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Boetticher, Ernst
La Troie de Schliemann: Une nécropole à incinération à la manière assyro-babylonnienne — Berlin, 1878

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https://doi.org/10.11588/diglit.671#0009
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celle dont la chute tragique fait l'objet des deux plus grandes épopées
que l'esprit humain ait su concevoir.

Les amateurs de l'antiquité pouvaient aller repaître leurs yeux de la
vuô des fondements même du palais de Priam et d'Hector, de ces champs
arrosés du sang des Troyens et des Grecs et suivre sur place toute la
série des faits tels qu'ils sont relatés dans les premiers chefs d'œuvre du
génie humain.

De nombreuses objections avaient été formulées, il est vrai, contre
celte reconstruction de l'antique cité asiatique, et avaient obligé Schlie-
mann à des fouilles réitérées. Mais des savants de premier ordre s'étaient
joints à lui pour confirmer les résultats de ses recherches et le vaillant
explorateur pouvait se croire arrivé au terme de ses nobles desseins et
à la réalisation du rêve de sa vie.

Aussi l'on comprend que le héros de la nouvelle expédition troyenne
et les amis qui l'avaient soutenu dans sa vaste entreprise, ne pouvaient
voir de bon œil, du premier abord, ceux qui chercheraient à les tirer de
leur illusion.

Certes, quel que soit le jugement définitif de la science, que les con-
structions sorties de terre soient des villes ou toute autre chose, le mérite
du généreux et zélé savant auquel on doit les résultats obtenus par ces
travaux, n'en est nullement diminué et méconnaître ses services comme
ses titres de gloire serait un acte d'ingratitude que personne ne commet-
tra certainement.

Mais malgré l'enthousiasme qu'excitèrent naturellement et la personne
et les travaux du Dr Schliemann, la voix de la science ne pouvait être
étouffée et ses droits imprescriptibles, méconnus à leur tour. Aussi les
amis de la vérité ne pouvaient qu'être reconnaissant au Capit. E. Bôtticher
de l'examen auquel il soumit les théories de Schliemann et du contrôle
qu'il exerça sur ses conclusions. Il n'était point le premier, assurément,
qui eût pensé à formuler des objections, mais il fut celui qui conçut un
système nouveau et complet d'explication, opposé à celui des auteurs
d'ilios et de Troja. Frappé des ressemblances existant entre les ruines
découvertes à Hissarlik et les nécropoles représentées dans les Musées
allemands, il crut devoir énoncer l'opinion que les villes tirées de la
poussière par Schliemann étaient, elles aussi, d'antiques nécropoles aux
étages successifs.

Comme il arrive d'ordinaire, cette idée fut accueillie avec faveur
par les uns, défavorablement par les autres. On regrette de devoir con-
stater que le pur amour de la science ne règne pas toujours seul dans
les critiques. Le rapprochement parut très frappant à plusieurs savants
distingués tels que le Dc E. Brentano, mais on réclamait des preuves plus
abondantes. Le capitaine Bôtticher ne pouvait demander mieux et malgré
 
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