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Société de l'Histoire de l'Art Français [Editor]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

DOI issue:
Juillet
DOI article:
Guiffrey, Jules: Notes sur la vie privée et les mœurs des artistes au XVIIe et au XVIIIe siècle, [2]
DOI article:
Champollion-Figeac, Aimé: Les origines de la galerie du Duc d'Orléans
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0044
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— 4o -

sent mois, à six heures précises et être posé à lad. heure pour y rester
jusques à celle de huit heures, pendant lequel temps les étudians se trouvent
précisément à lad. heure de six heures pour travailler. Au lieu de quoi, led.
Gobelet ne seroit venu qu’à sept heures sonnées; de quoi la compagnie
s’étant plainte et dit que la veille des fêtes il doit rester trois heures entières
et qu’il y resteroit jusqu’à dix heures; mais led. Gobelet auroit fait plusieurs
réponses choquantes, jurant le saint nom de Dieu et disant que si on le

pressoit de se poser il se jetteroit par la fenêtre et qu’il se f. et moquoit

de tout. En sorte que tous les étudians perdoient leur temps, ce qui est
d’une conséquence très-grande, s’étant obligé envers la compagnie qui le
paye très-regulièrement ; pour quoi nous ont envoié quérir pour nous rendre
plainte du contenu ci-dessus, circonstances et dépendances, et de ce que led.
Gobelet auroit refusé en notre présence de se mettre en place pour que les
étudians puissent travailler et s’en aller de bonne heure, aiant dit plusieurs
paroles qui marquoient qu’il étoit pris de vin et dans un état violent et
emporté, et ont signé : A. Tramblin, J. Oudry, Verdier, A. Pezey.

Sur'quoi, nous commissaire susdit, avons aux plaignants donné acte de la
plainte ci-dessus et de ce que nous avons vu seize étudians qui attendoient
que led. Gobelet se mît en place pour travailler, nous aiant été dit qu’il s’en
étoit allé plusieurs à cause du refus qu’il faisoit de se mettre en place, et
de ce que led. Gobelet nous auroit dit qu’il se moquoit des plaignans et ne
vouloit se mettre en place, tenant plusieurs discours qui marquoient qu’il
étoit pris de vin ou qu’il avoit l’esprit aliéné, et de ce que lui aiant dit de
se mettre en place afin que tous les étudians puissent travailler, il auroit
resté jusques à huit heures du soir sonnées sans s’y être mis, n’y aiant resté
qu’une demie heure, les plaignans aiant été obligés de lui donner congé à
cause de l’état fâcheux où il étoit, paraissant un furieux et violent.

Signé : Bourdon.

(Arch. nat. Y. Liasse 20. Commro Bourdon).

II.

LES ORIGINES DE LA GALERIE DU DUC D’ORLÉANS.

On sait l’importance de cette belle collection qui passa si malheu-
reusement en Angleterre au moment de la Révolution et y fut dis-
persée, malgré les efforts tentés par M. de Laborde de Méréville,
l’ancien banquier de la cour, pour la conserver intacte. Nous n’avons
point ici à nous étendre sur les chefs-d’œuvre que renfermait cette
galerie et dont un des derniers débris, la petite Vierge de Raphaël,
connue sous le nom de Vierge d’Orléans, a récemment passé de la
collection Delessert dans celle du duc d’Aumale ; mais nous avons
rencontré dans des mémoires du temps une note piquante sur les
procédés employés par le Régent pour enrichir sa galerie. Nous la
reproduisons sans commentaire. Ces faits nous rappellent, pour ainsi
dire malgré nous, les spoliations d’églises et de musées étrangers, si
vivement reprochées aux généraux et aux armées de la République.
 
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