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(fig. 5) presente un drape plus sec, est depourvue de la souplesse harmonieuse du
dehanchement et de la corpulence douce du personnage. lei l'expression est exageree,
l'art exacerbe, ecrasant la frele figurę sous un superflu de plus10. On est frappe par
1'aspect franęais de cet ouvrage du XIV® siecle. L'artiste cultive une conception de Marie,
non plus hieratique la Reine-Mere de l'art roman, mais la jeune Vierge pleine de charme
et de sagesse. Cet ebranlement de la majeste dans le type courant de Marie dans
l'epoque du Gothique International fut jadis observe par Charles Rufus Morey11, citant
l'expression meprisante de Ruskin — „une soubrette de Picardie"12.

Parmi les monuments publies de la sculpture francaise en bois la statuę de Varsovie
ne trouve aucune analogie proche, tout comme une autre fameuse statuę en bois
representant la l/ierge a l'Enfant, jadis dans la collection Martin Le Roy, datee vers
1 30013. Ainsi, notre statuę serait une oeuvre originale d'un sculpteur anonyme du nord

4. Repr. Vloberg, op. cit., fig. sur p. 248. Cf. A. Boinet, La Cathśdrale d'Amiens, Paris, 1926, p. 64: „La porte
monumentale percee a la faęade meridionale du transept est appelee „Porte de la Vierge doree" en raison
de ce que la statuę de la Vierge au trumeau etait jadis peinte et doree (il y a encore des traces de peinture)
[...] La Vierge tenant 1'Enfant adosse au trumeau joint d'une grandę celebrite. On sait que Ruskin 1'appelee
la „soubrette picarde". El le tranche nettement avec celle que nous avons vue au portail Occidental. La
divinite est devenue une creature humaine. Marie sourit a son fils. El le accueille, d'autre part, le visiteur
avec une sorte de coquetterie et un desir de plaire. Son sourire et son dehanchement vont devenir les
caracteristiques des oeuvres du XIV6 siecle...". Ch.R. Morey, Mediaeval Art, New York, 1 942, fig. 117, p.
288, decrit ainsi la separation de la statuaire du mur: „The result in fact is manifest in the Madonna placed
upon the trumeau of the South transept of Amiens a decade later (fig. 117), the „Golden Virgin" of local
nomenclature, madę famous by Ruskin's epitet „soubrette of Picardy" [...] the traits incipient in the Paris
statuę [of the Virgin] are here accentuated: tilt of the head, slit eyes, heavy drapery tapering toward the
breast and head and the hipshot pose. No pains are spared to turn the Mother of God into a lovely lady:
a youthfullness of the head is underlined by the playful glance exchanged with the Babę, the heavy crown
of the girlish brow, and the eagerness of the scrumbling angels who support her nimbus." X. Barral i Altet,
co-auteur de la recente synthese monumentale sur la sculpture des Ve-XVe siecles (G. Duby, X. Barral
i Altet, S. Gillet de Suduiraut, La sculpture. Le Grand Art du Moyen Age du V1 au XV5 siecle, Geneve, 1 989),
ecrit, p. 124: „Le portail de droite est consacre a la Vierge qui est debout au trumeau. Le style des sculptures
du portail de la Vierge doree offre des points de comparaison avec les sculptures de la faęade occidentale.
On lui avait attribue a tort une datę plus tardive, par rapport aux portails occidentaux de Reims et du
transept de Notre-Dame de Paris. Cependant la chronologie actuelle a l'avantage de mieux situer
1'originalite du linteau et le style de la Vierge dans le cadre de l'evolution de la sculpture au XIII6 siecle".

5. Cf. la Vierge a 1'Enfant d'Abbeville (Musee du Louvre) du XIV6 siecle, repr. Vloberg, op. cit., p. 253 et fig; la
Vierge a 1'Enfant de Grandrif (Puy-de-Dóme), repr. Treasures from Mediaeval France by William D.
Wixom, catalogue de l'exposition au Cleveland Museum of Art, Cleveland, Ohio, 1967, p. 184: „the slight
smile [...] itself has come to be thought of especially in relation to other sculptures in the western faęade of
Reims".

6. Repr. La France de St Louis, catalogue de l'exposition a la SaIle de Gens d'Armes du Palais, Introduction

— P. Pradel, Paris, 1970-1971, defini comme l'oeuvre du „debut du XIV6 siecle d'atelier d'Amiens"; cf.
aussi La Vierge dans Fart franęais, exposition au Petit Palais, Paris, 1950, n° 1 50, pl. 13: „fin du XIII6 siecle,
atelier d'Amiens, provenant de la chapelle mortuaire de la moitie du XV6 siecle".

7. Vierge a 1'Enfant, calcaire, polychromie et dorures, vers 1330, de l'est de la France (dite provenant du
cimetiere de Toul), repr. Bulletin of the Metropolitan Museum of Art, XXXVII, 1979, Summer, n° 36.

8. Vierge a 1'Enfant, aux memes proportions ramassees, repr. Le Musee du Louvre. Sculptures du Moyen Age,
Encyclopśdie Photographigue de l'Art (ouvrage publie sous la direction de M. Aubert, notices par M.
Beaulieu, phot. A. Vigneau), ed. „Tel", s.l., 1948, fig. 92.

9. Heures de Jeanne d'Evreux, vers 1325-1328, jadis dans les collections de Charles Ouint, maintenant

— The Metropolitan Museum of Art, The Cloisters Collection, repr. J.J. Rorimer, The Hours of Jeanne
d'Evreux, Queen of France, New York, 1 957, n°3, et aussi W.D. Wixom, Treasures from Mediaeval France,
op. cit., V, 1 5, p. 1 99.

10. Les epaules exagerement etroites sont notees comme une caracteristique manieriste par L. Gródecki,
lvoires Franęais, Librairie Larousse, Paris, 1947, chap. VIII, p. 92.

11. Morey, op. cit., p. 288.

12. Morey, op. cit., p. 288.

13. Repr. P. Ratkowska, „A Wooden Relief of the 14th Century with the Royal Feast and „Navarra-France"
Coat-of-Arms", Bulletin du Musee National de Varsovie, XVI, 1975, n° 3, fig. 19.

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