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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Avril
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Assemblée générale des membres fondateurs, du Vendredi 25 Février 1876
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0023
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— I9 —

Quant à la seconde série de nos publications, faites aux frais des auteurs,
elle ne s’est accrue cette année que d’une publication, un volume où
M. Guiffrey, pour faire suite à sa collection des livrets de l’Académie de
peinture et de la Maîtrise de Saint-Luc, a reproduit le livret de l’exposition
du Colysée en 1776. Dans cette seconde série il y a déjà eu de véritables
volumes, et la Société n’a pas à s’en plaindre; mais il est une nature de
publications, celle même sur laquelle la Société comptait plus que sur des
ouvrages naturellement importants et par là même très-chers, qui ne lui est
pas venue comme elle l’espérait, ce sont les tirages à part. Un article, une
monographie, une biographie d’artiste français s’imprime dans une revue et
se tire à part. Si elle vous était apportée pour cette seconde série, il ne
coûterait pas plus à son auteur de l’en enrichir, et il y trouverait une
publicité et même des acheteurs de plus. La Société y gagnerait en honneur,
et l’auteur y gagnerait en ayant ainsi quelques lecteurs nouveaux. Ce serait,
comme vous voyez, une chose excellente en ce sens que tout le monde y
gagnerait sans que personne y perde, ce qui est en somme un bon résultat
et même le meilleur possible. Permettez-moi donc de vous rappeler que les
tirages à part, quand ils se rapportent à l’objet de nos études, non-seulement
peuvent, mais sont particulièrement de nature à augmenter et à honorer notre
seconde série.

Maintenant j’ai à vous rappeler les pertes regrettables que nous avons
faites dans le courant de l’année. M. Léopold Pannier, qui était l’ami per-
sonnel de beaucoup d’entre nous, s’occupait plus d’érudition et d’histoire
littéraire du moyen-âge que de l’histoire de l’art français, quoique l’une de
ses dernières publications ait été l’impression de l’inventaire des joyaux du
duc de Guyenne, frère de Louis XI. Il a laissé un certain nombre de travaux
presque terminés qui seront publiés par ses amis, mais il en avait com-
mencé bien d’autres qui ne sont pas assez avancés pour pouvoir être conti-
nués. Sans parler de ses qualités personnelles et des regrets que sa jeunesse
a laissés à tous ceux qui l’ont bien connu ou même seulement approché, il
n’est que juste de dire que l’érudition a perdu quelque chose en le perdant,
et c’est un éloge et un regret bien plus rare qu’il ne semble au premier
abord.

M. Frédéric Villot était naturellement beaucoup plus connu. C’était un
esprit fin, curieux, sagace et très-érudit, difficile pour les travaux des autres,
plus difficile encore pour lui-même, et qui par là n’a pas donné complète-
ment la mesure de sa valeur. Mais il est remarquable par une oeuvre bien
importante et, à son heure, toute nouvelle, je veux dire les livrets des tableaux
du Musée du Louvre. Ce sont d’absolus modèles de critique, de clarté et de
concision. On les a beaucoup imités depuis et à juste titre, pas même encore
assez, car beaucoup de livrets de musées de province et même de collections
de l’étranger sont encore absolument insuffisants quand ils ne sont pas
nuis, pour ne pas dire pis. M. Villot leur a cependant montré ce qu’il fal-
lait faire; quand son exemple aura été suivi comme il doit l’être, on trou-
vera la chose si naturelle qu’on oubliera peut-être ou du moins qu’on ne
saura plus à quel degré on la lui devra, et comment son effort a été à un
moment absolument personnel et vraiment sans précédents. C’est à nous,
qui savons à quel degré il a ouvert une voie nouvelle et montré comment il
fallait la suivre, à nous rappeler et à empêcher les autres d’oublier l’impor-
 
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