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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Juillet
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Guiffrey, Jules: Une galerie de portraits d'artistes au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0048
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— 44 -

Pourquoi dès maintenant la direction des Beaux-Arts ne réserverait-
elle pas à notre grand Musée national un droit de reprise sur les
statues ou les tableaux achetés après chaque salon et disséminés
entre les différents Musées provinciaux ? Non pas que nous
nous élevions contre cette répartition ; il serait impossible et inutile
de conserver dans les salles du Luxembourg toutes les œuvres
acquises chaque année par l’Etat. En outre, il est équitable que la
province profite, elle aussi, des productions de nos artistes payées
sur le Trésor public ; mais comme les Musées provinciaux sont des
propriétés départementales ou communales, ayant leur administra-
tion particulière, et indépendantes de l’administration centrale, il
serait très-juste, selon nous, que l’Etat, en envoyant aux Musées de
province les œuvres de nos artistes modernes, les leur remît seule-
ment à titre de dépôt, et se réservât toujours le droit de faire revenir
pour notre grande collection nationale les œuvres marquantes
d’un artiste éminent. D’ailleurs ce droit de reprise s’exercerait rare-
ment, et seulement pour les œuvres d’une importance capitale.

Il est une autre mesure, déjà sollicitée par nous ici même, qui
contribuerait singulièrement à augmenter à peu de frais la splendeur
des salles du Louvre. Les anciennes tapisseries des Gobelins, conser-
vées dans les magasins du mobilier national, pourraient trouver place
dans le Musée au-dessus des vitrines réservées aux faïences ou aux
objets d’ivoire, de fer ou de bois ; les vestibules du premier étage en
recevraient d’autres. On utiliserait ainsi des tentures précieuses qui
s’entassent dans les magasins sans utilité pour personne. Nous avons
entendu dire que certaines tapisseries des Gobelins n’étaient jamais
sorties des magasins du garde-meuble depuis le jour où elles y étaient
venues directement de la manufacture. II y a là un amas de richesses
qui sont comme perdues. Et quelle admirable collection on ajouterait
aux trésors du Louvre en y installant une exposition permanente des
plus belles tapisseries des Gobelins, anciennes et modernes!

Il y a beaucoup à faire, comme on voit ; mais tout cela ne
demande que peu d’argent. Il suffirait que la direction des Beaux-
Arts, d’accord avec la conservation du Louvre, décidât ou fît décider
immédiatement l’adoption et poursuivît énergiquement l’exécution
de ces différentes mesures qui peuvent se résumer à quatre points :

i° Création d’une galerie de portraits d’artistes français ;

2° Obligation imposée à tout artiste admis à l’Académie des Beaux-
Arts d’exécuter un morceau de réception ;

3° Réserve au profit du Louvre du droit de reprendre les tableaux
déposés chaque année par l’Etat dans les Musées de province ;

4° Exposition permanente, dans les salles du Louvre, des plus belles
tapisseries appartenant à l’Etat. J. J. G.

Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou.
 
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