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rampę. Tous font attention que leur visage sur le tableau soit visible. Eu apparence, ils se re-
gardent pour indiąuer l'action dramatiąue qui les lie, mais ce sens est secondaire, le plus im-
portant etant de se montrer dans toutes les valeurs de la pose, du vetement et du maquillage"26.
On voit le mieux chez Simmler cette composition scenique dans Ueducation de Sigismond Au-
gustę, tableau exceptionnellement developpe et riche. Les trois groupes formant une compo-
sition triangulaire — le dauphin avec les femmes de la cour, la reine Bona et ses conseilleurs,
Sigismond entrant dans 1'entourage de nobles polonais —■ sont de face, formant des ensembles
independants, ne se touchant pas, pouvant etre considćres comme des tableaux separes. Tous
les visages sont de face ou de profil. Le seul personnage represente de dos est une femme de la
■cour qui a aperęu le roi. Pourtant son gęste n'a d'importance que pour le sens du tableau —•
permettant meme au spectateur de deviner le conflit ■— et ne trouble pas 1'ensemble de la
composition de ces trois groupes independants, soigneusement agences. Neanmoins „du point
de vue de l'art classiąue de la composition, l'ensemble est habilement distribue. Tout est soi-
gneusement prevu et avec conseąuence, avec une rćelle maitrise pour cette epoąue, d'expli-
«ation claire, crćant un recit de contenu evident et simple"27.

Ce que Tadeusz Jaroszyński appelle ,,1'art classique de la composition" sont les principe9
essentiels de la construction academique du tableau, excluant tout desordre, obscurite, arbit-
raire pouvant troubler l'exposition claire du tableau — justement la „crćation du recit". Le res-
pect des regles traditionnelles de composition n'est pas le seul ni le plus important trait aca-
demique de l'art de Simmler. Sa formation academique et les preferences artistiques qui en
decoulent se manifestem le mieux dans le processus meme de crćation, compris en tant que
formę du tableau aussi bien que la technique picturale. II s'agit non seulment de 1'habitude
courante d'etude de modeles nus en prevision des poses de la composition futurę ou d'innom-
brables esquisses dessinees ou peintes de fragments et de details. Comme on a remarque, les
carnets de Simmler sont pleins de vie, de scenes saisies au vif, de gestes instantanćs, de lam-
beaux de paysage que 1'artiste ,,evoquait de memoire"28. Ces esquisses n'aboutirent jamais
k des tableaux, car les ambitions de Simmler surpassaient ces genres mineurs qui, dans la hie-
Tarchie academique des sujets, ćtaient le paysage et les scenes de genre. Le probleme ne se
reduit pas a 1'omission des genres mineurs. La comparaison des esquisses avec les tableaux
acheves image nettement le processus d'academisation (ou plutót conventionalisation) de la
formę. Non seulement l'artiste renonęa a la realisation des scenes du carnet d'esquisses, mais
il supprima aussi des compositions qui comportaient une expression plus violente. Certaines
<ie ces idćes (p.ex. des scenes tirees du poeme Maria de Malczewski)29 ne furent jamais deve-
loppees, d'autres subirent une evo!ution. Les esquisses pour Les adieux de Maria et Wacław
illustrent une moderation graduelle des gestes, un apaisement du mouvement des vetements,
un etouffement de toute la scenę .En travaillant sur La mort de Barbara Radzitoill, non seule-
ment Simmler renonęa a montrer le moment plein de douleur immense quand „le roi desespere
et epoux aimant enlace le cadavre"30 choisissant le moment de rćflexion statique, mais aussi
abandonna la structure en diagonale plus dynamique prevue originellement, au benefice d'un
agencement frontal, parallele k la surface du tableau, ce qu'il respecta d'ailleurs dans la plu-
part de ses ouvrages.

^6. Jaroszyński, op. cit.t p. 12.

27. Ibid., p. 24.

28. Kociatkowiczówna, op. cii., p. 54.

29. Les esquisses sont decrites par W. Gerson, Józef Simmler i jego dzieła. Biblioteka Warszawska 1868, Przegląd malarstwa
krajowego, p. 515.

30. Ibid.

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