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Bulletin du Musée National de Varsovie — 28.1987

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Nr. 1-2
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Pieńkos, Andrzej; Greuze, Jean-Baptiste [Ill.]: L' Oiseleur et les trois autres "Tableaux dans le costume italien": quelques remarques sur l'œuvre de jeunesse de Jean-Baptiste Greuze
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https://doi.org/10.11588/diglit.18903#0009
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Dans les premiers tableaux de Greuze les critiąues et les amateurs dćcouvraient surtout les
rapports avec la peinture des Pays-Bas. Le termę, par leąuel on les a denommes — „les bambo-
chades"5 — a ete egalement applicable aux scenes de genre hollandaises. Les premiers mecenes
de Fartiste sont devenus les collectionncurs parisiens de l'art des Pays-Bas: Randon dc Boisset,
Lalive de Jully, comte de Vence. En 1755 Greuze a ete compare a Teniers, en 1765 a Ostade,
on evoquait souvent des rapports entre sa production artistique et celle de Rembrandt". Selon
les sources ecrites qui datent de l'epoque, Greuze devait prendre connaissance des gravures
hollandaises encore dans la periode de ses etudes a Lyon, dans 1'atelier d'un certain Grandon7.
Deja a Paris Fartiste pouvait prendre le contact avec Fart hollandais et flamand par Finter-
mćdiaire aussi bien de ses mecenes que de son ami J. G. Wille et de plusieurs graveurs de ses
propres oeuvres lesquels s'occupaient aussi de la reproduction des scenes alors extremeinent
populaires de G. Dou, G. Terborcli, D. Teniers ou Mieris. Le debut de Greuze coincide avec la
periode de Finterćt tout particulier manifeste en France pour la production des „petits maitres"
hollandais8. Son succes apres le Salon de 1755 a ete lie en grandę partie a la fascination toujours
croissante de cet art ct de la peinture nee de cette inspiration. Lorsque en 1755 Greuze partait en
voyage pour FItalie, il etait deja un artiste presque formę et les oeuvres qui datent de cette
ćpoque-la constituent plutót une continuation de la tendance debutee avant son dćpart. II
parait qu'il est permis de reconnaitre paradoxalement „les quatre tableaux italiens" pour le
point culminant de „Fliolland^sme" de Greuze.

L'element qui pouvait exercer Finfluencc dćcisive sur la forniation des opinions mentionnees
plus haut, est une atmosphere generale des t.ableaux du jeune Greuze, rapprochee des „bambocha-
des" hollandaises. D'une manierę pareille aux prototypes supposćs Fartiste construit le decor
de ses oeuvres. La scenę presentee sur le dessin Les Ttaliens jouant a la more (Moscou, Musee
Pouchkine), exścute en Italie, se deroule dans Finterieur typ;que des oeuvres, entre autres, de
A. van Ostade ou C. Bega. Bans les pieces idcntiques Fartiste a placć I/Oiseleur et La Paresseuse
ilalienne. De deux autres tableaux en question, cclui des Oeufs casses a pour le fond une piece qui
evoque les interieurs de N. Maes ou G. Dou, pendant que le cadre du Gęste napolitain renoue,
parait-il, avec les oeuvres des freres van Ostade, C. Dusaert, W. Kalf, lesquelles representent
les cours ou les entrees des auberges. Le rapport entre les interieurs pittoresques de Greuze et
la peinture des maitres hollandais deja mentionnes est plus etroit qu'en cas de Chardin ou d'autres
artistes franęais du XVIII0 siecle qui amenagent d'une manierę plus rigoureuse 1'espace de
leurs „bambochades". En maintenant le desordre apparent du fond, Greuze pourtant egalement
impose aux objets certain ordre specifique qui permet, peut-ćtre, d'y voir les significations
symboliques. Nous allons revenir a ce probleme dans la suitę de nos considerations.

Que Greuze pouvait se servir directement des modeles hollandais conerets, est prouvć par le
fait que Fun des personnages dans le tableau Les Oeufs casses, une filie assise, tire son origine
de la gravure de P. E. Moitte selon le tableau de F. van Mieris aine (actuellement a FErmitage)9.

5. P. ex. dans le meme textc dc Mariette. Voir: op. cit., p. 147

6. Voir: M. Henry, Greuze et les critiąues (Memoire de Maitlise sous la dir. de J. Boustjuet ct P. Bordes, Montpellier, 1984),
p. 28, manuscrit polycopie. L'auteur exprime ses vifs remerciements a Madame Marie Lapalus du Musee Greuze ii Tournus
pour lui rendre accessible ce tcxte; Greuze et Diderot, Clermont-Ferrand s.d. (cat. cxp. de 1984), p. 59; Diderot ct V art de
Boucher a David, Paris, Hotel de la Monnfiie 1984 (cat. exp.), pp. 244 et 262.

7. A. Brookner [Greuze — The Rise and Fali of an 18lh Ccnlury Phenomenon, London, 1972, pp. 91—92) eilc une Information
contenue dans une comćdie d'une eleve dc Greuze, Madame de Valori, dc 1813.

8. Cf. surtout: Au temps de Walteau, Fragonard et Chardin. Les Pays-Bas et les peinlrcs franęais du XVIJIe siecle, Lille, 1985
(cat. exp.).

9. Brookner, op. cit.,p. 98; cat exp. 1976—1977, op. ci!.,p. 40.

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