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LES CARNASSIERS DIGITIGRADES.

Le Culpeu (Canis culpoms, Molin. Canis
antarcticus, Siiaw.) est un peu plus grand
que le jackal ; son pelage est d’un gris rous-
s&lre; ses jambes sont fauves; sa queue,
rousse à son origine, est noire au milieu et
terminée de blanc. Il habile le Chili et Pile
Falkland, l’une des Malouines, où il a été
trouvé par le capitaine Freycinet, et précé-
demment par le commodore Byron. Cet animal
a une vie solitaire et misérable, qu’il passe
en grande partie dans un terrier qu’il se
creuse dans les dunes, sur les bords de la
mer ou des neuves. Toujours maigre, sans
cesse assamé, il se nourrit des lapins et du gi-
bier qu'il peut saisir à sorce de ruse et de pa-
tience. Comme on n’a pas observé sa pupille,
il n’est pas certain si celte espèce appartient
au chien ou au renard. Le terrier qu’il se

creuse ferait croire que peut-être il appartient
au genre de ce dernier; mais comme Bou-
gainville dit l’avoir entendu aboyer ainsi que
les chiens ordinaires, j’ai cru devoir le laisser
avec eux jusqu’à ce qu’on ail de plus amples
renseignements.
LeKooPARA ou Chien crabier (Canis thons,
Lin. Canis cancrivorus, Less. Le Chien des
bois de Cayenne, Buff.) n’est probablement
qu’une simple variété du chien domestique.
Son pelage est cendré et varié de noir en des-
sus, d’un blanc jaunâtre en dessous; ses oreil-
les sont brunes, droites, courtes, garnies de
poils jaunâtres en dedans; les côtés du cou et
le derrière des oreilles sont fauves; les tarses
et le bout de la queue noirâtres. Par ses qua-
lités morales, il le dispute à nos chiens les
plus intelligents.

Le koupara vit en samille dans la Guyane srançaise, où on le rencontre en
troupes composées de sept ou huit individus, rarement plus ou moins. Il se plaît
dans les bois où coulent des rivières peuplées d’écrevisses et de crabes, qu’il
sait sort bien pêcher, et dont il sait sa nourriture de prédilection. Quand cette
ressource vient à lui manquer, il chasse les agoutis, les pacas et autres petits
mammisères. Enfin, saute de mieux, il se contente de fruits. Il est peu farouche,
et s’apprivoise avec la plus grande sacilité. Une lois qu’il a reconnu son maî-
tre, il s’y attache, ne le quitte plus, ne cherche jamais à retourner à la vie sau-
vage, et devient pour toujours le commensal de la maison. II s’accouple sans
aucune sorte de répugnance avec les chiens, et les métis qu’il produit sont
très-estimés pour la chasse des agoutis et des akouchis. Ces métis, croisés de
nouveau avec des chiens d’Europe, produisent une race encore plus recherchée
pour la chasse.

Le Petit Koupara (Canis caviœvorus) e^t
d'une taille moindre que le précédent; sa tête
est plus grosse, son museau plus allongé; son
pelage est noir et sort long. Il habite le même
pays, a les mêmes habitudes, mais son instinct
ie porte à faire aux cabiais une guerre beau-
coup plus active. Aussi les sauvages l’élèvent-
ils de préférence pour la chasse de ces ani-
maux.
Le Corsac ou Adive (Canis corsac, Lin. Le
Chien du Bengale, Penn. Buffon s’est trompé

en le décrivant sous Je nom d'isatis}. La taille
de ce chien est très-petite et ne dépasse pas
celle d’un chat. Son pelage est d’un gris fauve
uniforme en dessus, d’un blanc jaunâtre en
dessous; les membres sont sauves; la queue
est très-longue, touchant à terre, et noire
au bout. Il a, de chaque côté de la tête, une
raie brune qui va de l’œil au museau. Il ha-
bite les déserts de la Tartarie et se retrouve
dans l’Inde. Il a souvent été consondu avec le
jackal.

Les corsacs vivent en troupes dans le désert, non dans les bois, mais dans les
steppes couvertes de bruyères, où sans cesse ils sont occupés à chasser les oi-
seaux, les rats, les lièvres et autres petits animaux. Pendant la nuit, ils font
entendre leur voix, moins glapissante que celle des jackals, mais tout aussi
désagréable. Ils s’accouplent au mois de mars; la semelle porte autant de jours
que la chienne, et met bas, en mai ou en juin, de six ou huit petits, qu’elle allaite
pendant cinq à six semaines. Elle les sait sortir ensuite de sa retraite, leur ap-
porte à manger, et leur apprend peu à peu à choisir leur nourriture et à chasser.
 
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