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Bulletin du Musée National de Varsovie — 22.1981

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Skalska-Miecik, Lija; Muzeum Narodowe w Warszawie [Mitarb.]; Krzyżanowski, Konrad [Ill.]: Konrad Krzyżanowski (1872 - 1922): exposition monographique au Musée National de Varsovie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18897#0014
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ments penibles. La naturę rebelie et inquiete de 1'artiste etait contraire a la discipline rigide
de 1'ecole, la misere le harcelait, il ćtait condamne a une lutte solitaire pour l'existence, pour
les moyens de continuer les ćtudes. Mais aussi justement a St Petersbourg il noua des liens
et amities avec des Polonais qu'il rctrouva plus tard et des Russes qui, tenant le talent de Krzy-
żanowski en haute estime, l'inviterent de Varsovie a participer aux expositions de leurs prin-
cipaux groupes artistiques. St Petersbourg fut le premier lieu de rencontre de Krzyżanowski
avec l'art des anciens maitres qu'il venera pendant toute son existence ainsi qu'avec le nouvel
art Occidental. Cclui-ci lui devint accessible par de nombrcuses expositions et les revues popu-
laires propageant les courants modernistes. Les poetes russes Valeri Brussov et Constantin
Balmont grefferent sur le sol russe les experiences nouvellcs de la litterature occidentale, dont
les symbolistes franęais.

En 1894 FAcademie fut reform.ee par Fintroduction d'un type d'enseignement plus modernę
consistant entre autres en Fencouragement des ćtudes d'apres naturę et le respect de Findivi-
•dualite des eleves. Krzyżanowski eut contact avec des professeurs appartenant a Felite de Fart
russe de ce temps, dont Arkchipe Kouindji9 qui, suivant les dires de Krzyżanowski notes par ses
premiers biographes, lui donna des conseils et approuvait la voie de ses recherches1". Quelques
dizaines d'csquisses hardies de paysages, executees en 1895 pendant les vacances en Ukrainę,
enthousiasmerent Kouindji. II les aurait popularise a FAcademie en disant „c'est ainsi qu'il
faut peindre"11. De cette periode, il n'est reste qu'un seul ouvrage de Krzyżanowski, le plus
ancien tableau que nous lui connaissions, Portrait d'une actrice russe, execute dans la derniere
annee de son sejour a St Petersbourg (fig. 1). Ce tableau annoncc la manierę caracteristique de
Krzyżanowski portraitiste et peut prouver qu'en quittant la Russie Fartiste avait un style
propre bien defini. L'execution audacieuse du portrait, Fusage de larges coups dc pinceau et
les trainees fougueuses de couleurs avec des parties sciemment inachevees sont proches de la
virtuosite courante parmi les artistes petersbourgiens, partiellement empruntee aux peintres
scandinaves a la mode en Russie, en particulier Andreas Zorn. Ce type de peinture ne fut certes
pas uniquement issu d'une fascination dc Zorn, il correspondait au temperament fougueux de
Krzyżanowski, pour qui le coup dc pinceau large et „insense", contrastant avec le modele subtil
du visage des modeles (surtout des femmes), devint souvent le mode d'expression essentiel.
Le coloris raffine et modere du portrait, la psychologie specifique teinte de melancolie et de
dramatisme — courante aussi dans les ouvrages des peintres et poetes russes de cette periode —
annoncent des elements qui se developperont dans les premiers portraits expressionistes de
Krzyżanowski rćalises a peine trois ans plus tard a Varsovie. Cela refute Fopinion souvent
repetee d'une genese munichoise de son style. La cristalisation definitive de la personnalite
creatrice de Krzyżanowski se fit apres son depart dc St Petersbourg, mais on retrouvera encore
souvcnt des ćchos des sensations russes dans sa peinture. Son individualite etait trop forte pour
subir directement Finfluence d'autres artistes, mais ce qu'il retira de Russie, enrichi de nouvelles
experiences, fructifia ensuite dans ses creations entiercment indćpendantes. On retrouve par
exemple une concordance formelle entre les csquisses de paysage de Krzyżanowski et de Kouindji,
de qui aussi Fartiste herita une prćdilection pour la facture brillante et les couleurs fortes et
intenses. Dans ses portraits aussi coexistent des echos de Fesprit eleve mais douleureux de
Fart dc Mikhail Wroubel (figs. 2, 3, 5), de Constantin Somov (fig. 15) ou de Władimir Serov,
sans prendre jamais la formę d'un emprunt ou d'une imitation. De la meme manierę Krzyża-
nowski „digera" plus tard la peinture allemande. En conclusion de la periode de St Petersbourg
dans la biographic de Fartiste, il convient de rappeller quc le cadre direct des debuts de la car-

9. Ibil.. p. 411.

10. J. Kleczyński, „Konrad Krzyżanowski", Życie Polskie, 1914, no 6, p. 222.

11. I6M.

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