idee principale de Toemre qui
est un hymne a 1'amour pur, a la beaute et la perfection pures. Cbacune des illustrations se
situait ainsi tellement hors de la realite, projetee sur un large espace de terre, de ciel et d'eau,
qu'il n'est pas facile de les lier avec des parties concretes du texte. II n'y a rien d'ćtonnant non
plus a. ce qu'on apprecia deja a l'ćpoque 1'aptitude a matćrialiser le caractere visuel de l'oeuvre
de Dante et qu'on ait vu en Brandel 1'illustrateur potentiel de la Divine Comedie ou des poemes
de Słowacki et de Kasprowicz6.
Nous retrouvons des traces d'autres lecture, parfois non moins evidentes que dans les illustra-
tions et dans ces travaux de Brandel qui ne furent pas des illustrations proprement dites. On
remarquait deja Alice au pays des meweilles avec sa symbolique si essentielle dumiroir, etsurtout
La tentation de St. Antoine de Flaubert7, bien qu'il soit d'ailleurs difficile de dćlimiter la 1'influence
directe du livre d'avec ces trames qui etaient deja devenues une propriete universelle. Cela
concernerait plus surement les motifs iconographiques tels que le sphinx, la cbimere, les person-
nages des divinites des differentes croyances disparaissant ou de 1'ermite meme, que des chose3
moins dćfinies, plus difficiles en generał a percevoir, et justement particulierement cheres k Bran-
6. T. Cieślewski-file, op. ciu, p. 7, 26.
7. J. Sz czepińska, op. cii., p. 294-298.
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