Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

DOI Heft:
Juillet
DOI Artikel:
Guiffrey, Jules: Une galerie de portraits d'artistes au musée du Louvre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0047
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
- 43 -

persés, des anciens académiciens, sont des morceaux de réception
donnés par les artistes à la compagnie qui les admettait dans son
sein. Le titre d’Académicien , qui emporte aujourd’hui certains
avantages pécuniaires, était autrefois une charge assez onéreuse
pour ceux qui l’obtenaient. A plusieurs reprises, vers les débuts de
l’Académie surtout, ses membres furent obligés de se cotiser pour
pourvoir aux dépenses d’éclairage, d’entretien des salles, etc. Mais,
sans parler de ces contributions parfois assez lourdes pour des artistes
de second ordre, tous, sans exception, étaient tenus d’offrir à la
compagnie une de leurs œuvres comme morceau de réception. On ne
les admettait qu’à cette condition et après qu’ils avaient satisfait à
cette obligation. Plusieurs artistes restèrent indéfiniment agréés pour
ne s’y être pas soumis. C’était en quelque sorte l’équivalent du discours
de réception que les membres de l’Académie française prononçaient et
prononcent encore à leur entrée dans ce corps.

Pourquoi a-t-on supprimé la charge qui pesait sur les artistes Aca-
démiciens, en même temps qu’on leur accordait une indemnité dont
ils n’avaient jamais joui? Nous l’ignorons; mais nous demandons
s’il n’y aurait pas moyen de rétablir, sous une forme ou sous
une autre, l’antique et excellent usage des morceaux de réception.
Certaines Académies étrangères, celle d’Anvers notamment, comman-
dent chaque année à leurs associés étrangers, moyennant une somme
invariable, un ouvrage dont le sujet et l’importance sont laissés à leur
discrétion. S’il paraît difficile d’imposer aux artistes éminents qui
entrent à l’Académie une charge nouvelle sans aucune indemnité,
peut-être pourrait-on l’établir moyennant une faible rétribution égale
pour tous. Et nous ne doutons pas qu’ils ne s’empressent de rivaliser
d’ardeur et de talent pour satisfaire à cette obligation. Les collections
du Louvre, qui contiennent déjà tant de morceaux précieux dus à la
coutume dont nous parlons, s’enrichiraient ainsi progressivement
d’œuvres conçues et exécutées avec la même préoccupation de donner
une idée aussi avantageuse que possible du talent de leur auteur.

On pourrait demander la plupart du temps aux membres de l’Aca-
démie leur portrait comme morceau de réception, et le joindre à la
galerie spéciale dont la création est proposée et sera prochainement,
nous l’espérons, définitivement arrêtée.

Je ne vois pas pourquoi la direction du Louvre hésiterait à décider
la formation de cette série vraiment nationale. Elle rentrerait ainsi
en possession d’un grand nombre de toiles que le public ne connaît
pas, et profiterait de l’occasion pour établir son droit de propriété,
incontestable à tous égards, sur beaucoup d’œuvres d’art détachées
du Musée à diverses époques, et dispersées dans les anciens palais ou
les établissements publics.

Voici une autre observation que nous soumettons à qui de droit :
 
Annotationen