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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Juillet
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Guiffrey, Jules: Notes sur la vie privée et les mœurs des artistes au XVIIe et au XVIIIe siècle, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0043
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— 39 —

leur maison et demeure aux Galeries du Louvre. Elle a toujours attendu ce
moment. De tems à autre led. ami venoit la voir : il l’a amusée jusqu’au
moment de faire ses couches. Ne pouvant plus se transporter à Paris, elle a
été forcée de rester aud. lieu chez le nommé Marquiau, où elle est accouchée
d’un garçon. Ledit ami a été présent à tout, a fait venir un particulier à elle
inconnu pour être parrain, ayant fait baptiser l’enfant et les autres cérémo-
nies, s’en est revenu avec le parrain en ceste ville, et laissé la plaignante
aud. lieu de Valenton où elle a eu assez de peine à se rétablir. Ayant témoi-
gné vouloir revenir en cette ville avec son mari, il a consenti à son retour ;
mais, au lieu d’aller chez son mari, il l’a mise, coucher, boire et manger chez
lui rue de Richelieu où elle a été pendant neuf jours jusqu’à ce jour de la
présente plainte. Et sur ce qu’elle lui disoit journellement qu’elle vouloit
finir et retourner chez elle, il lui témoigna que les choses n’étoient pas
encore en cette situation. Lassée de souffrir de tant de remises, l’impatience
d’être à son ménage, qu’il y avoit assez de tems pour que son mari reconnût
sa faute, la dureté d’une pareille situation et patience de la plaignante, led.
ami étant de retour de la ville, loin de lui rendre réponse, l’a injuriée,
menacée et chassée de sa maison le jour d’hier et lui a dit qu’elle n’avoit
qu’à aller où bon lui sembleroit ailleurs que chez son mari, et qu’avant qu’il
fût peu elle auroit de ses nouvelles. En sorte qu’elle connoît qu’outre son
mari elle a d’autres ennemis. C’est la raison pour laquelle elle a été conseillée
de nous rendre plainte.

Signé : Marie Monnoyer ; Tourton.

(Liasse 1394. Comm" Tourton).

V.

Rébellion de Nicolas Gobelet,

Modèle aux gages de l’académie de Saint-Luc L

L’an 1710, le lundi vingt quatriesme jour de mars, sur les sept heures et
demie du soir, nous Charles Bourdon, etc., requis qu’avons été de nous
transporter rue des Haults-Moulins dans l’académie de Saint-Luc des pein-
tres et sculpteurs; où étant, se sont présentés à nous les sieurs André Tram-
blin, professeur en lad. académie, et Antoine Peqey, l’un des directeurs,
garde et juré de lad. académie, et Jacques Oudry1 2, l’un des anciens, et
Guillaume Verdier 3, l’un des jeunes maîtres de lad. académie, lesquels nous
ont fait plainte contre Nicolas Gobelet, étant obligé de se trouver, dans le pré-

1. Depuis le commencement du xvinc siècle, pour lutter contre l’influence
de l’Académie royale, l’Académie de Saint-Luc avait installé des séances gra-
tuites de modèle vivant; nous avons vu des lettres de Cochin se plaignant
que l’Académie royale, faute de fonds, ne pût offrir aux étudiants les
mêmes ressources que sa rivale ; sur quoi il chercha à faire retirer à celle-ci
l'autorisation de tenir le modèle vivant.

2. Jacques Oudry, né en 1662, avait épousé, le 21 janvier i685, Nicolle
Papillon, plus âgée que lui, qui mit au monde, le 17 mars 1686, Jean-Bap-
tiste Oudry, qui devint le célèbre peintre d’animaux (voy. Jal).

3. Ce Guillaume Verdier ne serait-il pas un fils de François Verdier, qui
serait resté inconnu à Jal, car parmi les quatre enfants de Fr. Verdier qu’il
cite, pas un ne porte le prénom de Guillaume.
 
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