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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Janvier
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Guiffrey, Jules: Notes sur la vie privée et les mœurs des artistes au XVIIIe siècle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0007
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— 3 —

VARIÉTÉS.

I.

NOTES SUR LA VIE PRIVÉE

ET LES MŒURS DES ARTISTES AU XVIIIe SIÈCLE.

En réservant pour les Nouvelles Archives de l’Art français tous les
documents inédits d’une certaine importance, le Comité de la Société
ne s’est pas interdit d’insérer au Bulletin des pièces trop courtes ou
d’un caractère trop intime pour prendre place dans un recueil histo-
rique. Il était difficile de publier dans un de nos volumes l’une ou
l’autre des petites notes qui suivent. Seules, elles seraient pour ainsi
dire perdues; jointes à d’autres documents plus importants, elles
disparaîtraient, tandis qu’en les groupant ici, elles pourront apporter
de piquants détails sur les habitudes, les mœurs et la vie privée des
artistes du siècle dernier.

Les cinq pièces qu’on va lire proviennent du même fonds des
Archives Nationales. Notre obligeant confrère, à qui la Société doit
tant de communications précieuses, M. Em. Campardon, les a décou-
vertes dans les dossiers des commissaires au Châtelet qui remplissaient
au xvme siècle les fonctions de nos commissaires de police, et les a
gracieusement mises à notre disposition. S’il est surtout question de
vols dans ces dépositions faites par des artistes devant le magistrat
compétent, et en effet, sur cinq plaignants, trois viennent se plaindre
qu’on leur a volé leur tabatière ou leur bourse, il se présente aussi
des incidents plus dramatiques. Voici Blin de Fontenay, le peintre de
fleurs, qui arrive devant le commissaire à moitié assommé, avec une
large blessure à la tête. Le pauvre artiste eût sans doute préféré avoir
affaire à l’aimable voleur de Blarenberghe qui demande la bourse en
prévenant qu’il n’en veut pas à la vie de sa victime. Mais je n’hésite
pas à préférer, à toutes les autres la déposition d’Eisen et le récit de
son différend avec Lemire. Cette curieuse anecdote aurait trouvé sa
place toute naturelle dans le beau livre que notre confrère, M. Hédou,
vient de publier sur Noël Lemire ; malheureusement la pièce m’a été
remise tout récemment quand le volume de M. Hédou était terminé
depuis plusieurs mois.

Nous comptons à l’occasion donner suite à cette petite chronique,
soit avec des pièces inédites, soit avec des extraits de livres imprimés,
des Mémoires de Bachaumont par exemple.

J.J. G.

I.

J.-B. Beli.n de Fontenay,
peintre de fleurs.

L’an 17M, le samedi deuxieme jour de septembre, sept heures du matin,
 
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